Parce que les Jeux dans une des plus belles villes du monde, c’est un événement, athle.fr vous propose de découvrir les coulisses de la capitale londonienne à l’heure olympique, à travers cette chronique. Les Jeux olympiques sont un marathon. Et pas seulement pour quelques athlètes. Les organismes des journalistes sont, en effet, eux aussi soumis à rude épreuve. Il suffit de faire un tour dans les navettes réservées à la presse et d’observer les visages pour s’en convaincre. Au fil des jours, les traits sont de plus en plus tirés. Lors d’un événement de l’envergure des JO, les médias sont très encadrés. Le sésame est l’accréditation, qui donne accès aux sites de compétition mais aussi au MPC ou au IBC. Des initiales qui désignent le centre de presse principal et le centre de diffusion internationale. Cette carte plastifiée, avec nom et photo, reste en permanence attachée autour du cou grâce à un cordon. De quoi donner aux représentants des médias des allures d’enfants en colonie de vacances, égarés au milieu de la foule. Avec une entrée et des navettes qui leur sont réservés, ils sont plutôt choyés, même si la lenteur proverbiale des bus anglais à deux étages est un des deux sujets de discussion récurrents, avec l’instabilité du climat londonien. Une salle de repos très prisée Le centre de presse principal, situé au sein du parc olympique, est une véritable petite ville dans la ville. On y retrouve un grand espace de restauration, avec l’inévitable Mc Donald’s, une pharmacie, une boutique avec les produits officiels des Jeux ou encore une salle de repos squattée par les journalistes japonais, qui travaillent souvent toute la nuit pour cause de décalage horaire. Mais le centre névralgique des lieux reste l’immense salle de travail, où des centaines de journalistes peuvent s’installer avec leur ordinateur et se connecter à internet. Des télévisions, branchées sur l’ensemble des canaux retransmettant les compétitions, permettent de suivre en direct toutes les épreuves en cours. Au stade olympique, c’est la tribune de presse, très grande, qui est l’objet de toutes les convoitises. Si les plus gros médias ont un emplacement réservé, les autres doivent se débrouiller en respectant une règle très simple : premier arrivé égale premier servi. Le jour de la finale du 100 m, certains journalistes sont donc arrivés quatre heures avant le début des épreuves, afin d’être certain d’assister aux premières loges au sacre historique d’Usain Bolt. Exercices d’anticipation Le soir venu, le marathon des médias se transforme en sprint final. Pour les radios, télévisions et sites internet, qui prennent d’assaut la zone mixte, située dans les entrailles du stade, pour interviewer les athlètes. Mais c’est surtout pour les journalistes des quotidiens que tout se complique. Ils doivent en effet respecter des délais de bouclage, afin que les journaux partent à l’heure à l’imprimerie et soient ensuite distribués dans les temps. Un véritable casse-tête, accentué par le décalage horaire d’une heure entre la France et l’Angleterre. La plupart des quotidiens régionaux doivent ainsi boucler leurs dernières pages à 23h heure française, soit 22h heure anglaise. Soit, par exemple, dix minutes après la finale du 100 m messieurs dimanche dernier. La parade ? Préparer à l’avance plusieurs versions, dans un savant exercice d’anticipation. C’est ce qu’a fait Gilles Gahier, journaliste à L’Est Républicain, avec trois articles sur, au choix, des victoires d’Usain Bolt, Yohan Blake ou Justin Gatlin. Des « papiers » réactualisés au fil des minutes, en fonction des différentes éditions. « Au bout d’un moment, je ne savais même plus ce que j’écrivais, en rigole encore le journaliste du quotidien franc-comtois et lorrain. L’Equipe a la chance de pouvoir s’appuyer sur une petite armada de collaborateurs et retarde ses heures de bouclage lors des grands soirs. N’empêche, le quotidien sportif a dû jeter à la poubelle un nombre impressionnant d’articles, comme le portrait du nouveau roi de la ligne droite Yohan Blake ou le récit de la longue descente aux enfers d’Usain Bolt, désormais caducs. Ce soir-là, la plupart des journalistes abordaient pourtant un grand sourire. Le deuxième titre olympique de « La Foudre » sur 100 m a permis à France Télévisions de battre des records d’audience lors de ces Jeux olympiques. Et les ventes de quotidiens ont sans doute été boostées par l’aura de celui que beaucoup considèrent déjà comme le plus grand sprinteur de tous les temps. Merci Usain ! A Londres, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr -------------------- 07/08 - Ici Londres : Ces volontaires qui vivent un rêve 06/08 - Ici Londres : Les entraîneurs persos 05/08 - Ici Londres : Bienvenue au village 04/08 - Ici Londres : Un voyage d’étude… aux JO ! 03/08 - Ici Londres : Le périple olympique |