Partager les efforts et les récompenses

La France a réussi à qualifier ses cinq relais au Stade de France, et tentera de réaliser le grand chelem lors des séries en accédant à toutes les finales. Un pari audacieux mais pas impossible.
4x100 m Femmes
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Séries le jeudi 8 août à 11h10 Finale le vendredi 9 août à 19h30 |
Vice-championnes d’Europe à Rome il y a deux mois, les relayeuses françaises ont le vent en poupe, et la confiance née de deux gros chronos dans la capitale italienne, dont un probant 42’’15 en finale. « On est sur une bonne dynamique, on sait qu’on peut performer, car on a des exemples d’autres nations qui l’ont fait avec des filles de ce niveau-là », résume Franck Né, le technicien qui les cornaque depuis plusieurs années. La maturité technique
des Bleues les met « à l’abri de grosse fautes », et les chronos individuels des filles se sont emballés cette saison, à l’image de Gemima Joseph, qualifiée en individuel pour le 100 m et le 200 m, et d’Hélène Parisot, engagée en solo sur le demi-tour de piste.
« Il faudra rester concentrées sur ce qu’on sait faire », prévient toutefois l’expérimentée Orlann Olière, soucieuse de ne pas tomber dans l’excès de confiance. Face à des nations au potentiel de rêve comme la Jamaïque et les Etats-Unis, qui pourraient toutefois pâtir de la multiplication des courses en solo de leurs meilleurs éléments, la France misera sur « la magie du relais, qui remet les niveaux individuels à plat » Une marque de fabrique qui
a souvent fait merveille, le Stade de France peut en témoigner.
4x400 m Femmes
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Séries le vendredi 9 août à 10h40 Finale le samedi 10 août à 21h14 |
Eliminées en séries à Tokyo il y a trois ans, les Françaises restent sur deux finales de rang à Eugene en 2022 et Budapest en 2023. La bande d’Amandine Brossier entend bien faire perdurer cette belle dynamique sur la piste violette de Saint-Denis. « On a eu une grosse année, et on a toutes battu notre record personnel en individuel », soulignait Sounkamba Sylla mardi après-midi devant la presse.
Surtout, les Françaises se sont approchées à moins d’une seconde du record de France, vieux de près de 30 ans (3’22’’34 par le quator guadeloupéen Landre, Elien, Dorsile et Pérec), lors des championnats d’Europe à Rome. « On ne pensait pas qu’on pourrait le faire au début de la saison. Nous évoluerons sans complexes. Les garçons nous ont montré la voie l’an passé aux championnats du monde, et on compte bien s’en inspirer », clamaient-elles. Les tenantes du titre
américaines seront favorites à leur succession, menacées par la République Dominicaine, la Pologne et les Pays-Bas.
4x100 m Hommes
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Séries le jeudi 8 août à 11h35 Finale le vendredi 9 août à 19h47 |
La nouvelle génération du sprint masculin veut prouver sa valeur. Après deux olympiades sans finale, la bande de Pablo Matéo, Jeff Erius et des frères Zézé veut renouer avec le passé glorieux de la France sur 4x100 m (6 médailles entre 1920 et 2012). Douze ans après le bronze de Vicaut, Lemaitre and co, les Français ont connu des championnats d’Europe contrariés à Rome, puisqu’ils n’ont pas pu s’aligner en finale, à cause de divers pépins. Cela n’entame
pas leur confiance. « Ce qui est arrivé ces dernières semaines est un mal pour un bien, ça a ressoudé le groupe pour être encore plus fort. Je suis assez confiant et serein, grâce au travail de fond qui a été fait depuis deux ans », explique leur référent, Richard Cursaz.
Troisième Français sous les 20’’ sur 200 m cet été, Ryan Zézé croit très fort aux progrès individuels de la troupe. « On a énormément travaillé la technique. L’an dernier, on manquait de vitesse. Là, on court tous beaucoup plus vite, et on veut se frotter aux Américains, aux Canadiens et à toutes les nations devant nous sur le plan chronométrique. » Pour aller chercher « des choses qui brillent », comme le résume Aymeric Priam. Les Jamaïcains
et les Etats-Unis sont, sur le papier, les mieux armés pour jouer la gagne, mais un relais 4x100 m n’a jamais été l’addition de chronos individuels, et une bonne demi-douzaine de nations peut croire en un podium.
4x400 m Hommes
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Séries le vendredi 9 août à 11h05 Finale le samedi 10 août à 21h00 |
Médaillés d’argent aux championnats du monde de Budapest l’été dernier, les Français se savent capables de courir vite, très vite. Et même s’ils ont connu des moments difficiles en 2024 (blessure de Thomas Jordier en séries des Relais mondiaux, quatrième place frustrante aux championnats d’Europe à Rome), cela n’a fait que renforcer leur appétit. « On a très faim, parce qu’on n’a pas encore pu montrer tout ce qu’on valait, ont-ils expliqué en conférence
de presse mardi. On a hâte de rentrer en piste. On se concentre sur ce qu’on peut mettre en place collectivement. Avec notre saison, on ne peut pas dire qu’on soit favoris, mais on fera tout pour terminer avec une médaille autour de notre cou. »
Si la plupart des nations favorites devront composer avec la fatigue de la compétition individuelle, les Français pourront compter sur leur fraîcheur, puisque seul Gilles Biron est engagé en solo. Mais aussi sur l’appui d’une enceinte qui a vibré très fort en 2003 avec Diagana, Djhone, Keita et Raquil, inoubliables champions du monde de la discipline. « On a vu dans toutes les épreuves que le public pousse très fort, et on prendra le meilleur de nos supporters
pour nous porter pendant quatre tours. Nos jambes seront plus légères grâce à eux », promet le capitaine de route Thomas Jordier.
4x400 m Mixte
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Séries le vendredi 2 août à 19h10 Finale le samedi 3 août à 20h55 |
Premier relais en lice dès vendredi au Stade de France, le 4x400 m mixte fera ses grands débuts olympiques, puisque la France n’était pas de la partie en 2021 lors de l’édition inaugurale. Comme pour les relais par sexe, l’objectif numéro 1 sera de rallier la finale, pour lancer la dynamique. « C’est un objectif très important pour les trois collectifs. Avoir les trois relais en finale, c’est notre porte d’entrée. Il ne faut pas se projeter plus loin que la première
course. Une série des J.O., ça n’est jamais anodin », explique Emmanuel Huruguen, l’entraîneur du collectif.
Les engagements individuels de certains relayeurs (Biron, Grebo, Maraval) a poussé le staff de l’équipe de France à individualiser l’ensemble des préparations. « Ils sont arrivés à des dates décalées au pré-camp à l’Insep pour affiner au mieux leur forme. Tout le monde se porte bien et fait de belles séances. Chacun peaufine sa préparation individuelle, mais on note une attitude collective sur la piste. »
Etienne Nappey pour athle.fr
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