« Je suis le quatrième plus vieux de l’équipe ! » Renaud Lavillenie fait ce constat avec un grand sourire. A seulement vingt-six ans, le champion olympique est un des doyens de l’équipe de France chez les hommes. Il se sent d’ailleurs un peu dans la peau d’un « formateur », en ayant sous sa coupe les perchistes espoirs Emile Denecker et Stanley Joseph. La statistique est anecdotique. Mais elle symbolise le rajeunissement de l’équipe de France en ce début de nouvelle olympiade.

La moyenne d’âge des Tricolores lors de ces championnats d’Europe est d’un peu plus de vingt-cinq ans. Bien loin de l’inoxydable et admirable Christine Bardelle, 39 ans et engagée sur 3000 m, ils sont même huit à honorer leur première sélection en équipe de France A à Göteborg. Leurs noms : Thomas Jordier, Brice Leroy, Bryan Cantero, Simon Denissel, Emile Denecker, Stanley Joseph, Harold Correa et Agnès Raharolahy.

« C’est intéressant pour nous, apprécie Ghani Yalouz. C’est bien de voir ces nouvelles petites têtes. J’espère que certains vont se révéler. Il y a de la fraicheur. Comme je l’ai dit aux athlètes, il n’y a pas de compétition à négliger. L’engagement et la joie des championnats de France Elite d’Aubière, je veux les revoir ici. » Le directeur technique national, qui a souhaité que ces Europe en salle soient dédiés à Yves Niaré, ajoute : « Il n’y a pas de barrières entre les jeunes et les têtes d’affiche. »

Ce mélange entre nouvelle génération et athlètes habitués des podiums pourrait servir en Suède de catalyseur pour l’équipe de France. Et les prétendants au podium voire au titre sont nombreux, à l’image de Mahiedine Mekhissi-Benabbad, Antoinette Nana Djimou, Eloyse Lesueur, Jimmy Vicaut et bien sûr Renaud Lavillenie. Sans oublier les hurdleurs Pascal Martinot-Lagarde et Dimitri Bascou, Marie Gayot, Benjamin Compaoré ou encore les demi-fondeurs Simon Dennisel, Yoann Kowal et Florian Carvalho.

Pascal Martinot-Lagarde
Son hiver
J’ai connu une petite baisse de forme en sortie de stage. Je n’arrivais pas à trouver mes repères. Mais la machine s’est mise en route à partir du meeting de Val-de-Reuil. Je savais que j’allais refaire mes chronos de l’an dernier.
Ses ambitions
Je connais mieux que l’an dernier ce qu’est un grand championnat. Je suis plus serein. Je suis quelqu’un qui aime la bagarre. Je sais que je suis dans le top européen mais je ne me dis pas que je suis le meilleur. Si je ne décroche pas une médaille, ça sera une déception.

Mahiedine Mekhissi-Benabbad
Son hiver
Mon bilan est plus que positif. J’ai battu mes records personnels. C’est encourageant pour la suite de la saison. J’ai choisi de courir en salle pour me faire plaisir et découvrir un nouvel environnement. L’ambiance est différente en indoor. On est vachement proche du public.
Ses ambitions
A la base, je suis quelqu’un de très ambitieux. Je suis un compétiteur. Quand je suis dans une course, mon objectif est de gagner. Je vise la plus haute marche du podium. Il faudra que je sois capable de prendre mes responsabilités. Ce serait dangereux de se lancer dans une course très tactique.

Antoinette Nana Djimou
Son hiver
Avec le peu de compétitions que j’ai faites cette saison, je suis bien. J’avais pourtant des craintes par rapport aux cours de styliste que je suis, qui me prennent du temps et me fatiguent. J’ai eu un petit bobo qui m’a stoppée net : une petite lésion au long biceps. Mais ça va beaucoup mieux.
Ses ambitions
J’ai un titre à défendre. Je porte le dossard jaune, bien sûr que ça met la pression. La Russe est devant aux bilans mais c’est le jour J qui compte. Je n’ai pas l’impression d’avoir un statut à défendre. C’est en extérieur que je dois être capable de désormais faire une place.

Eloyse Lesueur
Son hiver
Je suis pour l’instant satisfaite de mon hiver. J’ai progressé dans la régularité de ma course d’élan. Je ne m’attendais pas forcément à  sauter à 6,81 m dès le début de saison. Ensuite, j’ai surtout cherché à perfectionner certains aspects de ma course. Je n’étais plus dans l’optique de la performance.
Ses ambitions
Mon objectif est de passer les qualifications dès le premier essai et de placer d’entrée un autre saut en finale. Ensuite, je pourrai me lâcher sans non plus tomber dans le n’importe quoi. Je pense que je suis attendue. Cela veut aussi dire qu’on me craint. Je fais partie des filles à battre. Le niveau européen est relativement dense à la longueur.

Renaud Lavillenie
Son hiver
Pour l’instant, c’est une saison parfaite, la meilleure de ma carrière. Vu mes deux dernières performances, je dois continuer à ce niveau-là. Tous les feux sont au vert et j’aborde ces championnats d’Europe avec une grosse motivation. Ma seule envie, c’est de finir ma saison en beauté.
Ses ambitions
Il y a encore un gros niveau dans ma discipline. Ce sera le concours européen en salle avec le plus de concurrence depuis que j’y participe. Les Europe indoor, c’est un peu la compétition où je n’ai vraiment pas envie de perdre. C’est là que j’ai commencé à me faire connaître en 2009. Et le souvenir de Bercy en 2011, avec mon record et l’euphorie reste énorme.

Jimmy Vicaut
Son hiver
L’objectif était d’arriver aux championnats d’Europe sans blessure. C’est fait ! Cette année est une bonne année. Je suis en forme. J’ai couru trois fois en 6’’53. J’espère vraiment que la perf de pointe va arriver. Tout le monde me dit que l’indoor, ça ne compte pas. Mais pour moi, c’est important.
Ses ambitions
Je vais aborder la compétition tour par tour, en essayant d’arriver au moins en finale. L’Italien a couru en 6’’51. Chambers sera là. Il y a de la concurrence.

A Göteborg, Florian Gaudin-Winer pour athle.fr