Les vingt-trois finales de la deuxième journée des championnats de France moins de 23 ans ont offert plusieurs performances de haut niveau. Sous une chaleur plus supportable que la veille, Laura Valette et Fabrisio Saidy ont tous les deux brisé des barrières symboliques (respectivement les 13’’ sur 100 m haies et les 46’’ sur le tour de piste) à Châteauroux.

Les Perf'

Valette améliore son record d’un dixième

Cela faisait trois ans que Laura Valette (Nantes Métropole Athlétisme) flirtait avec la barre symbolique des 13’’ sur 100 m haies. Auteure d’un début de saison prometteur, Valette a aisément enchaîné les tours ce dimanche pour s’imposer en finale en 12’’94. Soit un record personnel battu d’un dixième et un niveau de performance requis pour les championnats du monde de Doha (12’’92) frôlé de deux centièmes. Le cœur était tout de même à la fête pour la Nantaise, qui ne se compte pas se contenter de ce nouveau record des championnats (ancien record : 13’’05 par Monique Ewanje-Epée en 1988) : « Je sens que ça peut aller encore plus vite donc c’est vraiment hyper positif. Je vais aller jouer à fond le podium aux Europe espoirs, c’est l’objectif minimal. »

Saidy fidèle au rendez-vous

Spécialiste des grands rendez-vous, Fabrisio Saidy (Dominicaine Athlé) a confirmé à Châteauroux qu’il possèdait la capacité rare de se sublimer le jour J. Arrivé avec un record personnel à 46’’69, le Réunionnais a frappé fort en finale avec un remarquable 45’’85, après une course menée de bout en bout. Outre le record des championnats (ancien record : 46’’04 par Leslie Djhone en 2002), ce temps est synonyme de meilleure performance européenne de l’année chez les espoirs. Un statut que Saidy compte bien honorer à Gävle (Suède), lors du rendez-vous continental U23 : « J’ai un super coach et un super groupe d’entraînement et, grâce à eux, je sais que je n’ai pas exploité tout mon potentiel. Mais on va s’occuper de ça aux Europe, qui sont vraiment l’objectif de la saison. »

Le Temps Fort

Richard-Mingas détonne et s’étonne

La finale du 200 m féminin s’annonçait comme l’une des courses les plus denses de cette deuxième journée, avec la présence de quatre athlètes ayant couru en moins de 23’’55 cette année. Le choix de Sarah Richard Mingas de ne s’aligner que sur 200 m, malgré son record personnel tout frais sur 100 m (11’’41), a payé et la sprinteuse de l’EFCVO a remporté la bataille du demi-tour de piste en 23’’22. Soit un nouveau record personnel et le NPR pour les Europe espoirs, pour celle qui conserve son titre sur la distance. « Je ne m’attendais pas du tout à cette perf car j’étais très fatiguée, notamment à cause de la chaleur », confiait-elle avec surprise à l’arrivée.

Le Chiffre

25

Hilary Kpatcha (Ca Balma) partait grande favorite de la longueur espoirs femmes. Elle a tenu son rang en mettant fin à tout suspense dès le premier essai, grâce à une meilleure marque personnelle portée à 6,61 m (+1,3m/s). La triple championne de France en 2019 (Elite et espoirs en salle, espoirs en plein air), qui enchaîne les records, a gagné 25 centimètres depuis les France Elite 2018. Une ascension qui pourrait bien se poursuivre lors des championnats d’Europe espoirs.

La Décla

« Pour l’avenir, je n’ai pas forcément d’autres grosses ambitions. Je vais continuer à m’amuser sur la piste et à faire le job. »

On a déjà connu réaction plus enthousiaste d’un athlète venant de pulvériser son record personnel de 99 centimètres au triple saut, NPR pour les Europe espoirs en poche. Mais Enzo Hodebar a le triomphe modeste. Le vent tournant du stade de la Margotière n’a pas empêché celui qui était jusque-là plus connu pour ses performances à la longueur de survoler le concours du triple saut. Arrivé en outsider avec une meilleure performance à 16,25 m trop ventée en 2019, le sauteur du Monster Club Athlé a surpris tout son monde en atterrissant à 16,60 m (+0,1m/s) au sixième essai. De quoi rejoindre la longue liste des talents hexagonaux au triple saut.

