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Championnats de France Espoirs et Nationaux : Sauvés du déluge
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Championnats de France Espoirs et Nationaux : Sauvés du déluge

La pluie, l’orage, la foudre, un vent à faire valser tout un stade et sauter les plombs : la fin de la première journée des France espoirs et Nationaux à Albi a subi des conditions dantesques. Si quelques athlètes s’étaient distingués auparavant, les circonstances ont surtout donné lieu à quelques moments d’anthologie, comme la victoire de Jacqueline Gandar sur 5000 m espoirs en pleine tempête.

Sous un soleil de plomb, connu dans le Sud-Ouest pour annoncer l’orage, le Stadium municipal d’Albi s’apprêtait tranquillement, ce samedi 28 juin, à accueillir la fine fleur des espoirs et athlètes nationaux, le sens de l’organisation poli par l’habitude. Deux semaines après la moisson de médailles des Championnats Méditerranéens espoirs, et quinze jours avant des France élite qui concerneront une partie d’entre eux, les espoirs cherchaient en particulier à franchir un nouveau cap dans leur progression. Ils n’imaginaient pas qu’ils allaient devoir affronter des conditions comme on n’en rencontre que rarement dans sa carrière. Sans doute aussi, quelque part, une sacrée expérience à assimiler…
Avant le déluge ? Côté sauts, Amandine Raffin (Rouen Maromme Mont Saint-Aignan) était devenue pour la petite histoire la première à monter sur la plus haute marche du podium, au bout d’une belle série au-delà des 6 m à la longueur, et 6,21 m en guise de perf de pointe.
Côté piste, les haies hautes féminines avaient tenu leur rang, avec Edith Doekoe en tête de file. En 13’’39 (+1,4 m/s) sur le 100 m haies, la Guyanaise, récente médaillée d’argent aux Championnats Méditerranéens, franchissait un nouveau palier personnel. Agnès Raharolahy avalait avec facilité son tour de piste en 53’’07 en série du 400 m, tandis que les premières grosses perfs arrivaient de la ligne droite. Aurel Manga (Val-de-Reuil) signait ainsi un convaincant 10’’39 dès les séries. Son duel avec Ken Romain (Tremblay AC, 10’’41) promettait. Mais avant d’en arriver là, Manga allait devoir en passer par d’autres réjouissances tout au long de l’après-midi : séries, demi puis finale du 100 m, entrecoupées par le premier tour du 110 m haies. Soit quatre courses en un peu plus de quatre heures… Avec 14’’53 sur les haies puis 10’’32 en demi du 100 m, à peine trop aidés par le vent (+2,2 m/s), le sprinter prouvait qu’il avait encore du jus… Mais plus assez en finale pour contrer Ken Romain, vainqueur en 10’’61 avec un vent cette fois défavorable (-2,3 m/s) qui commençait déjà à se montrer taquin.

Killian Duréchou (EAFCVO), lui, n’avait guère envie de badiner au terme de son concours du javelot. Avec 65,23 m, il en finissait avec une épreuve mal démarrée et conclue sur un essai - le meilleur, près des 70 m - mordu d’un rien. Et décidait de faire l’impasse sur le meeting Areva, estimant avoir encore du pain sur la planche pour bien figurer aux France élite, dans deux semaines à Reims. Des France où on devrait aussi y retrouver les meilleures lanceuses de marteau espoirs. Le concours entre Alexandra Tavernier, Alexia Sedykh et Aline Salut, dans l’ordre de leurs performances avant ces championnats, promettait beaucoup. Il n’a pas plus déçu, pas plus qu’il n’a bousculé la hiérarchie, Tavernier (Annecy Haute Savoie, 67,84 m) prenant l’ascendant sur ses adversaires habituelles (65,16 m pour Sedykh, 63,14 m pour Salut).

