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Hay se sort du chamboule-tout

Dans une série du 5000 m marquée par de nombreuses chutes, Hugo Hay a réussi à décrocher avec la manière la qualification pour sa première finale olympique. Il sera accompagné par Yann Schrub. En séries du 100 m haies et du 800 m, Cyréna Samba-Mayela et Gabriel Tual ont fait belle impression et passent sans trembler en demi-finales.

Le temps fort

Hay se sort de la nasse

Le triathlon 5000 m / auto-tamponneuses / bowling n’est pas encore une discipline olympique. C’est pourtant bien à cela qu’on ressemblé les 800 derniers mètres de la première série, avec pas moins de cinq chutes. La conclusion spectaculaire d’une course nerveuse, partie sur des bases plus lentes qu’un marathon de niveau mondial (3’06’’ au kilomètre), avec parmi les principaux protagonistes - bien malgré lui - Hugo Hay. Un contact involontaire entre le demi-fondeur du Sèvre Bocage AC et le Britannique George Mills a fait tomber ce dernier, qui a ensuite entraîné dans sa chute plusieurs concurrents. Le concurrent d’outre-Manche est d’ailleurs voir le Français après l’arrivée, pour lui demander des explications. « Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, je n’ai rien senti du tout, retraçait l’athlète coaché par Tim Moriau en Belgique. Le dernier 400 m était une vraie boucherie, un carnage. Je me suis retourné et il n’y avait plus personne. On est à des vitesses très élevées, donc le moindre contact est impressionnant. »

Septième de la course en 14’09’’22, la première place revenant au Norvégien Narve Gilje Nordas (14’08’’16), Hugo Hay intégrait le top 8, synonyme de qualification en finale. Sans pouvoir la savourer, plusieurs protests ayant été déposés à la suite du jeu de chutes. Mais tout est bien qui finit bien pour le Français, dont le résultat a bien été validé. Tout comme pour Mills et deux autres athlètes finalement requalifiés, Dominic Lobalu (équipe des réfugiés) et Mike Foppen (Pays-Bas). La finale sera sans doute plus fluide et, si le scénario est tactique, l’athlète de 27 ans a les moyens d’aller chercher une superbe place dans le top 8. « Je me sens hyper bien, j’étais hyper facile. Je suis arrivé dans la forme de ma vie. J’étais confiant et j’ai montré que j’avais le niveau », savourait-il. Jimmy Gressier ne sera pas à ses côtés samedi. Malade depuis la finale du 10 000 m et engagé dans la même série que Hay, le Nordiste n’avait pas les jambes pour faire mieux que son neuvième rang en 14’09’’95. Dans la seconde course, Yann Schrub, initialement classé onzième en 13’53’’27 et éliminé, a finalement été requalifié pour la finale à la suite d’un appel de FFA, qui considérait qu’il avait été gêné par la chute d’un concurrent en fin de course.

La perf’

Samba-Mayela à haute cadence dès les séries

Il y a quatre mois, son chrono aurait été synonyme de record de France égalé et aurait déclenché l’enthousiasme général. Mais depuis le mois d’avril, Cyréna Samba-Mayela a changé de statut, en devenant championne d’Europe en 12’’31, et est devenue une prétendante au titre olympique. Et ses 12’’56, ce mercredi en séries du 100 m haies, ont surtout le parfum du sentiment accompli. Troisième de sa ligne droite derrière l’Américaine Masai Russell et la Hollandaise Nadine Visser (12’’53), la plus dense de la matinée, et cinquième sur l’ensemble des courses, la hurdleuse du Lille Métropole s’est rassurée.

Après plusieurs semaines perturbées par le Covid-19, une « descente aux enfers » selon ses propres mots, elle a retrouvé le rythme au bon moment. « J’ai de belles sensations qui reviennent », appréciait, quelques minutes après l’arrivée, l’élève de l’Irlandais John Coghlan à Orlando (Floride). Sans forcément s’attarder sur sa performance du jour : « Je ne suis pas là pour faire des chronos mais pour gagner. Ça m’a suffi pour passer au prochain tour. » Elle préférait retenir la ferveur du Stade de France, comme les « Allez les Bleus » descendus des tribunes au moment de son installation dans les starting-blocks. « Depuis le début des Jeux, je regardais les autres, ça a été une montagne d’émotions, confiait la hurdleuse de 24 ans. Aujourd’hui, j’ai senti directement le plaisir et l’effervescence, c’est comme si ça m’avait enlevé du stress. Je pense qu’il m’en reste encore énormément dans les jambes pour la suite de la compétition. » Elle aura l’occasion de le prouver dès les demi-finales, vendredi à la mi-journée.

Un stade qu’espère bien rejoindre Laëticia Bapté. La Martiniquaise, pénalisée par plusieurs fautes techniques dans la deuxième partie de course, n’a pas réussi à accrocher une des trois premières places directement qualificatives pour les demies. Elle a coupé la ligne d’arrivée en 13’’04 (vent nul) et devra en passer par les repêchages demain matin.

La décla

« On ne s’entend pas courir, pas respirer, il faut vraiment être dans le stade et au milieu pour le croire, c’est indescriptible, il n’y a pas de mots. »

Gabriel Tual a, à son tour, goûté à l’ambiance unique du Stade de France, des drapeaux bleu, blanc rouge qui flottent au vent et de la clameur qui ne s’arrête pas pendant les un peu plus d’1’40’’ que dure le double tour de piste. Ce qui ne l’a visiblement pas perturbé. Toujours aussi impeccable sur le plan tactique, deuxième dès le rabattage en étant légèrement décalé à l’extérieur du premier couloir, le champion d’Europe a fait l’effort dans les cinquante derniers mètres pour couper en tête la ligne d’arrivée en 1’45’’13, deux centièmes devant l’Irlandais Mark English, avant d’afficher un grand sourire. « Il reste du boulot mais le premier cut a été passé, donc c’est cool, savourait le sociétaire de l’US Talence.  C’était très stressant. On mettait les pieds sur la piste avec un stade complet pour la première fois, donc c’était un peu une prise de repères. Maintenant c’est fait, je vais pouvoir en prendre de la graine pour construire les demi-finales. »

Benjamin Robert et Corentin Le Clezio ne sont pas passés loin de l’accompagner sans avoir à en passer par une course supplémentaire, qui pourrait peser dans les jambes. Mais ils ont tous les deux échoué pour six centièmes aux portes du top 3 dans leur série respective. Le premier, qui a un peu coincé dans la dernière ligne droite, a terminé en 1’45’’92, sur les talons du Kényan Wyclife Kinyamal, un des principaux prétendants au titre olympique. Le second, comme souvent, est revenu du fin fond du peloton et, en 1’45’’42, n’est pas passé loin de coiffer sur le fil le Britannique Max Burgin. Ils prendront part aux repêchages demain midi.

A Paris, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr
Photos : KMSP / FFA

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