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Championnats de France de Trail : Patrick Bringer, l’apothéose
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Championnats de France de Trail : Patrick Bringer, l’apothéose

Pour la dernière course de sa carrière, Patrick Bringer a décroché, devant ses proches et son public, le titre de champion de France de trail 2015. L’Auvergnat a devancé Benoit Cori et Sylvain Court au terme d’une course haletante autour du Mont-Dore. Chez les femmes, Maud Gobert a récolté un troisième titre national, quatre ans après le dernier. Les tenants du titre du trail court, Cédric Fleureton et Christel Dewalle ont conservé leur couronne malgré une concurrence accrue.

Patrick Bringer ne pouvait pas rêver mieux. Le sociétaire du Beaumont AC a connu ce dimanche l’état de grâce. Celui qui vous donne des ailes, qui fait que rien ne peut vous arriver. Même une chute dans la dernière descente, alors qu’il cravachait pour distancer Benoit Cori, n’a pas pu le faire dévier de sa trajectoire. Après soixante kilomètres autour du Sancy, son terrain de jeu, le double médaillé de bronze des Mondiaux, est venu chercher son premier titre de champion de France de trail. Le tout à la maison, ou presque, devant tous ses proches. Et pour la dernière course de sa carrière. Cela valait bien quelques larmes sur la ligne d’arrivée.

« Il y avait un énorme plateau, et beaucoup de densité, je suis super heureux. Mes parents m’ont suivi pendant vingt-cinq ans de sport, je suis très fier de leur offrir ce titre aujourd’hui », soufflait-il au micro du speaker avant de filer dans les bras de ses parents, au moins aussi émus que lui. Grand garçon de quarante ans, Bringer a donc réalisé une année 2015 exceptionnelle, si on y ajoute la troisième place individuelle et le titre par équipes aux Mondiaux d’Annecy fin mai. Voilà donc le temps de penser aux plus jeunes. « J’avais dit que c’était ma dernière course. Je referai peut-être des courses, mais de façon différente. Maintenant, je veux profiter de mes enfants, qui deviennent grands. J’ai aussi envie de passer du temps à l’entraînement de mes jeunes athlètes », racontait-il, tout sourire.

A voire Fabien Antolinos, présent en spectateur, venir claquer une bise appuyée à con camarade de l’équipe de France, puis le concert de louanges donné par ses dauphins, les spectateurs ont bien compris que la joie de Bringer était partagée par tous. « C’est une bonne conclusion, je suis heureux et épanoui. »

Avant de tirer son chapeau, le nouveau champion de France avait minutieusement préparé sa sortie. « J’avais fait beaucoup de reconnaissance avec les copains, je connaissais à la minute près les temps de passage qu’il me fallait. L’avantage du circuit a quand même été important. » Il ne s’est donc pas affolé en voyant le départ canon du champion de France en titre, Sylvain Court. « Dès la première descente, Sylvain a fait son jeu favori, à savoir le sprint dans les cailloux. Nous, on ne peut pas faire ça ! (rires) Avec Benoit Cori, on s’est bien entendus. On revenait dans les montées, en essayant de le distancer pour ne pas se faire "déboiter" dans la descente suivante. C’était une belle bagarre, pour nous et pour les spectateurs, c’est du joli sport. »

Derrière, Benoit Cori (Running Club Noyellois) coupait la ligne une quarantaine de secondes après son compère, et goûtait l’argent comme une véritable surprise. « Je partais pour un top 10, et vu les noms sur la liste de départ, je ne pensais pas du tout au podium. Avec le niveau du jour, je suis très heureux ! Je me suis accroché autant que je pouvais à la fin, et je termine vraiment en vrac. Je n’ai vraiment rien à regretter », souriait le vainqueur des Templiers en 2014. Troisième à deux minutes à l’arrivée, Sylvain Court (Bouliac Sports Plaisirs) était guère plus abattu. « Je suis parti dans une portion qui me plaisait. J’étais confortable, pas en sur-régime. Jusqu’à Prends-toi garde, j’étais en tête, comme je le voulais. Ensuite, j’ai voulu jouer tactique, en les laissant revenir. Je savais que cela se jouerait dans la montée au Sancy, et effectivement, Patrick a mis un gros, gros rythme. Je pensais qu’avec un écart entre une et deux minutes de retard au sommet, je pourrais rentrer, mais il y en avait trop. J’ai fait une grosse descente finale, mais ça n’a pas suffi. Je tire mon chapeau à Patrick », relevait-il après la ligne. 