Et voilà le moment où une bonne averse se décidait à rafraîchir les sauteurs en hauteur et leurs collègues lanceurs de poids. Au point que Joris Chapon, déjà assuré du titre à la hauteur avec 2,13 m, préférait sagement mettre un terme à son concours. Mais le pire était à venir. Pour saluer l’entrée des coureuses de 1500 m, le temps virait carrément au déluge. D’autres y avaient droit, dont les triple-sauteurs espoirs, invités à s’élancer sur une piste détrempée. Quelques touches d’éclairs, un tonnerre de plus en plus menaçant, le vent qui se réveillait… « Apocalyptique ! » hurlait le speaker, pourtant bien plus confortablement installé que les athlètes. Dans ce contexte, fait relativement rare, les épreuves étaient suspendues - le triple mis à part. Les débats pouvaient reprendre quelques minutes plus tard à la faveur d’une éclaircie. Une glissade version patinoire sur le 1500 m, quelques secondes avant la victoire au sprint d’Alexandre Saddedine dans une série tactique (3’55’’65), rappelait toutefois que le décor avait changé… Mais comme les demi-fondeurs, on le sait, ne manquent guère de courage, miss météo fronçait davantage encore les sourcils. Alors que Jacqueline Gandar menait crânement son 5000 m espoir, l’ondée reprenait plus fort encore. Un nouveau coup de foudre, et l’électricité de l’immense stade sautait. Les coureuses continuaient dans la pénombre - et l’eau. A la lumière des phares, alors que les panneaux volaient au vent, que chaque pied sur le tartan soulevait des gerbes d’eau, l’athlète internationale du Havre AC s’imposait donc en solitaire (17’17’’07) à la fois dans sa course et sur le stade déserté. Les perchistes rangeaient leurs gaules, les ressortaient à nouveau mais Kevin Menaldo devait se résigner à un zéro, lui qui avait fait le choix de démarrer son concours plus tard que les autres. Medhi Amar Rouana raflait donc la couronne avec 5,30 m.
Les triple-sauteurs se décidaient à arrêter les frais. Ils avaient gagné le droit d’effectuer leurs deux derniers essais le lendemain, dimanche, alors que Jean-Marc Pontvianne menait la danse (15,99 m) devant Andrew Issaka (15,96 m) et Jean-Noël Crétinoir (15,76 m) dans ce concours provisoire. La pluie cessait, les courses reprenaient, la pluie repartait donc de plus belle, poussant les coureurs à effectuer leur footing d’échauffement dans les travées des tribunes. Mais les spectateurs les plus persévérants auront eu le plaisir d’assister à la plus belle course de la journée. Sur 5000 espoirs, après quatre kilomètres d’une course tactique, Malek Ben Amor, le Tunisien du CA Béglais, produisait une accélération insensée, prenait 50 m à ses adversaires avant de se retourner plusieurs fois pour constater que personne ne le suivait. Le peloton partait en chasse, Arsène Guillorel (Stade Brestois) revenait sur l’échappé mais ne parvenait pas, dans les derniers mètres, à le reprendre (15’14’’4 contre 15’16’’5). Il pouvait se consoler avec le titre de champion de France, devant Youssef Mekdafou et Pierre Fontanarosa.

Et allez, pour finir sur une jolie note, Jacqueline Gandar, Anaïs Bourgeix et Julie Latger avaient droit à un magnifique arc-en-ciel en toile de fond pour illustrer leur podium du 5000 m. Le ciel devait avoir quelques remords. Mais pas sûr que les athlètes appelés à concourir demain, pour la deuxième journée des championnats, aient envie de connaître le même sort pour avoir droit à un clin d’œil de sa part.

