Dans l’œil du coach : Sébastien Gamel au SA Toulouse UC | ||||
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![]() Manager dans la vie professionnelle, Sébastien Gamel (39 ans) l'est également dans son attitude autour de la piste. « Dialogue - Honnêteté - Confiance » pourrait être la devise de son groupe de demi-fondeurs, qui foule en semaine, à l'heure du déjeuner, les berges souples de la voie d'eau toulousaine portant le nom approprié de « Canal du Midi ». Si Djilali Bredrani (5e des Mondiaux de Doha sur 3000 m steeple) porte l'étendard chronométrique d'une certaine idée de l'entraînement, le coach du SATUC ne fait pas non plus des aiguilles qui tournent une obsession. Une fois l'aventure humaine bien en place, il est alors temps de chausser les pointes. Votre définition de l'entraîneur ? C’est une personne bienveillante attachée à faire grandir et s’épanouir l’autre, le rendre autonome, c'est donc un éducateur. Il aide à aller chercher le meilleur chez les athlètes, c’est donc un leader. L’entraîneur doit savoir prendre en compte les contraintes sociales, personnelles et environnementales de l'athlète, afin de le mettre dans les meilleures conditions pour le voir réaliser son projet personnel. Il doit aider à constituer les objectifs à réaliser, amener à franchir les étapes du projet et avoir l'honnêteté de savoir dire non quand il le faut. Qu'on le nomme comme cela ou pas, il doit remplir le rôle d'un manager qui, dans tous les cas, doit échanger pour faire comprendre ses décisions. Entraîneur au SATUC, c’est comment ? Je suis très impliqué dans la vie du groupe que je coache mais peu impliqué dans la vie du club, je l'avoue, car mon travail me prend beaucoup de temps. C’est un club universitaire de bénévoles, comme moi, qui ont la même passion pour l’athlétisme. Les installations sont vieillissantes mais on s’adapte. Côté entraînement, nous allons souvent au bord du Canal du Midi. C'est un choix qui me et nous va bien car le sol est plutôt souple. Transformer un 10 x 400m en 1' sur la piste en un 10 x 1'sur un chemin sympa, ça ne change pas grand-chose, et puis c'est moins monotone pour les athlètes. Ce qui vous énerve et vous plaît le plus dans votre fonction ? Les jalousies m'énervent car certains athlètes, dirigeants ou entraîneurs sont souvent plus attachés à critiquer l’implication, le travail et les résultats des autres plutôt que de s’en réjouir et de se remettre en question pour progresser également. Il faut croire que la réussite dérange et énerve. Pourtant ce n’est que du sport, tout le monde devrait se réjouir que les choses marchent bien. Prenons un peu exemple sur les Américains où il n'existe pas ce type de comportement de critique permanente. On essaie plutôt de s'appuyer sur ce qui marche ailleurs et de se l'approprier. Je n'aime pas trop non plus ceux qui mettent trop en avant leurs diplômes. C'est bien d'en avoir, j'en ai, mais laissons aussi place à la compétence. Vous êtes un coach connecté ou plutôt à l’ancienne ? Les deux. Connecté sur les réseaux sociaux et j’utilise les montres GPS pour vérifier les allures d’entraînement. A l’ancienne en ce qui concerne mon management et la gestion des hommes. On se parle en face à face et pas par SMS ou Facebook interposés. Roger Milhau m’a formé à observer avec mes yeux. C’est mon outil de mesure le plus précieux. Votre plus beau souvenir ? J'en ai trois magnifiques. D’abord, le titre national de Clémentine Chamot sur 1500 m en cadettes en 2011, mon premier en tant que coach. C'était une belle aventure humaine, je suis d'ailleurs toujours en contact avec elle. Ensuite, la première sélection en équipe de France de Martin Casse et son chrono de 3’39''27 sur 1500 m ; je le suis depuis onze ans et je l'ai pris en main alors qu'il valait 1'58'' sur 800m. Enfin, les 8’09''47 sur 3000 m steeple de Djilali Bedrani à Monaco cette année, synonymes de minima pour les Jeux Olympiques de 2020. Un rêve pour lui comme pour moi : j'ai versé ma petite larme car j’ai pu partager ce moment en direct avec lui et mon ancien coach Roger Milhau venu spécialement pour l’occasion. Votre relation avec les athlètes ? Elles sont simples, basées sur la confiance et le respect mutuel. Je n’entraîne ni pour l’argent, ni pour la gloire ou un quelconque intérêt personnel. Comme je le dis souvent, le seul critère pour venir s’entraîner avec moi est d’être sympa et respectueux, le niveau n’est pas important. D'ailleurs, quand un athlète veut intégrer le groupe, on prend la décision tous ensemble. Cette situation me va bien, je n'ai pas envie d'être un entraîneur professionnel, j'ai besoin de voir autre chose. J’ai un boulot et des amis à l'extérieur, ça me fait du bien aussi. Cela n'empêche pas que j’ai toujours de très bons contacts avec mes anciens athlètes, ils deviennent souvent des amis pour la vie. Avez-vous des modèles d’entraîneurs ? Je n'ai pas vraiment de modèle mais je m’inspire de personnes pour qui j’ai du respect. Mes deux entraîneurs pour commencer : Roger Milhau, évidemment, et Michel Molinier, avec qui j’ai débuté. J’ai beaucoup aimé ma rencontre en 2009 avec Brother Colm (O’Connell) au Kenya, le coach de David Rudisha, recordman du monde du 800m (1''40''71), avec qui j’ai pris la mesure de l’importance de la gestion humaine plus que de la compétence technique. Il m'avait dit qu'il n'était pas le meilleur entraîneur du monde mais qu'il avait cette capacité à convaincre ses athlètes qu'ils étaient les meilleurs. Avant Doha, j’ai eu un temps d’échange très précieux avec Ugo Mola, l'entraîneur du Stade Toulousain en rugby, qui m’a aidé à me préparer à l’événement en m'apportant beaucoup de sérénité sur la gestion d’un grand championnat. Je fais également de la préparation mentale avec l'ancien rugbyman Thomas Lièvremont depuis début septembre. Il est une source de progression importante pour moi. Enfin, j'ai mon pote Bastien Perraux, le meilleur technicien français pour moi aujourd’hui en demi-fond, à qui je soumets tous mes plans d’entraînement. Trois mots pour définir votre groupe. Travail. Partage. Plaisir. Propos recueillis par Renaud Goude pour athle.fr
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