Quatrième, Sébastien Spehler (Pays de Colmar Athlé) a connu une nouvelle mésaventure, après son abandon aux championnats du monde. « Avec Tony Moulai, on s’est perdus, alors que nous avions les premiers en visu, et que nous revenions assez fort. Mais ce n’est qu’un détail, vu ma saison. J’ai commencé à coacher d’autres traileurs, mais j’ai surtout pris une grande leçon. Avec la grosse progression du monde du trail, j’ai compris qu’il fallait planifier minutieusement ses courses. Je m’étais préparé pour la CCC, qui s’est très mal passée, et je n’étais pas au top aujourd’hui. Cette année 2015 va me servir pour les dix années à venir ! »

Gobert, la preuve par trois
La course féminine a réservé un scénario très différent, puisqu’on a longtemps cru qu’Anne-lise Rousset (Stade Rodez Athlétisme) était partie pour un cavalier seul. Comme lors des Mondiaux d’Annecy fin mai (où elle avait pris la quatrième place), elle a appliqué d’entrée de jeu un rythme d’enfer. Avec quatre minutes d’avance au premier ravitaillement, et même 7’30 à la mi-course, la Rodézienne disposait d’un matelas assez confortable. Derrière, les expérimentées Maud Gobert et Stéphanie Duc, avaient prudemment gardé des forces pour la fin. Dans la montée du Puy de Sancy, la championne du monde 2011 a alors produit un gros effort pour reprendre pas moins de cinq minutes à sa benjamine, avant de faire la différence, inéluctable, dans la dernière descente.

« Je ne me prends pas la tête à l’entraînement, et le fait d’accomplir quelque chose de bien dans ces conditions-là, j’en suis fière. J’avais gagné les championnats de France en 2009 pour ma petite Elisa, puis en 2011 pour Amélie. Cette année, c’est pour ma petite Justine. Trois titres, un pour chacune de mes filles. Ce n’est que du bonheur ! », appréciait Maud. La traileuse de l’UA Maurienne avait confirmé très tardivement sa participation à ces championnats de France, incertaine qu’elle était au sujet de sa récupération de la Transalpine Run (300 km, 19 000 m D+ en huit jours, dans le Tyrol autrichien). « Je ne fais pas de stratégie avant la course, ça se passe comme ça se passe. J’avais du jus et de la force dans les montées, et je n’étais pas inquiète en voyant Anne-Lise devant. Elle aurait aussi mérité ce titre, c’est quelqu’un de super ».  L’accolade entre les deux sur la ligne d’arrivée en disait long sur leur complicité et leur respect mutuels.

« Si je suis déçue ? Mais non, c’est Maud qui a gagné ! Je suis très contente de finir derrière elle », lançait d’ailleurs Anne-lise Rousset à l’arrivée, deux minutes seulement après Maud Gobert. Sans jamais se départir de son sourire, elle expliquait elle était « cuite, cuite, cuite ». « Je suis allé à la limite de ce que je peux faire.  J’ai essayé de m’accrocher et de tout donner à la fin, mais je n’y arrivais plus. Partir vite n’est pas forcément une stratégie, mais je pense que ça m’est profitable. Je suis toute euphorique au départ, je ne sens pas les jambes. Après, je me dis que ce qui est fait est fait (rires). Bon, il me manque encore un peu de caisse. » Onze minutes plus tard, Stéphanie Duc (AS de course à pied Veo 2000) a complété un podium qu’elle a occupé quasiment tout au long de la course, malgré une Lucie Jamsin (Douai-Sin Athlétisme) un peu plus menaçante lors du deuxième tiers de l’épreuve. La Nordiste s’est finalement classée cinquième, juste derrière Sarah Vieuille (Athletic Vosges EC).

