Avec le recordman du monde junior du 110 m haies, il ne faut pas s’attendre à des déclarations tapageuses. Mais derrière les propos mesurés du hurdleur guadeloupéen se cache un caractère bien trempé. Le protégé de Rico Vaitilingon et Ketty Cham entend bien se faire sa place chez les grands dès cette année, pour sa première saison complète sur les obstacles d’1,06 m. Après une préparation perturbée par une élongation, Wilhem Belocian a retrouvé ses sensations au mois de janvier, en partant en stage en Afrique du Sud. Il fera sa rentrée ce samedi, lors du meeting de Karlsruhe (Allemagne). L’occasion de le situer une première fois au cœur d’une hiérarchie nationale où les prétendants aux billets pour les grands championnats sont pléthores.

Athle.fr : Wilhem, comment s’est déroulé votre stage en Afrique du Sud avec l’équipe de France ?
Wilhem Belocian : Ça s’est très bien passé. On a eu de bonnes conditions climatiques et les infrastructures étaient parfaites. Je me suis entraîné avec les athlètes du groupe d’Olivier Vallaeys : Aurel Manga, Simon Krauss, Benjamin Sedecias, Nicolas Borome, Heloïse Kane… Les frères Martinot-Lagarde étaient aussi là mais on n’a fait qu’un seul entraînement ensemble, une séance de poses d’appuis.

Les sensations ont été bonnes ?
En fait, je sortais de blessure. J’ai été victime d’une élongation au mollet droit au mois de novembre et j’ai passé pratiquement un mois sans rien faire. J’ai repris l’entraînement seulement trois semaines avant l’Afrique de Sud. L’objectif était donc surtout de retrouver des sensations et les bases techniques. C’est ce que j’ai fait et, maintenant, je peux « balancer » !

Comment appréhendez-vous le passage sur les haies seniors (1,06 m contre 0,99 m en junior) ?
Je suis impatient de voir ce que ça va donner. Ça va être quelque chose d’incroyable pour moi. J’ai dû tout changer sur le plan technique car l’angle d’impulsion n’est plus le même. Hier (mardi dernier), j’ai réalisé une séance pas mal. Je ne me fais pas de soucis mais j’ai conscience que je dois encore améliorer mon impulsion.

Quelles sont vos ambitions pour cette course de rentrée à Karlsruhe ?
Je veux faire un bon temps mais je ne préfère pas m’avancer. Je sais que pas mal de gens attendent ma rentrée. Mais moi, je vois ce 60 m haies comme une course normale. J’ai déjà couru avec les seniors l’an dernier. Je ne ressens donc pas vraiment de stress.

Pensez-vous aux championnats d’Europe en salle ?
Non ! Mon objectif, ce sont les France Elite. Ensuite, si jamais je suis sélectionnable pour Prague, on verra si ça vaut le coup. Mais je pense que cette compétition pourrait m’être bénéfique en vue d’acquérir de l’expérience avant les Mondiaux en plein air.

La concurrence s’annonce toujours aussi relevée sur les haies hautes en France…
Je veux avancer étape par étape, comme depuis le début de ma carrière. Mais j’estime que, dès qu’on est espoir, on doit se considérer comme un senior puisqu’on court tous ensemble. J’aime la bagarre. J’ai donc hâte de me confronter aux meilleurs Français. Il va y avoir du suspens car on est vraiment beaucoup. Les jeux ne sont pas faits. Ça tombe bien, j’aime ça !

Propos recueillis par Florian Gaudin-Winer pour athle.fr

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