Et Aussi

Iscaye et Amaro inséparables

Le coup de tonnerre de Diana Iscaye (Payis de Fontainebleau Athlétisme) en séries du 400 m (record explosé en 52’’37) samedi a inspiré Kalyl Amaro (Lyon Athlé). Le duo a en effet franchi la ligne d’arrivée dans le même temps en finale, à savoir 52’’71, soit un record personnel pour la seconde nommée.
Amaury Golitin (Ec Orléans Cercle Jules Ferry) a, lui, doublé la mise en remportant le 200 m masculin en 21’’15, une performance inférieure à ses attentes : « Comme sur 100 m, je m’attendais à mieux, surtout que j’étais vraiment relâché en séries. » Si Wilfried Happio (C.A L’Hay Les Roses) n’a pas été inquiété sur 400 m haies avec une victoire en 50’’26, Lucie Kudela (Sco Sainte-Marguerite Marseille) a dû aller au bout d’elle-même pour conserver son titre avec nouveau record en 57’’91. Toujours sur les obstacles mais sur la ligne droite, Romain Lecoeur (Stade Sottevillais 76) a remporté le titre en 13’’83 (+0,4m/s), encore un record, malgré une saison semée d’embûches. « Je dédie ma performance à mon frère Loïc qui est à l’hôpital », a-t-il tenu à souligner.
Privée de sauts pendant plusieurs semaines suite à une grosse entorse de la cheville en avril, la perchiste Alice Moindrot (Us Talence) a montré qu’elle montait en puissance en l’emportant avec 4,35 m. A la hauteur, Dorian Lairi (Montpellier Athletic Méditerranée Métropole) s’est imposé avec 2,14 m.

Hadji et Jocteur-Monrozier tiennent leur rang

Côté demi-fond, Leila Hadji (Pays de Fontainebleau Athlétisme) a assumé son statut de favorite en réalisant sa meilleure performance de la saison sur 1500 m en 4’21’’73. Dans la course masculine, Pierrik Jocteur-Monrozier (Sa Toulouse Uc) a dominé une course très dense en 3’45’’09. Sur la distance inférieure, le 800 m, Lena Kandissounon (Dynamic Aulnay Club) a tenté d’aller chercher son record en finale, en prenant la tête de la course dès les premiers mètres. Sans réussite, ce qui ne l’a pas empêché de l’emporter en 2’06’’11 : « J’ai couru après le chrono parce que ça faisait deux mois que j’étais chronométrée en 2’05, après une saison aux Etats-Unis où j’ai réalisé de belles courses. » Dans la course masculine, Gabriel Tual (Us Talence) a démontré sa supériorité avec un gros finish et une victoire en 1’50’’53.
Disputés plus tôt que prévu pour bénéficier de conditions plus clémentes, les 3000 m steeple ont été dominés par Eugénie Morel (Montpellier Athletic Méditerranée Métropole), qui a franchi la ligne d’arrivée d’une course relevée en 10’22’’21, et Clément Girard (Us Fontenay-sous-Bois), couronné en 9’12’’81 à l’issue d’un gros emballage final.

Mendes conserve son titre

Dans les lancers, Evelina Mendes (Athletic Clubs du Littoral 44), a expédié son javelot à 52,28 m pour conserver son titre. Au disque, Maëlle Philippe (Lille Métropole Athlétisme) a envoyé son engin à 52,57 m sous le soleil castelroussin du début d’après-midi : « Cette victoire confirme mon année, surtout dans un concours où on ne pouvait pas se rafraîchir. » Au poids, Yannis Tournier (EFCVO) s’est approché de son record grâce à un jet à 16,72 m synonyme de première place.
Enfin, dans les relais 4x100 m, victoires de l’Amiens UC en 46’’97 chez les filles et de la Sco Sainte-Marguerite Marseille en 40’’58 chez les garçons, en clôture de championnats de France très chauds et qui ont logiquement souri aux sprinters.

A Châteauroux, Romain Brusa pour athle.fr
Photos : © Manu Chapelle/ Photoathle.fr / FFA

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