Chaque jour, retrouvez la performance de la journée à retenir côté Tricolore, avec ce gros plan publié à la fin de chaque session vespérale.

« Toute la course, je me disais : c’est quoi ce sport de malade. Mais la marche, c’est comme la fête. Tant qu’on est dedans, ça va. Mais après, on dit : plus jamais ça ! » Bertrand Moulinet a toujours eu le sens de la formule. Il en a encore donné la preuve ce matin, à l’arrivée du 50 km marche. Une course conclue à la douzième place en 3h45’35’’, record personnel explosé de cinq minutes, grâce à un negative split et cinq derniers kilomètres de folie. Un petit exploit, une semaine pile après avoir pris le huitième rang lors du 20 km. Le marcheur de l’Amiens UC, qui s’entraîne une bonne partie de l’année à Font-Romeu, avait dit qu’il se sentait capable d’enchaîner deux courses de très haut niveau. Promesse tenue. « Je me suis senti super bien aujourd’hui, raconte-t-il. Pourtant, à partir du trentième kilomètre, j’avais l’impression que mon tibia gauche pissait le sang. Je crois que je vais m’asseoir et réfléchir pendant une semaine, en me demandant comment j’ai fait. »

Son secret ? Une forme étincelante, tout simplement. Qu’il décrit ainsi : « C’est comme si j’étais possédé par une énergie inépuisable. C’était euphorisant et terrorisant à la fois. J’étais dans l’état que tout athlète rêve de connaître une fois dans sa vie. Moi, je le suis à vingt-cinq ans. La prochaine étape, ce sera d’être en mesure de gagner les prochains Jeux. » Après les Mondiaux de Daegu, Bertrand Moulinet avait pris trois mois d’arrêt et s’était complètement lâché au niveau de l’hygiène de vie, retrouvant son tempérament de fêtard. Il avait ensuite réussi à rattraper son retard, en mettant les bouchées doubles à l’entraînement et en surveillant enfin son alimentation. L’élève de Gérard Lelièvre promet de ne pas répéter la même erreur. A Rio, il aura seulement vingt-neuf ans. L’âge d’or pour un marcheur.

A Londres, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr

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