L’écho de son retrait des pistes dimanche dernier a été à la hauteur de sa belle carrière : impressionnant. En raccrochant les pointes à l’âge de trente-neuf ans, Christine Arron met fin à un parcours sportif qui a fait d’elle une des plus grandes athlètes françaises de l’histoire.

Son jour de gloire est à chercher du côté de Budapest, en août 1998. Le 19 de ce mois, la sprinteuse guadeloupéenne réalise un 100 m d’anthologie en finale des championnats d’Europe. En 10’’73, elle devance la Russe Irina Privolova et améliore le record continental, qui tient encore quatorze ans plus tard. Quelques jours après, elle remporte à nouveau l’or avec le 4x100 m, grâce à une remontée fulgurante dans les cinquante derniers mètres de la course.

Les autres temps forts de sa carrière ? Ses deux médailles de bronze sur 100 m et 200 m lors des championnats du Monde d’Helsinki, en 2005. Et de nombreux podiums avec le relais 4x100 m tricolore : le titre mondial en 2003 à Paris, l’argent aux championnats du Monde de Séville (1999) et d’Europe de Barcelone (2010), et le bronze aux Mondiaux d’Athènes (1997) et aux Jeux olympiques d’Athènes (2004).
Un palmarès qui aurait sans doute pu être encore un peu plus fourni, si la Française n’avait pas croisé sur sa route des athlètes aux résultats controversés, à l’image de l’Américaine Marion Jones, qui reconnaîtra s’être dopée à partir de 1999.

Formée par Eric Corenthin en Guadeloupe, Christine Arron aura suivi en plus de vingt ans de carrière les conseils de coachs réputés, de Fernand Urtebise à Pierre-Jean Vazel, en passant par Jacques Piasenta, l’Américain John Smith, Guy Ontanon et Stéphane Caristan. Une trajectoire sportive marquée par une pause en 2002, avec la naissance de son fils Ethan, suivie de son retour au premier plan.

Enceinte de quatre mois, celle qui partage la vie du triple sauteur Benjamin Compaoré souhaite désormais se consacrer à ses vies professionnelle et personnelle. Le secteur du sport bien-être l’attire tout particulièrement. Sa notoriété dépasse largement les frontières de l’athlétisme, une rareté dans notre sport. Et un atout non négligeable à l’heure de se lancer dans de nouvelles aventures.