En ce début de semaine, Rénelle Lamote plane toujours sur son petit nuage. La raison ? Un chrono de 2’01’’97 sur 800 m claqué samedi 24 janvier dans la salle de Glasgow, à l’occasion du match international entre la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Ecosse. Un temps agrémenté d’une victoire en solo, et synonyme de record de France espoir, 16 ans après les 2’02’’76 de Laëtitia Valdonado. La sociétaire de l’Athlé Sud 77 et du pôle de Fontainebleau revient sur sa course, et sur des ambitions forcément revues à la hausse.

Athle.fr : Rénelle, comment avez-vous appréhendé cette course de Glasgow ?
Rénelle Lamote : J’ai vu que nous n’étions que quatre sur la star-list, et j’ai compris que la course serait fluide. Du coup, j’ai décidé de me faire plaisir, de faire un bon 600 m, rapide. J’ai ensuite vite senti que ce serait à moi de mener la course. Mais mener de bout en bout n’était pas prévu. Il avait juste été décidé de faire une course intéressante, d’essayer d’aller vite, voire de faire les minima (ndlr : 2’03’’50) pour les championnats d’Europe (à Prague, du 6 au 8 mars).

Vous êtes finalement largement en-dessous. Surprise ?
Pas à l’arrivée, car j’ai vu les temps de passage, 59’’ au 400 et 1’29 au 600 m. Mais avant la course, je ne l’aurais pas cru. Je ne savais même pas si j’allais être capable de faire moins de 2’02 en salle cette saison. Alors, dès la première course, et seule… Mais la course est passée super vite, et ce fut même agréable. Je n’avais jamais vécu une course comme ça.

On imagine que cela ouvre des perspectives pour la suite…
Je vais du coup essayer de me rapprocher de mon chrono estival (ndlr : 2’00’06 l’année dernière), voire de le battre…

Et donc passer sous les 2’ dès cet hiver ?
(Rires) Ce serait super sympa, moins de 2’, en salle… Il faut voir ce que ça donnera dans une course avec de la concurrence, tirée par un lièvre. J’ai hâte de voir ça.

Et en ce qui concerne les championnats d’Europe ?
Je vais m’entraîner pour réaliser un podium à Prague, mais je n’ai pas encore beaucoup d’expérience internationale… L’idée serait déjà de passer chaque tour et d’arriver en finale. De ne pas faire comme à Zürich, en fait (ndlr : où elle avait été éliminée en demi-finale des Europe l’été dernier). Après, on verra.

L’année 2014 a justement été votre première saison en équipe de France seniors. Qu’en avez-vous appris ?
Beaucoup de choses. Découvrir l’équipe de France seniors m’a permis d’être sûre de ce que je voulais faire dans l’athlétisme…

Vous en doutiez ?
Disons qu’une fois qu’on y est, c’est différent. On voit comment cela se passe. Désormais, je suis sûre de ce que je veux : aller aux Jeux olympiques. Je me rapproche de cet objectif ultime.

Vous évoquiez aussi Zürich. Cela vous a marquée ?
Ce fut très dur à vivre, et aujourd’hui encore je ressens de la déception et de l’amertume. J’ai eu du mal à enchaîner les courses à ce niveau-là, avec autant de pression. Maintenant, je veux acquérir suffisamment d’expérience, m’habituer à côtoyer ce niveau-là pour progresser.

Ce sera l’un des objectifs pour cet été ?
Cet été ? Je veux exploser la barre des 2’ (rires) ! Faire toutes mes courses sous les 2’, et même atteindre les 1’58, pourquoi pas. Après, je n’ai jamais fait moins de 2’, je ne sais pas ce que cela représente, mais si je veux viser les Championnats du Monde de Pékin (22-30 août), et m’installer à haut niveau, il faut pouvoir faire 1’59’’0.

Quels progrès devrez-vous effectuer pour y parvenir ?
Un peu dans tous les domaines, mais surtout sur la vitesse et l’enchaînement des séances. Et puis, je m’investis un peu trop émotionnellement dans les compétitions. Il faut aussi que je progresse là-dessus…

Propos recueillis par Cyril Pocréaux pour athle.fr

Retrouvez la biographie de Rénelle en cliquant ici

Retrouvez tous les reportages, interviews et résultats de l’athlétisme en vous abonnant sur ce site à Athlétisme Magazine, le mensuel de référence de l’athlétisme français. Cliquez ici !!