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Cyréna Samba-Mayela : « J’ai laissé l’artiste s’exprimer en moi »

Médaillée d’argent olympique sur 100 m haies samedi soir en 12’’34, un centième derrière l’Américaine Masai Russell, Cyréna Samba-Mayela a raconté inlassablement son bonheur et sa reconstruction, quelques semaines après avoir été victime du Covid. Florilège.

Athle.fr : Qu’avez-vous ressenti juste après l’annonce des résultats samedi soir ?

Quand vous me voyez pleurer à la fin, une fois que je vois mon nom s’afficher sur l’écran, c’est beaucoup de stress qui s’envole. Il y aussi des questionnements aussi : Je l’ai fait ou est-ce un rêve ? J’ai tenté le tout pour le tout cette année en partant aux Etats-Unis pour m’entraîner avec un coach irlandais (John Coghlan à Orlando, NDLR), me confronter à une culture que je ne connaissais pas, parler une autre langue, vivre loin de ma famille et de mes proches. Ça a été tellement challengeant. Et puis j’ai eu le Covid il y a environ un mois…

Vous avez traversé une période difficile après les championnats d’Europe…

J’ai dû composer avec une grosse fatigue due au Covid pendant plusieurs semaines. Les gros symptômes ont été exacerbés pendant sept-dix jours, puis j’ai eu des séquelles. J’avais par exemple une sciatique. Mon corps était perturbé et en état d’alerte, j’ai dû apprendre à l’utiliser autrement. Je n’avais plus les mêmes sensations que d’habitude. C’était vraiment dur, comme une rééducation quelque part. Pour être très honnête, je n’ai jamais douté autant de ma vie. Pendant un moment, je n’y croyais plus. J’avais l’impression que mon talent avait disparu, qu’il s’était envolé.  Je suis pourtant quelqu’un de très optimiste, mais je me faisais les pires scénarios dans ma tête.

Que représente cette médaille d’argent après tout ce que vous avez traversé ?

Je suis tellement reconnaissante. Ces Jeux olympiques ont été incroyables. Je n’ai même pas les mots. Je suis encore pleine d’émotions.  On l’a fait ! Je suis à un centième de la victoire. Pour être honnête, je n’étais venue que pour l’or. C’était ça qu’il y avait sur mon fond d’écran depuis plusieurs mois. Je m’en approche à un centième, mais cette médaille d’argent vaut de l’or pour moi. Le public français m’a poussée et portée. Je suis tellement fière d’avoir pu représenter mon pays à la maison. Voir ce plaisir sur le visage des gens, c’était juste magnifique. Merci à tous d’avoir cru en moi, de m’avoir soutenue !

Être au couloir 2 a changé votre manière d’aborder la finale ?

J’étais concentrée sur ce que j’avais à faire. Lorsqu’on arrive sur une compétition comme celle-là, il ne faut pas chanter ses habitudes. J’ai écouté mon coach, qui m’a dit de rester focus. Je me suis nourrie du plaisir du public, de ma foi, et je me suis dit que j’allais tout donner. J’ai laissé l’artiste s’exprimer en moi.

Vous avez décroché la première et seule médaille de l’équipe de France en athlétisme lors de ces Jeux…

J’espère que ça va motiver plein de personnes à croire plus en elles-mêmes, qu’elles puissent briller à leur manière et ramener encore plus de médailles. Avant la finale, je ne me voyais pas vraiment comme une sauveuse, je croyais en tous mes compagnons. Tout ne s’arrête pas là. Il y aura d’autres championnats, d’autres Jeux olympiques, Los Angeles en 2028. J’ai confiance en nous.

Quelle va être la suite pour vous ?

Je vais célébrer, surtout avec toute ma famille, mes sponsors, toutes les personnes qui ont cru en moi. J’aimerais qu’on puisse partager ce moment tous ensemble. Par rapport à ma saison, je sens que mes jambes sont vraiment bien revenues. Je vais continuer à surfer sur l’état de forme du moment et on verra où ça nous mène. Je suis très ambitieuse, je pense que je peux faire mieux que ça.

Propos recueillis par Etienne Nappey pour athle.fr

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