MES ACCÈS
Trouver un club près de chez vous
Les
Vidéos
Espaces
FFA
STRUCTURES
CLUBS
l'actu des espaces | infos

Achetez votre revue ou abonnez-vous en ligne en cliquant ici
Accédez au sommaire du n°605 en cliquant ici

NUMÉRO 605 - AUTOMNE 2024

Une histoire de famille

Yann Chaussinand a changé d’entraîneur en fin d’été 2023, à dix mois des Jeux de Paris, pour faire appel à son père David, troisième performeur français de l’histoire. Les résultats ne se sont pas fait attendre, puisque le Clermontois, cinquième des Europe à Rome et huitième d’une finale mouvementée à Paris, a gagné plus de deux mètres sur son record, pour s’ouvrir les portes du grand monde. Il en a raconté l’histoire pour le numéro 605 d’Athlétisme Magazine, qui vient de sortir. Rédacteur : Etienne Nappey - Photos : KMSP

En l’espace d’un an, Yann Chaussinand est entré dans une nouvelle dimension. Son record est passé de 76,92 m à 79,88 m et, surtout, il a trouvé la clef pour briller lors des grands rendez-vous. Aux Jeux de Paris, il est même passé tout près d’un exploit. Son premier jet, d’abord mesuré à 78,99 m puis annulé fort tardivement pour un appui très limite sur le bord du cercle, aurait pu lui permettre de voir grand, très grand. Même s’il y a laissé du jus nerveusement, le grand gaillard clermontois avait suffisamment de ressource pour sortir un jet à 77,38 m synonyme de huitième place. Pas de quoi pleinement le satisfaire, mais un vrai progrès pour celui qui galérait jusqu’alors à se faire une place parmi le gratin. Aux Mondiaux de Eugene en 2022 puis aux Europe de Munich la même année, il était revenu avec une bulle, puis avait été éliminé en qualifs aux Mondiaux de Budapest l’an passé.
« Physiquement, je n’ai pas l’impression d’avoir passé un cap, analyse-t-il. En revanche, mentalement, je suis beaucoup plus serein, c’est ce qui fait la différence. À l’entraînement, on a beaucoup travaillé avec comme mot d’ordre de lancer correctement le plus souvent possible, de trouver une technique plus stable sur l’ensemble des séances. Résultat : je suis plus confiant, à la fois en ma technique et en mon niveau de performance. Il y a encore à travailler, mais ça m’a permis de me réaliser cette année. »
Cette sérénité est le fruit d’une bascule opérée en septembre 2023 : le remplacement de son coach de l’époque, Antoine Duc, par son père David. « Je sentais que j’avais besoin de changement dans mon rythme d’entraînement et de quelqu’un qui avait connu les sensations des grosses performances. Le marteau est une discipline où les sensations sont primordiales, et je pense que c’est ce qu’il me manquait pour gagner des mètres supplémentaires. J’avais mon père sous la main, qui intervenait une fois par semaine, mais je ne l’exploitais pas à 100 %, c’était frustrant », remonte-t-il.

Un équilibre à trouver

Après avoir réfléchi, le onzième des Jeux de Sydney en 2000 a facilement accepté de prendre en main la préparation du rejeton, avec en ligne de mire cette occasion unique de Jeux à la maison. « Cela lui a demandé un gros investissement, parce qu’il venait deux fois par jour au stade, alors qu’il a une boîte, dans laquelle il travaille seul. Mais c’était important pour lui d’être présent à chaque fois et pour moi d’être accompagné, puisque je m’entraîne seul », souligne Yann.
Avec un an de recul, la formule a prouvé son efficacité, et est reconduite pour l’avenir. « Ça s’est très bien passé, presque étonnamment, car ce n’est pas toujours simple d’entraîner son fils ou d’être entraîné par son père. Ça nous a même plus rapprochés qu’autre chose. » Pour ne pas mettre en péril l’équilibre financier des affaires paternelles, celui-ci viendra « peut-être un peu moins, notamment sur certaines séances de muscu, parce que, de ce côté-là, ça a été un peu chaud pour lui l’an dernier ». En complément, Yann, qui travaille à temps partiel en tant que contrôleur de gestion dans une entreprise de BTP, « essaie d’apporter des financements à la hauteur de [ses] capacités » pour répartir la charge équitablement.

Un horizon éclairci

Le champion de France 2023 et 2024 sent que le regard de ses adversaires a changé. « Avant, je n’étais pas prétendant au podium mais, maintenant, j’ai ma place et il faudra compter avec moi dans les années qui viennent », lance-t-il. Les portes des plus grands meetings désormais débloquées, il envisage de passer plus de temps sur les routes européennes en 2025 « pour être en confrontation le plus souvent possible avec les meilleurs du monde ». Lui et son père en sont convaincus, ils disposent encore d’une « grosse marge de progression, aussi bien physiquement que techniquement ». S’il ne se fixe « pas de limites », Chaussinand fils ne veut « pas griller les étapes ». Dans un premier temps, le record familial (80,99 m en 2001) constitue un nouveau point de passage à cocher, après avoir déjà « fait mieux en termes de classement aux J.O. ». Par la suite, il ne s’en cache pas, le jeune homme de 26 ans s’estime « capable d’aller chercher le record de France (82,38 m par Gilles Dupray en 2000, NDLR) dans les prochaines années. » Un objectif ambitieux, mais dont il ne fait pas une obsession. « Le but ultime, ce n’est pas une perf’ de pointe, mais d’avoir une régularité pour être bon lors des grands rendez-vous. Bien sûr, ça va de pair : si tu veux un gros résultat aux Europe ou aux Mondiaux, il faut lancer loin. Mais nous sommes avant tout concentrés sur les championnats plutôt que sur la mesure métrique. » Quand on y a pris goût…


Les autres revues

INFORMATIONSFORMATIONCOMMUNAUTÉBASES DE DONNÉESMÉDICALBOUTIQUE
NOS PARTENAIRES
CONDITIONS D'UTILISATION MENTIONS LÉGALES CONTACTS