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Les Bleus méritaient mieux

Le relais 4x100 m féminin et Clément Ducos sur 400 m haies ont achevé leur aventure olympique avec une frustrante mais honorable quatrième place ce vendredi soir à Saint-Denis. Le 4x100 m masculin s’est classé cinquième, en approchant de très près le record de France.

Le temps fort

Ducos tutoie les cadors

On peut se présenter à ses premiers Jeux avec une 66e place au ranking et sortir abattu d’une quatrième place obtenue lors d’une finale rassemblant quatre des cinq hommes ayant un jour couru sous les 47’’ sur 400 m haies. Clément Ducos est un ambitieux, il ne l’a jamais caché depuis son arrivée à Paris. Celui qui annonçait être dans la forme de sa vie avant les séries, malgré deux mois sans courir, puis affirmait viser le podium après s’être révélé aux yeux de la planète en séries, a tenu parole jusqu’au bout. Après un départ supersonique, le Bordelais de 23 ans était à la bagarre avec Alison dos Santos, champion du monde en 2022, à la mi-course, pendant que Karsten Warholm et Rai Benjamin ferraillaient, encore un cran au-dessus. A la sortie du virage, le longiligne Brésilien a semblé moins subir la dure loi de la fatigue et des lactates, et s’est progressivement détaché pour aller cueillir la médaille de bronze.

Accrocheur en diable, Ducos s’est arraché jusqu’à la ligne pour conquérir la médaille en chocolat, au nez et à la barbe de Kyron McMaster. Son chrono de 47’’76 est son troisième sous les 47’’90 en quatre jours, signe de la nouvelle dimension que l’étudiant à l’Université du Tennessee a pris en l’espace d’un championnat. « Bien sûr, je suis très fier du parcours pour arriver jusque-là, mais la première des émotions, c’est la déception. La fierté prendra le dessus un peu plus tard », soufflait-il, les yeux rougis par les larmes. « Sans regret » sur le déroulé de la course, estimant n’avoir fait que « peu d’erreurs », il ne pouvait que reconnaître la supériorité des cadors qui l’ont devancé. « Ils étaient plus forts que moi. Je reviendrai sur des prochains championnats pour essayer de les battre. » Promesse d’un homme de parole.

La perf’

Le 4x100 m féminin frôle le bonheur

Tous les athlètes le savent : aux Jeux olympiques, l’excellence ne suffit pas, il faut aller encore au-delà pour faire partie de l’Histoire. Les relayeuses du 4x100 m en ont fait l’amère expérience sur la piste violette du Stade de France ce vendredi soir, puisque malgré leur chrono de 42’’23 sous la pluie, elles ont pris la plus frustrante des places, la quatrième. Orlann Olière, Gémima Joseph, Hélène Parisot et Chloé Galet ont été devancées par d’intouchables Américaines, par la Grande-Bretagne et par d’épatantes Allemandes, troisièmes en 41’’97.

« Même si beaucoup de monde dira qu’une quatrième place, c’est bien, nous n’étions pas venues pour ça. Il faudra qu’on revoie notre course à tête reposée, mais au vu du chrono et de la place, il y a eu des couacs dans nos transmissions », exposait l’expérimentée Olière. Difficile d’être aussi affirmatif que l’exigeante Montreuilloise, même si les Bleues avaient couru près d’un dixième plus vite en séries (42’’15). Qu’importe, les protégées de Franck Né ont la solidarité chevillée au bâton. « Nous sommes un collectif soudé et solide. On gagne ensemble, on perd ensemble. Ce soir (vendredi), on a perdu ensemble, mais on vous donne rendez-vous à Los Angeles », tonnaient-elles devant la presse.

Le chiffre

2

Le mythique record de France du 4x100 m, établi en 1990 à Split (Yougoslavie), a tremblé, mais il tient toujours. Méba-Mickael Zézé, Jeff Erius, Ryan Zézé et Pablo Mateo s’en sont approchés à deux petites centièmes, mais le record du monde de l’époque (sans carbone dans les semelles) trône toujours en haut des tablettes hexagonales. Avec ces 37’’81, les Français ont coupé la ligne d’arrivée en sixième position, au terme d’une course qui a vu les Etats-Unis s’égarer et le Canada triompher en 37’’50. La médaille de bronze, attribuée à la Grande-Bretagne, s’est jouée deux dixièmes plus vite. « On s’était dit que si on se rapprochait du record de France, il y aurait une médaille au bout. On l’a fait, mais les autres nations ont des gars qui sont trop rapides individuellement », notait Pablo Mateo sans se cacher. « On a accéléré tout simplement, sans prendre plus de risques, et avec l’engouement de la finale, on gagne cinq dixièmes. La différence avec les autres, c’est qu’ils ont plus d’expérience, ils ont tous l’habitude de faire des grands championnats et des finales en individuel », complétait Jeff Erius. Avec un collectif encore jeune et des individualités en pleine progression, les lendemains offriront sans doute une chance de s’approcher du podium. Et de détrôner enfin les Trouabal, Marie-Rose, Sangouma et Morinière.

Et aussi

Lazraq Khlass termine sur une bonne note

Auriana Lazraq Khlass avait promis de se lâcher ce vendredi, après une première journée lors de laquelle elle n’avait pas réussi à profiter du public pour s’exprimer pleinement. La combinarde de 25 ans a tenu parole et, après un concours de la longueur loin de ses standards (5,59 m) et un javelot très intéressant (45,37 m, la 2e meilleure performance de sa carrière), elle a fait preuve du tempérament de battante qu’on lui connaît lors du 800 m, septième et dernière épreuve de l’heptathlon.

A la lutte pour la gagne avec Sveva Gerevini dans la première des deux séries, la Messine a finalement été devancée par l’Italienne (2’08’’84) mais, en 2’09’’45, elle est descendue pour la première fois de sa carrière sous les 2’10’’ en explosant son record de plus de deux secondes et demie. « Finalement, je suis olympienne ! Je me sens libérée, j’ai vécu ma deuxième journée comme je voulais vivre la première, appréciait l’élève de Julien Choffart, finalement 16e avec 6110 points d’un ‘’hepta’’ remporté par la Belge Nafissatou Thiam (6880 pts), championne olympique pour la troisième fois. Quand on a creusé bien profond, la seule chose à faire, c’est de remonter. Le meilleur public du monde, c’est celui-là, on ne peut pas faire mieux. » Kevin Mayer, lors de son premier décathlon olympique à Londres en 2012, avait terminé quinzième, avant de décrocher l’argent lors des deux Jeux suivants. C’est tout le mal qu’on peut souhaiter à Auriana Lazraq Khlass.

Sur 10 000 m, Alessia Zarbo, irrémédiablement lâchée depuis un bon moment, a été victime d’un malaise à quatre tours de l’arrivée et n’a pas pu aller au bout de sa course.

A Paris, Etienne Nappey pour athle.fr
Photos : KMSP / FFA

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