Les marcheurs ouvrent le bal tôt demain matin pour les épreuves d’athlétisme des Jeux olympiques, avec les deux 20 km au programme. Ils seront cinq au départ, hommes et femmes confondus, un record pour la marche française.

8h00 - 20 km marche hommes (finale)

Gabriel Bordier (US Saint-Berthevin)
Aurélien Quinion (Entente Franconville Cesame Val d’Oise)

Tous les voyants sont au vert pour Gabriel Bordier et Aurélien Quinion, qui s’élanceront comme tous les marcheurs depuis la Place du Trocadéro. Excellent dixième aux Mondiaux de Budapest et au pied du podium lors des Europe de Rome, le Mayennais de 26 ans aborde avec sa sérénité habituelle ces Jeux olympiques, lors desquels il peut légitimement viser une place de finaliste. Présent il y a trois ans à Tokyo, il a déjà l’expérience de ce rendez-vous unique, même si le contexte n’est pas le même. « Ces Jeux étaient tellement différents qu’en arrivant ici, j’ai l’impression de les faire pour la première fois, sourit-il. S’il y a bien quelque chose que j’ai appris là-bas, c’est que c’est une compétition incomparable aux autres, tout y est plus grand. »

L’imprévisible et talentueux Aurélien Quinion, douzième dans la Ville Eternelle après avoir pris deux minutes de pénalité, découvrira, lui, la magie olympique. Il aura à cœur de s’appliquer sur le plan technique pour s’accrocher le plus longtemps possible au peloton de tête, où l’on devrait retrouver aux avant-postes le Japonais Koki Ikeda, l’Espagnol Alvaro Martin, le Suédois Perseus Karlström ou encore le tenant du titre italien Massimo Stano. « Je ne suis pas un grand spécialiste du 20 km, donc je serai prudent dans la première moitié avant d’accélérer en suite, prévient le Francilien. Ce qui me fait rêver, c’est un top 8. Ce serait vraiment incroyable. » Les deux Bleus devront, comme tout le peloton, composer avec la chaleur attendue, avec du soleil et une température proche des 25 degrés prévue. « Avec les gilets rafraichissants, les ravitos, on a pas mal de matos pour contrer la chaleur, explique Quinion. On s’est aussi préparés à ça depuis des semaines. »

9h50 - 20 km marche femmes (finale)

Clémence Beretta (A. Vostes Entente Clubs)
Camille Moutard (Athlé 21)
Pauline Stey (Alsace Nord Athlétisme)

Les trois Bleues vont se présenter ce jeudi matin au départ après avoir connu des préparations différentes. Camille Moutard est en pleine bourre, sur la lancée de sa superbe cinquième place aux championnats d’Europe de Rome en 1h28’55’’, la deuxième meilleure performance hexagonale de tous les temps. Elle est prête à plonger dans le bain olympique sans se poser de questions, malgré son peu d’expérience chez les grands. « Je n’ai découvert les championnats du monde que l’an passé, rappelle la Bourguignonne. Et les Jeux, c’est multiplié par 1000. Il y a plus de monde, plus de médias, plus d’attente. Après, sur le plan sportif, ça reste un 20 km, avec les mêmes adversaires qu’aux Mondiaux. »

Celle qui la devance au bilan, la recordwoman de France Clémence Beretta (1h28’44’’), septième dans la capitale italienne, s’est mise au vert dans les Alpes suisses à Saint-Moritz et a connu des dernières semaines sans accroc. Elle est ravie d’ouvrir le bal : « C’est super de démarrer les épreuves d’athlé par la marche, c’est un beau symbole. Ce jour-là, il n’y aura que nous, donc tout le monde va nous regarder. En plus, avec un parcours au pied de la Tour Eiffel, les projecteurs seront sur notre discipline et c’est une belle occasion de nous faire connaitre. J’espère qu’il y aura beaucoup de monde autour pour nous porter. » Elle pourra, pour sa part, compter sur le soutien de pas moins de 200 supporters, venus de ses terres vosgiennes pour l’encourager.

C’est finalement Pauline Stey qui part le plus dans l’inconnu, après avoir dû stopper la marche pendant un mois à cause d’une fissure de fatigue au pied, dans la foulée de son huitième rang continental. Elle a pu retrouver progressivement la forme ces dernières semaines, notamment lors d’un stage à Aix-les-Bains. « Je vais me laisser porter par l’évènement et par l’atmosphère, et ça va être grandiose », se projette l’Alsacienne de 22 ans. Un état d’esprit qui animera les trois Tricolores, avec dans le viseur le meilleur résultat d’une marcheuse tricolore aux J.O. sur 20 km, qui reste le treizième rang d’Emilie Menuet il y a huit ans à Rio. Elles ont le potentiel pour faire aussi bien, voire se rapprocher d’une place de finaliste dans un contexte très relevé, avec notamment la Péruvienne Kimberly Garcia, l’Italienne Antonella Palmisano et l’Espagnole Maria Perez parmi les prétendantes au titre.

Florian Gaudin-Winer pour athle.fr

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