A Albi, Cyril Pocréaux pour Athle.fr

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  • Retrouvez les résultats complets : Espoirs - Nationaux

Pour voir quelques photos de la 1ère journée, cliquez ici

Ils ont dit :

Malek Ben Amor (CA Béglais), vainqueur du 5000 m espoirs en 15’14’’4 :
« Je ne voulais pas aller trop vite car je cours le 3000 steeple demain. Mon entraîneur m’avait dit « Reste derrière, et tu pars au dernier 1000. C’est ce que j’ai fait. Ça devrait aller pour le steeple demain. »

Jacqueline Gandar (Havre AC), championne de France du 5000 m espoirs en 17’17’’07 :
« Vu les conditions, je m’étais dit que je devais rester concentrée sur mon allure. C’est ce que mon entraîneur m’avait dit et ça m’a aidée, je me suis fixée sur ma respiration et mon train, et sur les gens qui m’encourageaient. Et puis bon, en Normandie, on a pire (rires). A un moment, je pense que personne n’a compris ce qui se passait, tout s’est mis à virevolter, mais je suis restée concentrée sur ma course. Je crois que je crains encore plus la chaleur que la pluie. J’ai mené seule mais je ne voulais pas avoir de regrets sur la ligne d’arrivée, et j’ai senti que Anaïs (Bourgeix, ndlr) était derrière moi, ça m’a boostée. »

Joris Chapon, champion de France espoirs de la hauteur avec 2,13 m :
« J’ai plutôt eu de la chance, j’ai sauté juste avant que la pluie n’arrive, la piste était à peine mouillée. Les autres en ont eu moins… Mais j’ai quand même préféré ne pas prendre de risques et arrêter en vue des Elite. Je traîne une tendinite aux adducteurs depuis trois ou quatre semaines. L’objectif de cet été était de reprendre ce titre que j’avais déjà eu en salle et je suis content. C’était mal embarqué mais ça se finit bien. Je fais de bons sauts, j’ai de bonnes sensations, cela devrait donner un bon truc aux Elite… »

Ken Romain, champion de France espoirs du 100 m en 10’’61 (-2,3 m/s) :
« Ce fut un début de compétition compliqué, trop chaud, puis avec du vent de face, dans ma série et dans la finale… C’est dommage mais bon, c’est un 4e titre consécutif sur 100 m, c’est bien. Et je suis dans mes chronos si on considère le vent défavorable. J’espère encore faire descendre mes 10’’29 d’il y a deux semaines à Aubagne, mais je cours beaucoup et suis tout le temps en déplacement sur des compétitions en ce moment. Sans cette fatigue, ça devrait aller. Je vais maintenant courir le 200 m demain, puis essayer de bien figurer aux Elite dans deux semaines. »

Rose Pierre Louis, championne de France espoir du poids avec 15,24 m :
« Je suis super contente de ce que j’ai fait. Cela faisait un moment que je voulais passer les 15 m, et c’était mon objectif aujourd’hui. J’étais relâchée, je ne me suis pas prise la tête et c’est passé. Disons que je me suis vengée des Championnats Méditerranéens, où j’avais fini 4e. Avec cette perf, je peux envisager de me qualifier aux championnats d’Europe espoirs l’année prochaine. »

Alexandra Tavernier, championne de France espoirs du marteau avec 67,84 m :
« C’est un concours très progressif, qui part à 64 m puis augmente au fur et à mesure. Mais bon, comme il n’y a que six essais…Il m’a manqué un brin de folie, mais je ne suis pas très en forme. J’ai été beaucoup blessée cette saison, j’ai manqué deux mois et demi d’entraînement et je manque de lancers. C’est pour ça que je fais beaucoup de compétitions en ce moment : je dois retrouver des sensations. Là, je suis près des 68 m, je fais de très bonnes perfs à l’entraînement, espérons que cela va revenir aux France élite avec la concurrence et la pression. »

Killian Duréchou, champion de France espoirs du javelot avec 65,23 m :
« Je fais trois premiers essais de minimes, je n’ai pas réussi à bien entamer mon concours. C’est un peu à l’image de ma saison, très irrégulier. On était seize dans le concours, c’était un peu long et la chaleur n’aidait pas. Je ne suis de toute façon pas vraiment en forme en ce moment. J’ai besoin de retrouver des repères techniques, et je vais devoir faire l’impasse sur le meeting Areva pour bien me préparer pour les France élite. Si c’est pour lancer à 70 m, ce n’est pas la peine d’y aller. »

 

RB
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