La FFA à la rencontre des structures déconcentrées : « Nous sommes à un tournant historique » | ||||
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![]() À l’heure où la gouvernance du sport français va profondément évoluer et alors que la Fédération Française d’Athlétisme vient de lancer son plan de développement 2018-2024, athle.fr publie en avant-première un grand entretien pour Athlétisme Magazine réunissant trois dirigeants : André Giraud, président de la FFA, Marcel Ferrari, président de la ligue Auvergne-Rhône-Alpes, et Jean-Louis Heleu, président du club breton du CJF Saint-Malo. Trois structures de tailles différentes, mais qui font face aujourd’hui aux mêmes défis. Démonstration avec cet échange à bâtons rompus de plus d’une heure trente, lors duquel il a notamment été question de structuration, formation, athlétisme traditionnel et nouvelles pratiques. Athlétisme Magazine : Le CJF Saint-Malo comptait 447 licenciés en 2018, soit près de 100 de plus que quatre ans plus tôt. Quelles ont été les clés de la progression du club ? Jean-Louis Heleu : Nous sommes tout simplement allés chercher de nouveaux licenciés. Nous avons fait réaliser un nouveau site internet et nous essayons de mieux communiquer sur les réseaux sociaux. En début de saison, nous participons au forum des associations et nous multiplions notre présence dans des endroits stratégiques, comme les centres commerciaux et les magasins de sport. C’est notre principal outil
de
recrutement. Les résultats obtenus par le club et l’image que cela a véhiculé nous ont aussi permis d’attirer de nouveaux pratiquants. Dans toute l’agglomération du Pays de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), tous sports confondus, l’athlétisme est au sommet de la hiérarchie sur le plan des résultats, puisque nous évoluons en N1B lors des Interclubs. Au CJF Saint-Malo, comment choisissez-vous les secteurs sur lesquels vous mettez l’accent ? J.-L. H. : Pour se structurer et développer, par exemple,
une
section athlé santé, comme nous l’avons fait, il faut d’abord en avoir la volonté. L’étape suivante, c’est d’avoir les hommes et l’organisation pour ça, et c’est parfois là que ça pêche. On aurait envie de se mobiliser sur plein de sujets différents, mais le succès passe par la priorisation des actions en fonction du microcosme local, car on ne peut pas tout faire. Par exemple, au CJF Saint-Malo, il est plus difficile d’attirer des pratiquants running car il y a beaucoup de concurrences dans notre secteur. On
se concentre donc sur le sport santé et les catégories jeunes, en plus de l’athlétisme traditionnel. Mais nous accueillons bien évidemment tous les runners. Comment vous y êtes-vous pris pour vous structurer à Saint-Malo ? J.-L. H. : Nous avons aujourd’hui deux salariés à temps pleinvet un à 75 %. La ville nous accompagne un peu à travers des subventions d’aides à l’emploi. Et début décembre, pour progresser dans le secteur du sport santé, nous avons pu subventionner un nouvel emploi grâce
à des aides du CNDS (centre national pour
le développement du sport)
et du département. Notre nouveau salarié a pour rôle, dans un premier temps, de faire la promotion de nos activités dans les entreprises, le milieu médical, d’accroître le nombre de licenciés et bien sûr de délivrer l’activité. À Saint-Malo, comment vous y prenez-vous pour former vos bénévoles ? J.-L. H. : Côté entraîneurs, il n’y a pas de difficultés. On trouve toujours des gens qui sont motivés pour se former. C’est
plus compliqué pour les jurys
et les officiels, des fonctions où les candidats sont moins nombreux. Et quand on en forme deux, il y en a souvent un qui part à la fin de l’année, en particulier chez les jeunes juges. C’est-à-dire ? A.G. : Les subventions publiques vont baisser. Pour s’en sortir, il faut faire payer le service à son juste prix. La cotisation pratiquée par les clubs d’athlétisme est largement inférieure à celle de nombreux sports. L’augmentation d’une cotisation peut être acceptée par les adhérents d’un club s’ils adhèrent au projet qui leur est proposé. Tout passe par de la pédagogie. Il est donc important de rappeler à ces derniers que lorsqu’ils règlent une
cotisation
à leur club, ils payent aussi
pour bénéficier des services de la FFA, de leur ligue régionale et de leur comité départemental. Le rôle de la Fédération, dans le cadre de son développement, est de favoriser la mise en place et le déploiement d’outils dont tout le monde, à son échelle, peut bénéficier. Je pense notamment à notre système informatique très performant, qui permet aux internautes de consulter les résultats des compétitions de manière quasi instantanée sur notre site athle.fr. C’est à cela, par exemple, que sert la part fédérale
comprise dans le coût de la licence. L’école d’athlétisme du CJF Saint-Malo compte un peu plus de 150 inscrits… J.-L. H. : Dans les catégories éveil athlé, poussins, et benjamins, on a beaucoup d’adhérents. Notre priorité est de tenter de les garder, sachant que notre taux de fidélisation est actuellement de 50 % environ. Mais aujourd’hui, on remarque une baisse de nos effectifs chez les minimes, cadets et juniors, en particulier chez les filles. Trop peu sont enclins à faire de la compétition.
