Depuis le 23 juillet et à deux jours de la fin des épreuves, l’équipe de France a entendu, à Lyon, deux fois de plus la Marseillaise et obtenu six médailles supplémentaires. Les deux nouveaux titres ont été décrochés par Mandy François-Elie sur 100 m hémiplégiques et Tony Falelavaki au javelot, amputés membres inférieurs.

Elle avait déjà décroché l’or sur 200 m mais elle n’était pas rassasiée. La jeune Martiniquaise Mandy François-Elie n’a laissé à personne le soin de l’empêcher de récidiver, cette fois sur la ligne droite. A l’énergie, elle est allée chercher ce deuxième titre qui lui tendait les bras grâce à un chrono de 13’’72, et a offert de nouveau un magnifique sourire au public, qui répond présent depuis le début de ces championnats (2500 à 4000 spectateurs par jour).
Souriant mais plus discret, fier mais taiseux, Tony Falelavaki, des îles Wallis-et-Futuna, a empoché la médaille d’or grâce à un jet à 54,39 m au deuxième essai. Loin de son record de France (58,70 m), le lanceur de 27 ans perpétue tout de même une tradition de médailles et de titres rapportés par ces athlètes du Pacifique. Cela devrait continuer car le vivier et le travail effectué sur place laissent augurer de nouvelles belles surprises.
Les autres médailles ? Elles ont notamment été obtenues par Marie-Amélie Le Fur, qui a décroché l’argent à deux reprises. A la longueur (4,82 m) et sur 100 m (13’’29) catégorie amputés membre inférieurs. La capitaine de l’équipe de France était pourtant heureuse dans les deux cas. A la longueur, elle a sauté sur son talent, s’étant peu préparée pour cette discipline cette saison. Sur 100 m, la Néerlandaise Van Rhijn avec ses deux lames était bien trop forte pour que Marie-Amélie Le Fur, simple lame, puisse espérer autre chose que de l’argent malgré un départ canon et une superbe course. Rendez-vous désormais sur le demi-tour de piste.
Pierre Fairbank s’est offert, quant à lui, une deuxième médaille de bronze sur 200m fauteuil après le 800 m. Le Néo-Calédonien  a pris sa chance dans le virage puis a résisté au forceps au retour de ses adversaires pour, finalement, conserver sa troisième place. Enfin le relais 4x100m déficients visuels a décroché le bronze et relancé de belle manière la tradition des relais debout tricolores.

A Lyon, Renaud Goude pour athle.fr

Mandy-François Elie : « Je commence à être un peu fatiguée avec quatre courses en trois jours. Mais j’avais dit que je voulais les deux titres alors il fallait tout donner aujourd’hui. »

Marie-Amélie Le Fur après son 100m : « J’ai fait ce que j’avais à faire pour l’inquiéter (ndlr : la Néerlandaise). J’ai le petit regret d’avoir trop pensé au moment où elle allait revenir. Ca m’a peut-être un peu crispée sur la fin mais, ce soir, je ne pouvais vraiment rien faire de plus. »

Tony Falelavaki : « Je suis un peu déçu par rapport à ma performance mais je suis content d’être dans la lignée des anciens. J’espère qu’à Wallis, ils sont fiers de moi. »

Pierre Fairbank : « Il fallait partir vite et tenir. Ensuite, j’ai mis tout ce que j’avais dans les bras. Un mètre de plus et je perdais la médaille. Mais, bon, c’est moi qui l’ai. »

Jo Maisetti, responsable du sprint et des relais : « On a à peine commencé le travail et cette médaille est la récompense du renouveau des relais handisport. Il faut encore améliorer les choses. Mais bon, ce qu’il faut, c’est aussi une cohésion d’équipe, il n’y a pas de secrets. Et avec ces garçons-là, on l’a trouvée. »