Habituée à briller en championnats d’Europe, Floria Gueï fait figure de tête de pont des douze Françaises appelées à porter le maillot de l’équipe de France lors des championnats d’Europe de Belgrade, qui s’ouvrent vendredi. Elle emmènera notamment avec elle deux autres spécialistes du 400 m.

• Stella Akakpo
• 60 m

Sa saison
Avec six chronos sous les 7’’30 depuis le début de l’hiver, et une performance de pointe en 7’’16 à Reims fin janvier, la sprinteuse de l’Amiens UC est en train de réaliser une saison pleine et régulière. Seule fausse note : sa deuxième place lors des championnats de France Elite en 7’’33, loin de ses standards habituels.

Ce qu’elle peut espérer
Avec le cinquième meilleur temps des engagées, Stella Akakpo peut prétendre à un premier podium chez les grandes. Son record personnel (7’’12) est inférieur d’un centième à la meilleure performance continentale de l’hiver, détenue par la Britannique Dina Asher-Smith. Les huit premières des bilans se tiennent en seulement six centièmes. Tout est donc très ouvert sur la ligne droite.

• Floriane Gnafoua
• 60 m

Sa saison
Stoppée dans son élan début janvier par une lésion de l’aponévrose, la sprinteuse d’Athlé 91 a réalisé un retour tonitruant lors des championnats de France Elite. Après avoir réalisé dès les séries le niveau de performance pour les Europe (7’’23), elle a encore accéléré la cadence en finale pour l’emporter en 7’’21. Prometteur.

Ce qu’elle peut espérer
Floriane a montré l’an dernier, lors des Europe d’Amsterdam, qu’elle savait répondre présente lors des grands rendez-vous, avec une belle septième place sur 100 m. A seulement 21 ans, elle compte bien progresser encore dans la hiérarchie continentale. Elle ne s’en cache pas : son objectif de début de saison était de courir le 60 m en 7’’10. Avec une telle performance, elle serait à coup sûr sur le podium à Belgrade.

• Floria Gueï
• 400 m - 4x400 m

Sa saison
Tous les voyants sont au vert pour la vice-championne d’Europe en plein air du 400 m. Après une rentrée probante à Lyon fin janvier (52’’38), elle a impressionné en s’imposant sur les deux tours de piste lors du relevé meeting de Metz, avec à la clé un nouveau record (51’’99). La native de Nantes s’est sagement alignée sur 60 m lors des championnats de France pour travailler sa pointe de vitesse et a pu faire le plein de jus avant Belgrade.

Ce qu’elle peut espérer
Après avoir goûté aux joies d’un podium international l’an dernier, elle aimerait désormais s’offrir sa première médaille d’or. Elle en a le potentiel, même si le challenge s’annonce ardu. Le niveau du 400 m européen est en effet relevé cet hiver. La surprenante Suissesse Lea Sprunger, au départ spécialiste des épreuves combinées, est en train de réaliser une superbe reconversion du côté du sprint. Elle est en tête des bilans continentaux avec ses 51’’46. Floria occupe actuellement la cinquième place.

• Agnès Raharolahy
• 400 m - 4x400 m

Sa saison
La sociétaire de Nantes Métropole Athlétisme arrive en forme au bon moment. Elle a décroché son billet en individuel pour les championnats d’Europe lors des France. Sur l’anneau de Bordeaux pourtant peu réputé pour sa rapidité, elle est descendue pour la première fois de sa carrière sous les 53’’ en salle (52’’97). De bon augure pour la suite.

Ce qu’elle peut espérer
Dix-huitième meilleure performeuse européenne de l’hiver, Agnès arrive à Belgrade en position d’outsider. Elle n’aura rien à perdre et pourrait tirer son épingle du jeu grâce à sa science de la course et à sa ténacité. Une qualification en finale serait un petit exploit pour l’athlète entraînée par Emmanuel Huruguen.

• Déborah Sananes
• 400 m - 4x400 m

Sa saison
La native de Treichville, en Côte d’Ivoire, s’impose comme une future grande sur le tour de piste. Après avoir battu le record des championnats de France espoirs en plein air l’été dernier, elle s’est cette fois emparée de la meilleure marque nationale indoor dans sa catégorie, en l’emportant en 52’’83 lors des championnats de France espoirs à Lyon. Elle a validé ses gros progrès en vitesse pure lors des France Elite, en bouclant le 200 m en 23’’80. Une performance synonyme de médaille d’argent.

Ce qu’elle peut espérer
A 21 ans, Déborah s’apprête à participer à son premier grand championnat en individuel chez les seniors. Une bonne occasion pour gagner en expérience et, à l’image d’Agnès Raharolahy, tenter de rallier la finale. Douzième meilleure performeuse européenne de l’hiver, elle devra pour cela grappiller encore quelques dixièmes.

