Chaque jour, retrouvez ici une présentation d’un ou une athlète ayant marqué une édition des Jeux olympiques de son empreinte. Records du monde, collections de médailles et exploits de légende seront au menu cette rubrique. Ce soir, la finale du 400 m haies mettant aux prises le Gallois David Greene, le Portoricain Javier Culson et le vieux lion de la République Dominicaine Felix Sanchez, sans oublier les Américains Taylor, Tinsley et Clement, promet une lutte de toute beauté. Profitons-en pour remonter le temps, vingt ans jour pour jour après une autre course mémorable. Au début de la saison 1992, le Zambien Samuel Matete fait figure de favori logique pour la couronne olympique, après être resté invaincu toute l’année 91 sur 400 m haies. Mais il ne confirme pas son état de forme et c’est au contraire l’Américain Kevin Young qui fait forte impression dans les meetings avant la grande échéance. Habitué du top niveau mondial depuis une demi-douzaine d’années, Young n’a pourtant pas encore connu les honneurs des podiums mondiaux : il a terminé quatrième aux Jeux de Séoul et aux Mondiaux de Tokyo en 1991. A presque 26 ans, il a atteint la maturité, et a trouvé la bonne formule dans son schéma de course, travaillé avec son entraîneur John Smith, qui l’avait convaincu quelques années auparavant d’abandonné le 110 m haies, son premier amour. Aux Jeux de Barcelone, la voie semble toute tracée pour lui, puisque ses compatriotes les plus dangereux sont absents : Danny Harris a été pris par la patrouille antidopage, et Andre Philips, le tombeur du légendaire Edwin Moses (122 victoires consécutives et près de dix ans sans défaite entre 1977 et 1987), manque à l’appel pour cause de blessure. Le jour de la finale, le gamin d’un quartier pauvre de Los Angeles, part fort, et se retrouve en tête au cinquième obstacle devant Stéphane Diagana. Il contrôle le reste de la course et effectue une dernière ligne droite magistrale, qui lui permet de lever le bras pour célébrer sa victoire dix mètres avant la ligne. Malgré cela, le chrono affiche 46’’78. Il explose son record personnel, établi en demi-finale, de 85 centièmes et devient le premier homme sous les 47 secondes. Même s’il a couru d’abord pour la victoire, Kevin Young avait préparé son coup. Sur un mur de sa chambre au village olympique, il avait écrit clairement son objectif : 46’’89. La suprématie de Young ne sera qu’éphémère, malgré un titre mondial obtenu l’année suivante à Stuttgart, en 47’’18. En 1994, il se retire des pistes, ayant apparemment perdu le goût du tartan. Pour fêter les vingt ans de son record, il a rechaussé les pointes à Tarare, dans l'ouest lyonnais, le 7 juillet 2012 pour un 400 m haies (obstacles à 0,84) en 57’’00, à 46 ans ! Etienne Nappey pour athle.fr -------------------- 05/08 - C'était il y a... : Jesse Owens, symbole malgré lui 04/08 - C'était il y a... : Carl Lewis au firmament 03/08 - C'était il y a... : Raymond Ewry voit triple |