Lancé le 14 septembre dans le parc départemental d’Olhain (Nord Pas-de-Calais), le Marche Nordique Tour a désormais pris son rythme de croisière. Huit étapes du circuit de marche nordique, destiné aux spécialistes des épreuves de compétition, sont programmées jusqu’à fin octobre 2015. Georges Pochon, référent marche nordique en compétition au sein de la Commission nationale des courses hors stade, dresse un premier bilan positif et fait le point sur le règlement très spécifique de cette discipline en plein développement sur tout le territoire. Athle.fr : Pour quelles raisons la Fédération Française d’Athlétisme propose-t-elle de la marche nordique en compétition (MNC) depuis début 2014 ? Georges Pochon : Nous sommes la seule fédération à avoir la délégation de la marche nordique en France, qui nous a été donnée par le Ministère des Sports. Pour pouvoir la conserver, nous devons organiser des compétitions et délivrer des titres. Nous avons donc mis en place un règlement pour la marche nordique en compétition, qui doit être respecté lors de toutes les manifestations organisées sur le territoire. Pour rappel, il suffit que le départ d’une marche soit donné en ligne, avec dossards et chronométrage, pour que la manifestation soit considérée comme une compétition. Un circuit, le Marche Nordique Tour, a été lancé en septembre dernier. Quel est le premier bilan ? Cinq étapes ont déjà eu lieu (4 en 2014, 1 en 2015). Chacune a réuni entre quatre-vingt et cent vingt marcheurs avec le programme suivant : un parcours compétition, un parcours marche nordique (sans chronométrage) et des initiations. Ce sont ainsi des journées de fête de la marche nordique. Huit étapes, qui sont bien réparties sur le territoire, sont encore programmées jusqu’à la fin octobre. Au-delà du Marche Nordique Tour, cent cinquante épreuves sont déjà inscrites au calendrier officiel de la Fédération pour la marche nordique classique ou compétition. Quel est le profil des athlètes qui pratiquent la marche nordique en compétition ? A l’heure actuelle, parmi les pratiquants de la marche nordique, on peut dire qu’il y a environ 80 % de licenciés loisir et 20 % de licenciés compétition. Les trente premiers de chaque étape du Marche Nordique Tour sont vraiment des compétiteurs. Et, pour le top 10, on peut pratiquement parler d’athlètes de haut niveau. Ce sont souvent des marcheurs qui faisaient de la marche nordique en loisir et qui veulent aller plus loin. Beaucoup viennent de la course sur route et toutes les catégories peuvent être représentées, à partir des cadets. Cela rajeunit les pelotons. Les courses font neuf à dix-huit kilomètres, avec des boucles d’environ trois kilomètres à parcourir. La vitesse de la marche loisir est comprise entre 4 et 6 km/h. Avec un peu d’entraînement, on peut atteindre entre 6 et 8 km/h. Et en compétition, les meilleurs peuvent aller jusqu’à 10 km/h environ. Comment pourriez-vous résumer la technique de marche que doivent respecter les pratiquants en compétition ? Un groupe de travail regroupant des marcheurs, des entraîneurs, des organisateurs et des officiels s’est réuni à plusieurs reprises. Un nouveau règlement est entré en vigueur pour 2015, avec l’objectif de faire l’unanimité des marcheurs et de respecter l’équilibre entre les mouvements loisir et compétition. On a essayé de voir ce qui se passait en Europe, notamment en Allemagne et dans les pays nordiques, pour mettre en place notre règlement. En loisir, on retrouve le mouvement naturel de la marche, avec une marche classique un peu allongée. En compétition, on force et on a tendance à déformer la gestuelle. Nous avons donc imposé des règles, avec l’attaque du pied par le talon. Le pas glissé, avec attaque par la plante, est donc interdit. De plus, les marcheurs ont l’obligation de terminer la poussée du bâton avec la main derrière les fesses. Le pas de la marche athlétique est, lui, interdit. Parmi les autres points de règlement à retenir, un pied et un bâton doivent à chaque instant être en contact avec le sol, bras et jambes doivent toujours être opposés et la jambe d’attaque ne doit pas être tendue lors de son passage à la verticale du bassin. En cas de non-respect du geste, des pénalités sont mises en place sur le même principe qu’au biathlon, avec une boucle de pénalité de deux cents mètres à parcourir à chaque pénalité infligée au marcheur. Pour faire respecter le règlement, il faut des juges spécialisés « marche nordique compétition »… Nous avons besoin d’environ quinze juges spécialisés sur le terrain pour contrôler la technique des marcheurs. Au total, pour encadrer une épreuve de marche nordique, il faut environ quarante personnes (juges, officiels, signaleurs). L’an dernier, des formations étaient organisées les jours précédant chaque étape du Marche Nordique Tour. Cette année, nous avons pu organiser, le week-end des 7 et 8 février, une formation de juge-arbitre « marche nordique compétition », qui a réuni vingt-six candidats représentant douze ligues. La validation sur le terrain aura lieu lors des deux prochaines étapes du MNT. Ces juges-arbitres fraichement nommés auront ensuite trois missions dans leur Ligue : former de nouveaux juges - l’objectif est d’avoir entre vingt et quarante officiels formés par ligue à la fin de l’année -, encadrer les épreuves de marche nordique compétition et, enfin, faire figure de référents pour les championnats, circuits et épreuves labellisées dans leur ligue. Comment sera établi le classement final du Marche Nordique Tour ? Nous nous sommes inspirés du règlement du Trail Tour National. Les trois meilleurs résultats lors des étapes du MNT, ainsi que la participation au championnat national, seront pris en compte. Il y aura également un classement mixte par équipes sur quatre personnes. Lors du championnat national, qui se tiendra en octobre 2015 à Notre-Dame-de-Monts (Vendée), des titres de champion de France individuels et collectifs seront délivrés. Plus d’informations (calendrier et règlement) sur le Marche Nordique Tour en cliquant ici |