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Ducos comme un chef

Clément Ducos a secoué le Stade de France tôt lundi matin, en explosant son record personnel sur 400 m haies, devenant le troisième Français sous les 48’’ (47’’67). Son acolyte Wilfried Happio s’est également qualifié directement pour les demi-finales, alors que Shana Grebo y est parvenue en passant par les repêchages. Ninon Chapelle et Marie-Julie Bonnin prendront part à une finale de la perche XXL.

Le temps fort

Ducos relève la sauce

Il ne fallait pas traîner entre la gare RER et les tribunes du Stade de France ce lundi matin, sous peine de rater le premier frisson de la journée. Placé dans la même course que le champion sortant Karsten Warholm, Clément Ducos a entamé tambour battant sa campagne olympique. « Au couloir 9, je ne voyais personne, j’étais obligé de prendre un gros départ pour n’avoir aucun regret », entamait l’étudiant à l’Université du Tennessee (Etats-Unis). Le Girondin y a ajouté une bonne dose de panache et de maitrise pour clore son tour de piste avec obstacles à la deuxième place, en 47’’69. Soit un gain de plus d’une demi-seconde sur son précédent record (48’’26), et la troisième performance française de l’histoire derrière Diagana (47’’37) et Happio (47’’31). « Je m’attendais à un tel chrono, j’en avais déjà fait un de ce niveau, mais j’avais été disqualifié (le 11 mai à Gainesville, pour un défaut de franchissement sur une haie). Maintenant, je l’ai refait, et je me sens au top mentalement. » Alors qu’il n’avait plus couru depuis début juin en raison d’une déchirure musculaire en finale du circuit NCAA, Ducos s’est replacé avec fracas dans la hiérarchie planétaire. « Je me sens comme un potentiel médaillable, et si ça n’était pas le cas, je n’aurais rien à faire ici », proclamait-il devant les journalistes. Avant de les quitter en promettant de « tout tenter en demi-finales. Vous allez voir… »

Quelques minutes plus tard, Wilfried Happio a, lui aussi, fait le nécessaire pour s’épargner un passage par la case repêchage. Le Lillois avait l’intention de courir « à l’économie, en prenant simplement un bon départ pour enregistrer le tempo ». Mais il a dû s’employer dans la dernière ligne droite pour assurer la troisième place face au retour énergique de l’Italien Sibilio. En 48’’42, il a rejoint sans encombre le tour suivant, où il pourra lâcher les chevaux, pour une nouvelle belle bataille.

Le chiffre

20

De mémoire de perchiste, on n’avait jamais vu ça : elles seront vingt à se disputer les médailles lors de la finale de la perche mercredi soir. Parmi elles, deux Françaises : Ninon Chapelle et Marie-Julie Bonnin. « A Doha, aux Mondiaux 2019, on était 17, parce qu’on avait toutes passé la barre de qualif à 4,60 m », se rappelait la Val-d’Oisienne. Cette fois, la donne est différente : elles ne sont que onze à avoir franchi 4,55 m à Saint-Denis, et elles étaient neuf ex aequo à avoir fait un sans-faute jusqu’à 4,40 m. « Je pensais déjà aux vacances en attendant la fin du concours », se marrait Ninon Chapelle. A la fois « hyper satisfaite de mon bon début de concours et dégoûtée de de ne pas avoir trouvé les bons repères à 4,55 m », elle ne croyait pas que la petite dizaine de filles à qui il restait encore un essai pourraient toutes se manquer. Quelques instants plus tard, Marie-Julie Bonnin pensait bien « être passée à côté de [son] rêve olympique, en étant à côté de la plaque techniquement » lors de sa réception sur le tapis à son troisième essai manqué à 4,55 m. Il n’y avait guère que leurs coaches pour garder une lueur d’espoir. Et pourtant, elles seront bien toutes les deux au rendez-vous mercredi soir. Bondissements, cris de joie et soulagement ont succédé à une attente interminable, « jambes en coton » et mains moites. Aux plus grands évènements les scénarios les plus improbables.

La décla

« J’avais la rage, je ne voulais personne devant moi »

Passée à côté de sa série du 400 m haies, Shana Grebo a remporté sa course de repêchage après avoir résisté aux assauts de trois de ses adversaires dans les ultimes hectomètres. La Bretonne installée sur la côte Ouest des Etats-Unis était tellement obnubilée par la première place qu’elle en a « oublié beaucoup de choses sur le plan technique », mais la chaleur des tribunes a fait le reste. Elle s’est imposée en 54’’91 et a gagné le droit de revenir une troisième fois pour les demi-finales, pour une nouvelle chance de mettre bout à bout tous les éléments de la réussite. A force de répéter, cela finit souvent par marcher.

Et aussi

Les discoboles et Biron trop justes

Engagés ce lundi matin en qualifications, Lolassonn Djouhan et Tom Reux ne seront pas les premiers Français à être finalistes olympiques au disque depuis Paul Winter et Jules Noël, médaillés de bronze et quatrième aux Jeux de Los Angeles. Djouhan, 33 ans, s’est classé 19e avec un premier essai mesuré à 61,93 m, alors que Reux, 25 ans, a dû se contenter de la 29e place avec 58,22 m au dernier essai. « A ce niveau, il faut être relâché partout : les bras, les jambes. J’ai essayé d’être dans mon timing habituel, mais avec l’envie que j’ai mis, j’ai un peu tiré sur le disque, c’est pour ça qu’il ne part pas assez, a expliqué devant la presse le premier nommé, licencié au Martigues Sport Athlétisme. « Je ne dis pas que je prends une claque, mais ça me donne envie de bosser pour les années à suivre. Pour moi, c’est vraiment le début de ma carrière. » Le Breton, qui porte les couleurs de l’AC Brétilien, n’avait, lui, plus d’énergie dans les bras et les jambes, après une saison à rallonge.

Les lanceurs n’auront pas de deuxième chance, contrairement à Gilles Biron qui s’alignait en milieu de matinée en repêchages du 400 m. Dans une course étonnamment disputée à seulement trois athlètes, le Martiniquais s’est classé 2e en 45’’87, un temps insuffisant pour rejoindre les demi-finales. « Je me dis que mon chrono de 45’’87 n’est pas dégueu (sic), même si la première place était accessible (45’’36 pour l’Argentin Elian Larregina, qualifié pour les demies). J’ai mieux couru qu’hier, même en étant au couloir 8, ça ne m’a pas pénalisé. Je vais me focaliser sur le relais, désormais. »

A Paris, Etienne Nappey (avec F.G.-W) pour athle.fr
Photos : KMSP / FFA

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