Avec quatre podiums dont un titre, l’équipe de France termine à la dixième place au tableau des médailles et à la neuvième à la placing table, avec treize finalistes. Un bilan très satisfaisant selon Bernard Amsalem, président de la fédération, et Ghani Yalouz, directeur technique national.

En une journée, la dernière, tout s’est décanté. A l’orée du dimanche 18 août, le compteur à médailles de l’équipe de France était bloqué à trois unités depuis le jeudi 15 août : l’argent de Mélina Robert-Michon au disque et de Renaud Lavillenie à la perche, et le bronze de Mahiedine Mekhissi-Benabbad sur 3000 m steeple. Avec l’or de Teddy Tamgho au triple saut, le bilan tricolore est passé, en l’espace de quelques secondes, d’un peu décevant à très honorable. Grâce à la deuxième place du 4x100 m féminin, finalement disqualifié après être pourtant monté sur le podium, il serait même devenu très enthousiasmant. Un coup dur, difficile à avaler aussi bien pour les athlètes que pour l’encadrement, qui ne change pourtant rien au classement de l’équipe de France au tableau des médailles : la dixième place, à distance de la Russie et de ses dix-sept breloques dont sept en or.

La force symbolique des médailles tricolores est à souligner, puisque plusieurs d’entre elles ont permis de mettre fin à plusieurs années de disette. Celle de Mélina Robert-Michon est la première en lancers depuis 2005 et le bronze a posteriori de Manuela Montebrun au marteau à Helsinki (ndlr : suite à la disqualification, huit ans après, d’une des médaillées pour dopage). Il s’agit également de la première médaille d’une athlète française depuis cette même édition. Et puisque tout ramenait à la Finlande en Russie, l’or de Teddy Tamgho avec 18,04 m, troisième meilleure performance mondiale de tous les temps derrière Jonathan Edwards et Kenny Harrison, est le premier pour l’athlétisme français depuis les victoires de Ladji Doucouré sur 110 m haies et du 4x100 m en 2005.

Jeunesse et état d’esprit
« On est très satisfaits par ses performances, savoure Bernard Amsalem, président de la fédération. C’est le résultat normal de la force que représente aujourd’hui l’équipe de France. Au-delà des podiums, 75 % de nos athlètes ont passé au moins un tour, ce qui est nouveau. Il y avait beaucoup de jeunes dans cette équipe et certains sont proches du podium à seulement vingt-et-un ans. Ce sont des valeurs sûres pour les années à venir. »

Le dirigeant fait référence aux prestations prometteuses de Kevin Mayer (quatrième du décathlon), Pierre-Ambroise Bosse (septième du 800 m) ou encore Gaëtan Saku Bafuanga (septième au triple saut). Auxquelles on peut ajouter les finalistes un peu plus expérimentés, mais encore en pleine progression, que sont Cindy Billaud et Thomas Martinot-Lagarde (tous les deux septièmes sur les haies hautes), le prometteur et jeune 4x400 m féminin (quatrième) et Yoann Kowal (huitième du 3000 m steeple). Sans oublier Christophe Lemaitre (septième du 100 mais blessé) et Antoinette Nana Djimou (huitième à l’heptathlon). Avec treize finalistes, l’équipe de France termine à la neuvième place à la placing table avec cinquante points. Le troisième meilleur résultat de son histoire derrière les Mondiaux 2003 de Paris Saint-Denis et les Mondiaux 2005 d’Helsinki.

Plus que sur les résultats, le directeur technique national Ghani Yalouz préfère mettre l’accent sur l’état d’esprit de ses troupes. « On a prouvé qu’en travaillant collégialement, on arrivait à faire de belles choses, apprécie-t-il. Il y a une médaille en lancers, une médaille après des échecs pour Teddy Tamgho. Mais ma satisfaction première, c’est que tous nos athlètes étaient rassemblés dans les tribunes. On a pu voir une équipe soudée, qui avait envie de réussir. »

La prochaine grande échéance mondiale en plein air n’aura lieu que dans deux ans, à Pékin. C’est en effet les championnats d’Europe de Zurich qui seront au programme de la saison prochaine. L’occasion de tenter de faire aussi bien qu’à Barcelone il y a quatre ans, lorsque les Bleus avaient réalisé une razzia historique avec dix-huit médailles dont huit titres.

Florian Gaudin-Winer pour athle.fr