MES ACCÈS
Trouver un club près de chez vous
Derniers
clichés
Espaces
FFA
STRUCTURES
CLUBS
l'actu des espaces | infos
Dans l’œil du coach : Danielle Desmier au Stade Niortais
Commentez cette actualité(4)
Dans l’œil du coach : Danielle Desmier au Stade Niortais

Pistard, routard, jeune, compétition, loisir, haut niveau, découverte, nature, ville. Autant de mots à combiner, qui, au sein des près de deux mille clubs, font l’athlétisme en France. Parmi les rouages essentiels de chaque structure, l’entraîneur, quel que soit son profil, occupe une place à part. Athle.fr vous invite chaque mois à la rencontre de ces hommes et femmes de l’ombre. Cinquième épisode avec Danielle Desmier, soixante-six ans, entraineur au Stade Niortais.

Les mots sont choisis. Le ton est discret. Danielle Desmier n’est pas du genre à se mettre en avant. La demande d’interview la surprend quelque peu mais elle accepte volontiers de partager son expérience, sa passion, son humanisme. Au Stade Niortais depuis toujours, cette ancienne athlète international à la longueur (6,27 m en 1973), entraîneur depuis 1980 puis présidente depuis peu, transmet l’idée qu’elle se fait de l’athlétisme depuis ses premières foulées sur une piste en cendrée. Aller au bout des choses, tout en prenant plaisir à ce que l’on fait. Et faire attention aux autres, toujours…

Athle.fr : Votre définition de l'entraîneur ?
C'est quelqu'un de passionné et qui souhaite transmettre cette passion. Avec les plus jeunes, c'est aussi un éducateur. C’est également un "multicarte" car il doit être technicien, préparateur physique, psychologue et coach en compétition. J’ai du mal à concevoir de ne m’occuper que d’une petite partie de l’entraînement. Je pense qu’il faut intervenir dans tous les domaines car tout est lié. Il ne faut pas non plus oublier de se former tout au long de sa carrière d’entraîneur, afin de continuer à maîtriser tous les aspects de la fonction.

Entraîneur au Stade Niortais c'est plus dur qu'ailleurs ?
Ni plus difficile, ni plus facile qu'ailleurs. On manque peut-être un peu d’encadrement, mais les conditions matérielles sont plutôt bonnes. Les jeunes arrivent en nombre chaque année au club mais, comme partout sans doute, il n'y en a qu'un faible pourcentage pour s'investir dans l'entrainement vers la compétition avec une recherche de progression dans la performance. C’est une réalité qui n’existait pas il y a trente ans, il me semble. C'est une évolution de la société et je constate que dès la catégorie minimes, on observe deux démarches différentes chez les jeunes : compétition ou sport loisir. Cela permet de toucher plus de monde, mais le niveau moyen en termes de performances ne grimpe plus.

Ce qui vous énerve et vous plaît le plus dans votre fonction ?
Ce qui m'énerve le plus, c'est de voir des athlètes de qualité ne pas aller au bout de leurs possibilités pour différentes raisons. On peut bien sûr discuter mais on ne peut pas aller contre la volonté de l’athlète. Entraîneur c’est un métier de frustration. Ce qui me plait le plus, c'est de voir des athlètes progresser mais aussi la relation humaine qui s'instaure avec certains d'entre eux et les moments d'émotion intense que l'on peut ressentir lors de certaines compétitions, et pas uniquement dans les compétitions de haut niveau. Maintenant, toutes les relations ne sont pas identiques car l’alchimie entre deux personnes, ça ne se commande pas.

Vous êtes un coach "connecté" ou un entraîneur à l'ancienne ?
Plutôt entraineur à l'ancienne. Je ne rejette pas les nouvelles technologies, comme la vidéo et les cellules photoélectriques, qui peuvent s’avérer précieuses. Pour la transmission des informations avec les athlètes, c'est également intéressant. Mais je crois qu'il faut savoir prendre du recul par rapport à ce que ces nouvelles technologies peuvent apporter, et les utiliser sans en être esclave. L’athlétisme ce n’est pas des maths. Il y a d'autres paramètres dans la performance qui tiennent à l'individu et qu'on ne peut pas "mettre dans un logiciel". La longueur par exemple, est une discipline  tellement fine, comme l’horlogerie, que l’œil humain est indispensable et a encore toute sa place.

