Jean-Louis Esnault a réalisé la performance majuscule du rendez-vous national indoor des masters à Nantes le week-end dernier, en améliorant le record du monde du 1500 m en 5’47’’84. Pas moins de dix-neuf meilleures performances françaises de tous les temps ont été établies ou améliorées, lors d’une compétition à laquelle ont pris part 734 athlètes. A chaque changement de catégorie, Jean-Louis Esnault est dans les starting-blocks. Car il sait que plus les années passes, plus elles comptent double ou triple. Le 19 janvier dernier, le demi-fondeur de l’A Saint-Quentin-en-Yvelines a soufflé ses quatre-vingt bougies. Il a ensuite pris le soin de trouver un lièvre, un « petit jeune » qui devait l’emmener sur des bases inférieures à 5’48’’47, le record du monde M80 du Canadien Ed Whitlock établi en 2011. Las, son meneur d’allure désigné, malade, a finalement dû déclarer forfait. Qu’importe, Jean-Louis Esnault a trouvé un autre coureur pour le tirer pendant la première partie de la course disputée en compagnie des M70, et a fini les 800 derniers mètres en en solitaire. Avec pour récompense la victoire en 5’47’’84, nouveau record du monde. Toujours pas rassasié, il a ensuite disputé le 3000 m trois heures plus tard, avec à l’arrivée un chrono de 13’02’’17, à seulement six secondes du record d’Europe. L’autre coup d’éclat chez les hommes est venu du sprint, avec un Marc Ozier (AFA Feyzin-Vénissieux) en grande forme sur 60 m et 200 m M45. Sur la seconde distance, il a battu en finale la meilleure performance française de tous les temps avec un chrono magnifique de 23’’00. Il efface de trente centièmes l’ancienne marque, qui appartenait à l’ex-champion du monde Bruno Dupuy. Le Rhônalpin a également marqué les esprits sur 60 m, en 7’’22. A retenir parmi les auteurs de doublé : le 60 m (7’’94) - 200 m (26’’58) de Charly Perochon (Athlétisme Sud 17) chez les M60, le 800 m (2’01’’28)-1500 m (4’12’’58) d’Igor Flandrin-Thoniel (Aunis A La Rochelle Aytre) chez les M40, le 400 m (54’’52)-800 m (2’04’’19) de Joël Gomez (Grand Paris Seine et Oise Athlétisme), le 800 m (2’15’’37)-1500 m (4’36’’53) de Xavier Lefay (Athletic Trois Tours) chez les M55, et le 1500 m (4’49’’35)-3000 m (10’21’’72) de Gilles Herman (Avenir Social de Sin Le Noble). Les sœurs Ribeiro au-dessus du lot Chez les femmes, les sœurs Ribeiro ont fait le spectacle à la perche F35, sous les couleurs du Dynamic Aulnay Club. Elisabete l’a emporté avec 3,75 m, dix centimètres devant Sandra Helena. Il s’agit d’un nouveau record des championnats, la meilleure performance française de tous les temps étant la possession de Sandrine Toulouse avec 3,91 m. Elisabete, qui aura 40 ans dans deux semaines, devrait très vite briller dans sa nouvelle catégorie. Deux triplés ont été réalisés. Ils ont été l’œuvre de la sprinteuse Michelle Peroni-Edoh chez les F70, avec 10’’36 sur 60 m (meilleure performance française de tous les temps), 35’’05 sur 200 m et 77’’21 sur 400 m, et de la polyvalente F40 Judicaelle Calif sur 400 m (62’’55), 800 m (2’21’’99) et 1500 m (4’58’’62). Retour de blessure probant pour la F55 Dominique Pozzo-Charvier (Annecy Haute Savoie Athlétisme), vainqueure sur 200 m (31’’01) et 400 m (71’’28), et la F60 Nicole Alexis (Thiais AC), titrée sur 60 m (9’’00) et 200 m (29’’66). Autant de nouvelles meilleures performances françaises tous temps. Enfin, à retenir également les 5,29 m de l’inépuisable Petra Bajeat. La F50 de l’Entente Angevine Athlétisme a dominé le 60 m haies en 9’’79 et a surtout été la seule athlète à dépasser les cinq mètres à la longueur, toutes catégories confondues, avec un bond à 5,29 m. La rédaction avec Jean-Claude Deremy (commission nationale des masters) Photo : © Arthur Dirou / Stadion Tous les résultats en cliquant ici
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