• Clarisse Moh
• 800 m

Sa saison
La persévérance finit toujours par payer. La preuve avec Clarisse Moh, qui, à 31 ans, s’apprête à prendre part à son premier grand championnat sur 800 m. La demi-fondeuse du CA Montreuil 93 a décroché son billet pour le rendez-vous continental début février, lors du meeting de Sabadell, en abaissant son record à 2’03’’11. Un chrono qu’elle a encore amélioré lors du meeting de Metz, en 2’02’’58.

Ce qu’elle peut espérer
Comme sur 400 m, la densité est au rendez-vous sur 800 m, même si une seule athlète sort véritablement du lot cet hiver avec un chrono sous les deux minutes. Il s’agit de la Polonaise Joanna Jozwik, qui a battu son record national en 1’59’’29. Clarisse Moh occupe la dix-septième place des bilans continentaux. Mais sur cette distance éminemment tactique, tout peut arriver.

• Jeanine Assani Issouf
• Triple Saut

Sa saison
Très régulière, la triple sauteuse de Limoges enchaîne depuis le début de l’hiver les compétitions autour des quatorze mètres, avec quatre concours entre 13,91 m et 14,01 m. Elle est pour l’instant invaincue. De quoi reprendre des couleurs après ses contre-performances lors des championnats d’Europe et des Jeux olympiques l’an dernier, qu’elle a mis beaucoup de temps à digérer. C’est finalement en janvier, lors d’un stage en Afrique du Sud, que l’élève de Jean-Christophe Sautour a repris goût à l’entraînement.

Ce qu’elle peut espérer
Jeanine a à cœur d’effacer ses déceptions de l’année 2016. Belgrade est l’occasion idéale pour se relancer. Septième aux bilans des engagées avec ses 14,01 m, elle fait partie des prétendantes au podium. Son record personnel à 14,40 m est supérieur aux 14,33 m de la Roumaine Elena Andreea Panturoiu, meilleure performeuse européenne de l’hiver.

• Jessica Cérival
• Poids

Sa saison
Après deux concours pour chauffer la machine (16,59 m et 16,47 m), la lanceuse de l’EFCVO a frappé un grand coup lors des championnats de France Elite, en expédiant son poids à 17,62 m dès son premier essai. Elle n’avait plus lancé aussi loin depuis 2011 et a, grâce à cette performance, décroché son billet pour les championnats d’Europe. De quoi valider son choix d’avoir quitté Paris pour rejoindre le CREPS de Wattignies, où elle a sorti de sa retraite Michel Tranchant, son ancien entraîneur.

Ce qu’elle peut espérer
Pour son premier grand championnat international depuis les Europe d’Helsinki en 2012, Jessica peut être ambitieuse. Boostée par le maillot de l’équipe de France, elle a toujours réussi à participer à la finale européenne lorsqu’elle a été sélectionnée. Une place dans le top 5 ravirait celle qui souligne avec justesse que les progrès de la lutte antidopage peuvent lui ouvrir des portes.

• Laura Arteil
• Pentathlon

Sa saison
Après une rentrée avortée à Lyon, La Toulousaine de l’EFCVO, qui s’entraîne à Montpellier, a décroché sa sélection en remportant le match en salle d’épreuves combinées à Prague fin janvier, en établissant son nouveau record personnel ce jour-là. Elle a, dans la foulée, décroché son premier titre de championne de France à Bordeaux.

Ce qu’elle peut espérer
Comme sa camarade de jeu Esther Turpin, Laura découvrira l’ambiance des grands championnats. Son record actuel est en retrait de ceux des Thiam, Broersen, Maksimava ou Zsivoczky-Farkas, mais si elle réussit à le battre, elle peut profiter des défaillances pour décrocher une place de finaliste.

• Esther Turpin
• Pentathlon

Sa saison
La Réunionnaise installée dans le Nord a repris la compétition avec un penta achevé avec 4008 points en janvier à Nogent-sur-Oise, avant de mettre les gaz à Rennes lors des championnats de France espoirs des combinées, avec 4256 points, qui lui valent sa présence en Serbie. Elle a ensuite terminé quatrième des championnats de France Elite.

Ce qu’elle peut espérer
Pour sa première sélection internationale chez les seniors, Esther a l’occasion d’emmagasiner de l’expérience à vitesse grand V. La présence de nombreux grands noms de la discipline, à commencer par la championne olympique belge Nafissatou Thiam, rend tout podium inaccessible. Mais si elle parvient à améliorer son record personnel, les portes d’un Top 8 pourraient s’ouvrir.

• 4 x 400 m Femmes

Ce qu’elles peuvent espérer
Championnes d’Europe en titre, les Bleues remettent en jeu leur médaille d’or. Le défi s’annonce difficile face à la Pologne et à la Grande-Bretagne, qui présentent des collectifs très denses. Mais les Françaises, emmenées par Floria Gueï, peuvent s’appuyer sur un collectif aussi jeune que talentueux. Elles ont une belle carte à jouer.