Athlétisme : Bob, votre campagne de meetings à l’étranger a été fructueuse. Racontez-nous vos courses records…
Bob Tahri : Tout d’abord, j’avais couru, deux jours avant le 1500 m de Stuttgart, un 1000 m à Erfuhrt en 2’20’’79. C’était une course tactique, et le chrono était donc de bonne augure pour la suite. A Stuttgart, la course était hyper relevée, avec en particulier le Portugais Rui Silva, les Espagnols… De mon côté, je me suis retrouvé en 2ème ligne au départ, ce qui n’arrangeait pas mes affaires. Je suis resté 6ème jusqu’au 1000 m, où je passe en 2’25’’8, soit deux secondes derrière le groupe de tête. J’ai alors décidé de revenir au contact et de remonter peu à peu. Dans le dernier virage, je me décale pour passer le Kenyan et Fouad Chouki (NDLR : le deuxième Français de la course, en terminant en 3’36’’72, finira lui aussi sous l’ancien record de Mehdi Baala !). Finalement, je termine sur les talons de Rui Silva.
Vous pensiez être à ce niveau de performance ?
Disons que je ne m’attendais pas à être en forme si tôt. Je visais un chrono autour des 3’37’’50. Mais j’ai eu la chance de tomber sur une course d’un très bon niveau.
Et trois jours plus tard, vous remettiez cela…
Logiquement, après deux bonnes courses, vous soufflez un peu sur la troisième. Mais j’ai tenu à ne pas me disperser, à faire abstraction de tout pour rester concentré. Le 3000 m de Stockholm était également d’un bon niveau. Nous sommes passés en 2’33’’ au 1000 puis en 5’10’’ au 2000 m avant d’accélérer. Mais il y a eu beaucoup de bousculades dans la ligne droite opposée, et je me suis désuni. C’était beaucoup moins fluide qu’à Stuttgart, et j’en ai souffert. Bien plus que du rythme de la course en elle-même. Je pense d’ailleurs que j’aurais pu mieux faire.
On imagine que vous êtes tout de même satisfait de votre début de saison…
Oui, bien sûr… Quand j’ai programmé ma saison en salle, je m’étais fixé 3’37’’50 et 7’42’’ comme contrats à remplir. Je suis vraiment content d’avoir pu montrer que je ne suis pas seulement un coureur de steeple, mais que je suis capable de faire des chronos sur plusieurs distances. D’autant que j’ai bien progressé cet hiver en stage, notamment en vitesse, en travaillant avec Mehdi Baala.
Est-il vrai que vous vous entraînez ensemble, désormais ?
Oui, nous faisons régulièrement des séances communes, même si nous ne sommes pas ensemble tous les jours, mais de manière ponctuelle. Lui aussi a bien progressé dans certains domaines. Nous nous complétons : je devais travailler ma vitesse tout en ayant une grosse « caisse », alors que c’est l’inverse pour Mehdi. Nous pouvons donc nous aider.
Quelle est la suite de votre programme hivernal ?
Je ne sais pas encore si je participerai aux Championnats d’Europe en salle de Vienne, début mars. Je dois en parler avec la DTN. Je ne devrais pas être aux championnats de France. J’ai, désormais, surtout envie de me faire plaisir, de courir de manière spontanée.
Vous semblez sur un nuage depuis votre cinquième place à Edmonton…
Si vous regardez bien, le changement ne date pas d’Edmonton, mais de Sydney. Depuis cette déception, je n’ai pas manqué une course, que ce soit lors des meetings, des France, ou des championnats du monde en salle l’an passé, puis l’été avec la coupe d’Europe et les mondiaux au Canada. Edmonton m’a surtout donné de la confiance supplémentaire. |