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Les Bleus ont un podium à aller chercher

Absente du top 3 depuis six ans, l’équipe de France aspire à décrocher une médaille qui est dans ses cordes, à partir de ce jeudi à Madrid (Espagne). En s’appuyant sur ses leaders, en particulier chez les femmes, mais aussi sur de nombreux nouveaux visages, qui tiennent une première occasion de crever l’écran.

C’est un coup de gueule que les athlètes présents à Chorzow n’ont pas oublié. Le directeur de la haute performance, Romain Barras, avait dû hausser la voix - pas le genre de la maison - il y a deux ans en Pologne, avant la dernière journée de compétition, pour remobiliser une équipe de France en deçà des attentes en termes de résultats et d’attitude. Les Bleus en lice le dimanche avaient bien entendu le message et montré un tout autre visage, même s’il était trop tard pour entamer une folle remontée au classement.

Septièmes cette année-là et sixièmes en 2021, les Tricolores veulent goûter à nouveau au podium, six ans après la troisième place décrochée à Bydgoszcz (Pologne). Une ambition affichée par Romain Barras lors de la réunion d’équipe, qui a demandé à ses troupes d’attaquer cette fois l’événement comme des morts de faim dès les premières minutes. Un discours repris chacun à leur manière par les deux capitaines élus par leurs pairs, la lanceuse de disque Mélina Robert-Michon aux mots tout en douceur et le très cash perchiste Thibaut Collet, premier à entrer en piste ce jeudi après-midi en compagnie de Marie-Julie Bonnin, pour un concours disputé sur la plaza de Oriente, au cœur de Madrid.

Sur le papier, en s’appuyant aussi bien sur les records personnels que sur les meilleures performances de l’année, la France est attendue à la troisième place, aux coudes à coudes avec la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie. Un quatuor qui part donc avec la faveur des pronostics et auquel on peut ajouter l’Espagne, à domicile et en pleine ascension, voire la Pologne. « L’objectif est a minima de réussir à garder cette place et même d’aller chercher plus haut, prévient le directeur de la haute performance. C’est un événement majeur pour l’équipe de France. »

De la concurrence et des enseignements pour Kpatcha et Bourgoin

« C’est une première étape importante, rebondit la sauteuse en longueur de 27 ans Hilary Kpatcha, qui fait partie des leaders du collectif hexagonal, forte de son record personnel porté à 7,02 m au début de cette saison estivale. Il y a de l’enjeu et les meilleures Européennes. Ça va me stimuler énormément et me mettre un peu dans des conditions similaires à celles de la Diamond League ou des grands championnats. » L’élève de Kafetien Gomis et Renaud Longuèvre retrouvera au bord du sautoir d’autres prétendantes à un podium mondial à Tokyo, comme l’Allemande Malaika Mihambo, vice-championne olympique à Paris, et la prodige italienne Larissa Iapichino, qui est retombée à 7,06 m cet été.

Autre Française en grande forme au cours des dernières semaine, Anaïs Bourgoin, championne de France mi-mai avec son club de l’Entente Franconville Cesame Val d’Oise, va retrouver le même type d’ambiance à l’échelon supérieur. Avec l’envie, elle aussi, de pouvoir en tirer des enseignements dans la perspective des Mondiaux. La troisième meilleure performeuse française de tous les temps, grâce à ses 1’57’’81 à Rabat, tentera d’aller chercher les seize points de la victoire face à la Suissesse Audrey Werro (1’57’’25) notamment. « Ça va me permettre de travailler l’aspect tactique en vue de Tokyo, où il faudra savoir gagner une série et une demie, explique la demi-fondeuse de 28 ans. Il faut apprendre à se placer dans le peloton, à réagir au bon moment. Quand on enchaîne les meetings avec la course au chrono, on n’en a pas trop l’habitude. J’aime bien ce type de courses. »

Neuf athlètes sans sélection en équipe de France A

Hélène Parisot (200 m), Agathe Guillemot (1500 m), Sacha Alessandrini (100 m haies), Flavie Renouard (3000 m steeple), Marie-Julie Bonnin (perche), Ilionis Guillaume (triple saut), Lolassonn Djouhan (disque) et Yann Chaussinand (marteau) sont quelques-uns des autres Bleus attendus aux avant-postes, compte-tenu de leurs performances d’engagement et de leur pedigree sous le maillot tricolore. Mais les championnats d’Europe par équipes offrent aussi l’occasion, tous les deux ans, de découvrir de nouveaux visages. Et il ne fallait pas hésiter à jeter un coup d’œil aux photos des sélectionnés pour être sûr de bien tous les identifier mercredi matin, lors du regroupement à l’aéroport d’Orly qui rassemblait une bonne moitié de la délégation. Sept athlètes, tous masculins, effectueront leurs débuts en équipe de France A en individuel ce week-end : Théo Schaub (200 m), Corentin Magnou (800 m), Anas Lagtiy Chaoudar (1500 m), Hugo Menin (400 m haies), le junior Elijah Pasquier (hauteur), Julien Pauthonnier (longueur) et Rémi Rougetet (javelot). Côté relais, Naomi Riskwait et Ylann Bizasene font, eux, partie des collectifs 4x100 m.

« C’est hyper intéressant pour ces athlètes de se confronter à ce premier niveau de compétition internationale. C’est une marche à gravir et de l’expérience à prendre. Certains d’entre eux représenteront la France dans trois ans à Los Angeles », se projette Romain Barras. Peut-être même dès Tokyo pour Anas Lagtiy Chaoudar, auteur des minima en 3’31’’58, record de France espoirs, sur une distance où la concurrence fera rage pour décrocher un billet pour le Japon. Né en Espagne, arrivé en France en 2019 et naturalisé en 2023, le demi-fondeur du Strasbourg Agglomération Athlé n’a pas eu l’occasion de goûter aux équipes de France jeunes. « Cette sélection récompense le travail que j’ai effectué depuis des années, c’est une fierté, confie, un peu impressionné mais déterminé, l’athlète coaché par Jean-Marc Ducret. Je viens avec l’objectif de faire un top 3, ce serait incroyable. Il y aura des clients vraiment costauds, mais je sais que j’ai un gros finish. »

Pauthonnier, sept ans après

Même impatience pour la révélation 2025 de la longueur, Julien Pauthonnier et ses 8,18 m de Pézenas, même si le sauteur de 25 ans avait disputé en 2018 un match international jeunes indoor. « Ça faisait sept ans que j’attendais cette sélection, souffle-t-il. Je suis très content d’être là. On est au service de l’équipe, on ne pense pas qu’à soi. L’objectif va être de confirmer mon niveau de performance et d’aller chercher une belle place dans un concours hyper relevé avec des athlètes comme Ehammer, Tentoglou, Furlani. Ça va être sympa de pouvoir se confronter à eux. » Le sociétaire de l’Athletic Vosges Entente Clubs n’a pas eu besoin de se rafraichir la mémoire pour reconnaitre les têtes d’affiche du collectif. « Découvrir des athlètes emblématiques comme Mélina Robert-Michon, ça fait tout drôle de les voir en vrai et d’être dans la même équipe qu’eux », sourit-il. Soixante-douze sélections les séparent, mais l’état d’esprit sera le même sur la piste.

Florian Gaudin-Winer pour athle.fr

Le programme des sessions, à suivre en direct sur https://eurovisionsport.com :
Jeudi 26 juin : de 15h50 à 20h30
Vendredi 27 juin : de 18h10 à 21h45
Samedi 28 juin : de 17h50 à 21h50
Dimanche 29 juin : de 17h50 à 21h55

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