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Kpatcha s’invite à la fête

Hilary Kpatcha a tremblé jusqu’au bout pour décrocher son billet pour la finale du saut en longueur féminin, mardi matin au stade de France. Agathe Guillemot a sorti le grand jeu pour rallier les demi-finales du 1500 m, tandis que Ryan Zézé a dominé sa course de repêchage du 200 m masculin.

La perf’

Kpatcha par un trou de souris

Hilary Kpatcha a pris la petite porte pour se faufiler en finale du saut en longueur, mais l’essentiel est bien de s’être sortie d’une situation mal embarquée, après deux premiers essais à 6,18 m et 6,20 m. « J’étais trop sur la retenue, et mon coach m’a demandé pourquoi je serrais le frein à main. Avant la troisième, je me suis posée, j’ai réfléchi, et j’ai pris du temps pour choisir les bonnes intentions », se remémorait-elle. Une bonne idée, puisqu’elle a décollé à 6,59 m lors de son ultime tentative. Après quelques minutes, longues et intenses, le ticket était composté, avec le douzième rang et un tout petit centimètre de marge sur la suivante. « Je me suis fait vraiment peur, mais je suis contente d’avoir bien géré mes émotions. Je m’étais dit en arrivant que quoiqu’il arrive, je trouverais une solution. » Rappelant son parcours semé d’embuches - « un parcours du combattant » - Kpatcha se disait « ultra honorée » de faire partie de celles qui se disputeront les médailles jeudi soir. Elle n’est que la cinquième Française de l’histoire à y parvenir, et la première depuis Eloyse Lesueur-Aymonin, cinquième à Londres en 2012.

« Les sensations de mon dernier essai étaient très bonnes, et je me sens désormais libérée pour la finale ». Celle-ci se fera sans Ivana Spanovic, qui n’a pas passé l’écueil, mais avec la tenante du titre Malaika Mihambo en grande favorite, après son saut à 6,86 m ultra assuré après deux premiers essais mordus ce mardi matin.

Le temps fort

Guillemot bien lancée

Rien ni personne ne pouvait se mettre sur la route d’Agathe Guillemot ce mercredi matin. La Bretonne savait qu’il lui faudrait « courir entre 3’58’’ et 4’02’’ », et s’est brillamment acquitté de sa tâche, terminant à la cinquième place la première série du 1500 m, où figuraient notamment les redoutables Laura Muir et Gudaf Tsegay. Mieux, Guillemot a montré une assurance étonnante pour ne pas se lancer trop vite à la poursuite de la Japonaise Nozomi Tanaka, partie très tôt en éclaireuse. « Je pense avoir réussi à bien doser mon effort. Il faut connaître ses forces, et si on grille ses cartouches dans les 500 premiers mètres, ça ne sert à rien », relevait-elle, satisfait d’avoir fait preuve de « lucidité et panache ». Le seul coup de chaud est venu du dernier virage, où l’Irlandaise a tenté de lui couper la route. « Je ne voulais pas qu’elle se rabatte sur moi, j’ai accéléré un peu et ça m’a lancée dans la dernière ligne droite », expliquait celle qui a pris un peu de temps pour aller saluer ses proches, dont une bonne partie de sa famille. « Même mes cousins que je n’avais pas vu depuis très longtemps étaient là, c’était comme un mariage. » Son histoire d’amour avec le Stade de France ne demande qu’à durer.

La décla

« Ce qui me sauve, c’est le cassé du renard à la française »

La matinée des marges infimes a tourné à l’avantage des Français mardi matin, puisqu’outre Kpatcha, Raphaël Mohamed et Wilhem Belocian ont également validé leur passage au tour suivant pour une poignée de millièmes lors des courses de repêchage du 110 m haies. Le Mahoro-Réunionnais a pris part à la course la plus longue de l’histoire, avec trois procédures de départ et une « attente interminable » pour la lecture de la photo-finish. Il a finalement devancé l’Algérien Amine Bouanani d’un millième (13’’538 contre 13’’539) et obtenu son billet pour les demi-finales, malgré un départ poussif bien rattrapé par une bonne phase finale et un bond efficace sur la ligne d’arrivée.

Wilhem Belocian a, lui aussi, eu recours à la méthode développée par Ladji Doucouré. Auteur d’un bon départ, le Guadeloupéen du Lille MA a ensuite vu le Chinois Qin Weibo revenir sur lui, mais il a réussi à garder une minuscule avance sur le troisième, synonyme de retour sur la piste mercredi soir. « J’étais en mode déterminé. Je savais qu’il fallait que je sorte vite et fort des blocks, et c’est ce que j’ai fait. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé après, mais ce n’est pas grave (rires) ! », souriait-il après sa course, bouclée en 13’’45, son meilleur chrono en 2024. Tous les deux savent qu’il faudra aller bien plus vite mercredi soir pour avoir une chance d’entrer en finale.

Et aussi

Zeze s’est rattrapé

Passé par la case « rattrapage », selon ses mots, Ryan Zézé a obtenu la mention bien pour son passage en demi-finales du 200 m. Le cancre des séries s’est transformé en bon élève pour son deuxième tour de piste. Parfaitement sorti du virage, le sprinter bordelais a tenu tête au Canadien Aaron Brown pour s’imposer en 20’’40. « Je suis soulagé, car j’ai fait le job. J’ai tenu en restant le plus moi-même possible, concentré sur mon couloir. Il faudra reproduite la même chose en demi-finales », anticipait-il. Son homologue Pablo Matéo n’a pas eu la même réussite. Lui aussi en tête à mi-parcours, il s’est « crispé dans la ligne droite » au contact du Canadien Brendon Rodney et du Jamaïcain Bryan Levell. Il a finalement pris la troisième place en 20’’57. « Je suis déçu, parce que je n’ai pas mieux que ça dans les jambes en ce moment. Mon virage était potable, mais le reste, non. Ma forme est restée en Jamaïque au mois de mai », regrettait-il.

Dans le premier concours de qualifications du javelot, Teura’itera’i Tupaia a « serré les dents dès l’échauffement » pour tenter de faire bonne figure malgré une douleur importante au coude, la même qui l’avait pénalisé lors des championnats d’Europe de Rome. Sa course d’élan ne l’ayant pas épargné non plus, il n’a pas pu faire mesurer le moindre de jet.

A Paris, Etienne Nappey pour athle.fr
Photos : KMSP / FFA

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