On est dans le creux de la
vague. Ça nous interpelle forcément. On a du mal à les retenir, à éviter qu’ils partent vers d’autres sports qu’ils trouvent plus attrayants, comme le sauvetage sportif en mer, par exemple, qui attire beaucoup de nos jeunes. Nous devons réussir à renforcer nos liens avec l’Éducation nationale pour être plus présents dans le milieu scolaire. Nous avons des conventions avec tous les collèges et lycées de notre secteur, mais ça ne fonctionne pas bien. Dans l’enquête qu’a menée la FFA auprès de ses clubs pour préparer le nouveau plan de développement, on remarque que 85 % d’entre eux proposent de l’athlétisme sur piste, mais qu’il s’agit aussi du secteur le plus en difficulté selon eux… M.F. : Les gamins, lorsqu’ils
sont benjamins ou minimes, adorent faire de l’athlé, qui est un sport ludique en soi grâce à la diversité de ses disciplines. À partir de cadets, on commence à parler de championnats de France, de minima pour y aller. Pour certains, cela devient trop sérieux et je dirais que 70 % d’entre eux arrêtent à cause de ça. On a oublié de créer de l’animation pour les athlètes qui ont juste envie de s’amuser. Il est urgent de se dire qu’il y a aujourd’hui deux manières de pratiquer l’athlétisme qui se côtoient en club,
et que tout le monde doit pouvoir y trouver son compte. Le format de la Coupe de France répond à cette approche ludique, avec des équipes de quatre qui permettent de s’appuyer sur des athlètes de niveaux très différents. Par ailleurs, les jeunes aiment faire des épreuves multiples aujourd’hui. Au mois de décembre, nous avons organisé dans notre ligue des épreuves combinées ouvertes en salle. Soixante-huit cadettes ont fait le pentathlon et quarante-huit cadets l’heptathlon, venant de plus de trente clubs différents.
C’était de la folie. Je n’avais jamais vu ça. Deux grands événements nous attendent en France, avec les championnats d’Europe en 2020 et les Jeux olympiques en 2024 à Paris. Au sein de votre club ou de votre ligue, qu’en attendez-vous ? J.-L.
H. : Deux de nos athlètes sont sur les listes ministérielles, Tom Reux (57,77 m au disque en juniors) et Selevasio-Ryan Valao (55,68 m au disque en espoirs). On se sent évidemment concernés par leur projet. Au-delà de leurs cas particuliers, on peut espérer que ces compétitions permettront d’attirer la lumière sur notre sport et, par la même occasion, de faire venir de nouveaux adhérents dans nos clubs. Au-delà de la réussite sportive espérée pour l’équipe de France, ces deux grandes manifestations doivent permettre de transmettre un héritage… A.G. : 2020 est, pour nous, la première marche vers 2024. On ne peut pas dissocier ces deux événements. Les championnats d’Europe vont se dérouler chez nous, trois semaines après les Jeux de Tokyo. Cela signifie qu’on va parler d’athlétisme pendant cinq, six semaines, juste avant la rentrée des classes. Je ne doute pas de notre capacité à remplir le stade Charléty. Pour réussir ces rendez-vous, tout le monde doit être associé. C’est pour cela qu’il y a cette volonté affichée de la Fédération d’impliquer tous les territoires en mobilisant les jurys, mais aussi les volontaires dont certains deviendront peut-être de futurs dirigeants de clubs. Le comité d’organisation de Paris 2020 a bien pris conscience de ce phénomène et la campagne de recrutement des volontaires va bientôt débuter. Toute la famille de l’athlétisme va se mobiliser autour de cet événement.
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