Disqualifié lors du 50 km marche des Jeux olympiques, Yohann Diniz a progressivement digéré sa déception londonienne. Il a finalement repris le chemin de l’entraînement avec de l’ambition et une nouvelle stratégie : tout miser sur le grand championnat estival. A 35 ans, le Rémois pense également à sa reconversion et à ce qu’il aimerait transmettre à la jeune génération. Athle.fr : Yohann, comment avez-vous vécu ce voyage de quelques jours au Japon début janvier, dans le cadre du partenariat avec Asics, sur les terres de votre médaille d’argent mondiale en 2007 ? Yohann Diniz : Comme un pèlerinage ! On parle souvent de Lourdes. Pour moi, c’est le Japon. J’ai brûlé un petit cierge. Cela portera peut-être ses fruits dans quatre ans (rires). La marche est une discipline reconnue dans ce pays. Quels enseignements avez-vous tiré de la batterie de tests que vous avez réalisés là-bas ? J’ai appris que je n’étais pas si vieux et si gras que ça. Ma masse grasse était de 4,4 % malgré les excès des fêtes. On a fait des tests de biomécanique très intéressants sur certains produits. Les Japonais sont continuellement à la recherche de la perfection et du modernisme. En plus, c’est la première fois que j’avais la possibilité de donner mon ressenti sur le matériel. Avec plusieurs mois de recul, quel regard portez-vous sur vos Jeux olympiques ? Mon avis est plutôt positif, même si le résultat n’a pas été au rendez-vous. L’an dernier, la performance brute a tout de même été là. Je n’ai pas grand-chose à me reprocher. J’ai joué de malchance et il y avait certainement plus fort que moi aux JO. En tout cas, j’ai tout donné. Comment abordez-vous la saison 2013 ? Je vais prendre les courses une par une. En France, il y a des jeunes qui arrivent comme Kevin Campion et Bertrand Moulinet. Des filles aussi, avec Inès Pastorino et Emilie Menuet. Je vais leur laisser la place et bien cibler mes compétitions. L’objectif, c’est de faire les minima pour le grand championnat à l’économie. C’est un peu la philosophie inverse par rapport à ce que je faisais avant. Moscou, vous y pensez déjà ? Je veux prendre du plaisir et m’amuser, en accompagnant les jeunes qui sont à mes côtés. L’envie et les jambes sont encore là. Aller défier les Russes chez eux, c’est un gros challenge. Ensuite, en 2014, j’aurai un titre européen à défendre à Zürich. Personne n’a jamais obtenu trois titres consécutifs. Tant que j’aurai du plaisir à marcher, je continuerai. Si je n’ai plus la flamme, ça ne servira à rien de poursuivre. En parallèle de votre carrière sportive, vous pensez à votre reconversion… A très moyen terme, mon but est d’avoir le professorat de sport en 2014. Je veux aider mon sport, l’athlétisme. On a besoin de gens d’expérience. Il n’y a pas assez d’athlètes qui viennent garnir le giron des cadres techniques. Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer pour athle.fr Retrouvez la biographie de Yohann en cliquant ici Retrouvez tous les reportages, interviews et résultats de l’athlétisme en vous abonnant sur ce site à Athlétisme Magazine, le mensuel de référence de l’athlétisme français. Cliquez ici !! |