Bis repetita sur le court
Sur un format un peu plus long que d’habitude (34 km), le trail court a réservé quelques surprises, même si la lecture seule du classement à l’arrivée fait apparaître un dénouement similaire à celui de Buis-les-Baronnies en 2014. Cédric Fleureton (CAB Bellegardien) et Christel Dewalle (Athlé Saint-Julien 74) ont donc doublé la mise. Mais la partie n’a pas été si facile. L’ancien triathlète s’est, d’ailleurs, fait une grosse frayeur. « Je creusais petit à petit l’écart, en gérant la course à ma main. Et d’un coup, dans la descente avant le Sancy, je me suis perdu, avec Maud Gobert. Dans l’énervement, j’ai pris une grosse gamelle, trois mètres de chute libre. Sur le moment, j’ai cru que ma course était terminée. Je suis tout cabossé, mais j’ai réussi à me remettre sur le bon sentier, à me re-concentrer et à récupérer Julien (Rancon), note le double champion de France, dont les stigmates au coude et au genou droits ne mentent pas. J’ai tout donné dans la dernière montée, et j’ai fait la descente à bloc. Rééditer mon titre l’année d’après, avec en plus des conditions compliquées, cela parle. Je suis très content ! »

Beau joueur, comme à son habitude, Julien Rancon reconnaissait sans peine la supériorité de son adversaire du jour. « Dans les descentes, j’étais trop moyen. Je n’arrivais pas à faire le trou dans les montées, et dans la dernière bosse, c’est même lui qui m’a lâché. Il était plus fort, c’est tout ! » Lucide, le Grenoblois de l’EAG, trouvait sa course à l’image de sa saison 2015 « pas mauvaise, mais pas bonne non plus ». Le troisième, Thibaut Baronian ne cachait pas sa joie de monter sur la boîte. « Je suis heureux, parce qu’il y avait une belle densité de coureurs. Ces championnats étaient le grand rendez-vous de ma saison, et je savais que j’avais une carte à jouer. Comme prévu, la course est partie vite. Quand j’ai vu Cédric et Julien se détacher, je suis resté avec Romain Maillard. Nous avons fait un bout de chemin ensemble, avant d’accélérer sur la montée du Puy du Sancy, comme je l’avais prévu », savourait le kiné de l’ASPTT Besançon. Malgré une fin de parcours plus difficile, Romain Maillard (Clermont AA) a réussi à garder une poignée de secondes d’avance sur Bertrand Brochot (Ventoux TCSP) pour terminer à la quatrième place.

La course dames a donné lieu à un suspense tout aussi prenant. La surprenante Adeline Roche a longtemps tenu la dragée haute aux habituées des podiums Christel Dewalle et Céline Lafaye. C’est d’ailleurs la routière du CA Roannais qui est passé en tête à la Croix Saint-Robert, peu avant la mi-course. Blessée tout au long de l’été, la tenante du titre a retrouvé des couleurs dans la deuxième partie de course, pour revenir peu à peu à hauteur. « Je suis parti très prudemment, contrairement à d’habitude. J’ai vraiment écouté mes sensations. Je ne connaissais pas du tout Adeline Roche, et nous sommes restées un grand moment au coude à coude. Je lui dois un grand respect, car elle envoie ! », avouait Christel. Ce titre vient sauver une « année 2015 bizarre. J’ai été blessée tout l’été, et j’étais assez pessimiste ces derniers temps, après Sierre-Zinal, car je savais que je n’avais pas les kilomètres qu’il fallait. J’ai fait mon premier trail la semaine dernière, et le lendemain j’étais clouée au lit avec la crève. Je me suis décidée à venir vendredi. Les sensations de course m’ont vraiment manqué cette année, je n’ai pas pu me faire plaisir. Mais tous ces doutes me construisent. Je suis surprise de ma victoire, mais surtout, pour une fois, je suis fière de moi. »

Adeline Roche a donc pris la deuxième place, à un peu plus de trois minutes de la lauréate, et avec moins d’une minute de marge sur la médaillée de bronze, Céline Lafaye (EA Grenoble). La Roannaise, sélectionnée deux fois en équipe de France sur 10 000 m et marathon, a découvert le trail en juin 2014 lors du trail des Capucins. Cette année, elle a couru le marathon de Rotterdam en 2h40’13 (record personnel en 2h38’31 en 2010), avant de remporter la manche TTN de Faverges début juillet. « J’étais venue aujourd’hui pour voir, et me confronter à la concurrence. Je suis très contente de me retrouver sur le podium », disait-elle à l’arrivée, elle aussi un peu étonnée. Le trail français, qui ne cesse de voir son niveau progresser, comme l’a montré cette année 2015 sans pareille, attire toujours plus de nouveaux adeptes, à l'image d'Adeline Roche. Et tout le monde y gagne. 

Au Mont-Dore, Etienne Nappey pour athle.fr

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