Votre plus beau souvenir ?
Si je vous dis le concours de qualification des championnats de France Elite indoor 2008 à Bordeaux, vous trouverez cela étonnant ? C’était  le concours de reprise de Salim Sdiri après son accident à Rome l’été précédent (le sauteur en longueur de Montargis, que Danielle Desmier entraîne à distance, avait pris un javelot dans le dos lors du meeting Golden League de Rome). Cela avait été tellement dur psychologiquement pour lui pendant des mois, on en a passé des heures au téléphone, que le voir au bout d'une piste d'élan prêt à sauter, c'était émotionnellement aussi fort qu'une finale mondiale. Ce n’était pas un miracle mais plutôt une libération de le voir de nouveau courir et sauter dans ces conditions de compétition.

Quelle est votre relation avec les athlètes ?
J'essaye d'instaurer une relation de confiance, à partir du moment où ils ont suffisamment de vécu. Je suis dans l’échange et la discussion parce que, pour réussir, il faut que l'athlète soit acteur de son projet. Et je crois aussi qu'on obtient de meilleurs résultats en essayant de convaincre plutôt qu'en voulant imposer. Personnellement, je considère que mon rôle est d'aider les athlètes à atteindre leurs objectifs et qu'ils ne sont pas là pour réaliser les miens. Avec les plus jeunes, c’est un peu différent. Il faut mettre des limites dans la relation car ils sont aussi là pour apprendre.

Avez-vous un modèle d'entraîneur, dans l’athlétisme ou dans un autre sport ?
Je ne crois pas trop au « modèle » mais j'ai été influencée par ce que j'ai pu lire ou écouter lors de stages et colloques, de la part d’un certain nombre de coaches. Quand j'étais jeune entraineur, je me souviens particulièrement d'une formation à l'INSEP en 1984 avec Fernand Urtebise (NDLR : ancien entraîneur de Stéphane Diagana) qui m'avait marquée. J'avais beaucoup apprécié sa démarche d'entrainement ainsi que son approche humaniste de la discipline. L’humain, c’est capital.

Trois mots pour définir votre groupe ?
Persévérance, motivation, plaisir.

Propos recueillis par Renaud Goude pour athle.fr

 

RB
Admin Athle.fr
les réactions (4)
Isidore Garcia - 02/06 (21h00)
une grande dame pleine de simplicité bravo Mme Danielle Desmier
Philippe Corre - 02/06 (19h33)
Le vécu n'a pas de prix ! Très belle analyse de ce que nous vivons au quotidien. Merci, Mme Desmier
Denis Dugast - 01/06 (13h10)
Très beau témoignage.Danielle Desmier me touche particulièrement en évoquant le magnifique et émouvant retour à la compétition de son protégé Salim Sdiri.J'étais à Bordeaux en 2008,pour le premier titre en salle du marcheur Antonin Boyez.J'aime cette réalité que les émotions partagées entre athlètes et entraineurs sont un bonheur total.On a pas forcément de modèle,mais des personnalités comme monsieur URTEBISSE,par exemple sont source d'inspiration.Danielle Desmier est une belle personne.Merci
Eric Moreau - 01/06 (10h38)
Même si je ne crois pas au modèle non plus, il faut reconnaitre que Mme Danielle Desmier un exemple à suivre pour tous les entraîneurs. Félicitation
Commentez cette actualité
Pour commenter une actualité il faut posséder un compte sur le site FFA, utilisez la rubrique ci-dessous pour vous identifier ou vous créer un compte.
Login (Email) : 
Mot de Passe : |
mot de passe oublié ?
dans la même rubrique
13/09 >  
05/09 >  
27/04 >  
14/03 >  
12/01 >  
02/12 >  
28/10 >  
27/09 > (1)
31/08 >  
22/04 >  
le reste de l'actualité
27/09 >  
24/09 > (2)
18/09 >  
14/09 >  
07/09 >  
28/08 >  
20/08 > (2)
17/08 > (1)
07/07 >  
06/07 >  
05/07 >  
04/07 >  
03/07 >  
26/06 >  
25/06 >  
24/06 >  
23/06 >  
23/06 >  
22/06 >  
22/06 >  
22/06 >  
21/06 > (1)
21/06 > (2)
20/06 >  
20/06 >  
rechercher
Fil
Info
12345
Rentrée des
clubs
Plateforme
Enterprise
boutique
FFA
INFORMATIONSFORMATIONCOMMUNAUTÉBASES DE DONNÉESMÉDICALBOUTIQUE
NOS PARTENAIRES
CONDITIONS D'UTILISATION MENTIONS LÉGALES CONTACTS