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Axel Hubert : « Le décathlon est un kif ! »
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Axel Hubert : « Le décathlon est un kif ! »

Champion de France du décathlon depuis dimanche à Aubagne, Axel Hubert (AS Aix-les-Bains) a marqué les esprits en portant son record personnel à 8 260 points, soit 450 unités de plus que son ancienne référence. Pour aller chercher ce total synonyme de meilleure performance mondiale de l’année, l’athlète de 24 ans a amélioré ou égalé pas moins de six records personnels en extérieur, dont celui du poids de près d’un mètre (15,82 m). Deux jours après son exploit, il raconte son décathlon de l’intérieur et revient sur sa préparation ainsi que ses ambitions.

Comment vous sentez-vous moins de 48 heures après votre exploit ?

Hier (lundi) j’ai dit à mon coach (qui est également son père) et à ma famille que s’il y avait un deuxième décathlon, je serais prêt à en refaire un (rires) ! Je ressens très peu de fatigue musculaire et je suis encore dans l’euphorie. Je suis en forme, ça va bien physiquement et je suis tout simplement content.

Êtes-vous surpris par votre niveau de performance ?

Au fond de moi, je savais que j’avais les capacités de réaliser plus de 8 200 points, voire 8 300. Quand on fait la somme de tous mes records, cela donne un potentiel de quasiment 8 400 points, donc ça ne saurait tarder ! Je m’attendais à une grosse performance, d’autant plus que j’étais en forme. Il y a trois mois, j’ai effectué un décathlon en solo à 8 113 points (les 13-14 juin à Bernay, dans l’Eure), donc je suis arrivé en confiance à ces championnats. Je me disais que j’allais tout donner et laisser mon corps s’exprimer sans penser au total, et ce qui devait arriver arriva… Plus de 8 200 points, ça fait vraiment plaisir !

Quels ont été les temps forts de ce décathlon, selon vous ?

Par rapport à la performance, l’émotion a vraiment été intense au poids, car je savais que c’était allé très loin quand j’ai lâché l’engin. La peur de ce décathlon, ç’a été le saut en hauteur, où j’ai failli échouer à 1,86 m. C’est vraiment l’épreuve qui a fait peur à tout le monde. J’ai eu de la chance : après une première barre à 1,83 m pour assurer, je loupe mes deux premiers essais à 1,86 m. Et à ma troisième tentative, la barre tremble et rebondit sur les taquets... Ensuite, je retiens une énorme deuxième journée compte tenu de la météo. Au disque, il a commencé à pleuvoir, et à la perche, on a dû arrêter plusieurs fois le concours, qui a duré de 13h à 17h. C’était très difficile à gérer. Pour l’anecdote, quand j’ai passé la barre à 4,90 m (son record personnel en plein air), je pensais qu’il y avait 4,80 m et que c’était un deuxième ou un troisième essai. Je ne savais plus du tout où j’en étais et je n’ai réalisé la mesure que quand le speaker l’a annoncée au micro. J’étais tellement ailleurs dans ma tête, dans une concentration de « faire » (sic), tellement dans l’action que je ne pensais même plus à la performance. C’est un sentiment assez spécial, et je crois même que c’est la première fois que ça m’arrive.

Dans quel état d’esprit étiez-vous au départ du 1 500 m ?

Pendant un décathlon, j’ai l’habitude de ne jamais regarder mon total de points, même avant le départ du 1 500 m. Je ne savais pas que j’allais faire 8 200 points, ni que je devais courir en moins de 4’44 pour battre la meilleure performance mondiale. J’ai abordé mon 1 500 m comme on l’avait  prévu avec mon coach, à savoir garder une allure de 19 km/h, soit sur les bases de 4’45, et accélérer dans le dernier tour si je me sentais bien. C’est exactement ce que j’ai fait : j’ai maintenu cette allure et accéléré dans les 400 derniers mètres, ce qui m’a permis de gagner plusieurs secondes sur l’objectif initial et de terminer très proche de mon record (4’39’’62 contre 4’39’’50). Quand j’ai franchi la ligne, je ne connaissais pas du tout mon total de points, mais j’étais heureux et j’ai partagé mon bonheur avec tout le monde présent à l’arrivée et dans les tribunes.

On a l’impression que vous êtes guidés par vos sensations plus que par le résultat...

Pour moi, le décathlon est un kif et une passion à laquelle je m’adonne pour me faire plaisir et pour la performance. Même si j’ai envie d’en vivre, bien sûr, je ne veux pas que ça devienne une contrainte, à me mettre la pression pour réaliser un total ou calculer les points pour chaque épreuve… Je suis vraiment dans l’action, je laisse faire mon corps. Mais pour y arriver, il faut quand même avoir confiance en soi et savoir ce qu’on fait. Je travaille notamment sur la psychologie, qui a une grande importance, et je suis totalement détaché du résultat pour me concentrer sur autre chose.

Comment expliquez-vous d’avoir franchi un tel cap cette saison ?

Tout simplement parce que j’ai fini mes études et que je me consacre à 100 % à l’athlétisme. J’ai construit un environnement et une structure autour de moi qui me permettent de performer, que ce soit au niveau du coach, du kiné-masseur ou de mon environnement familial unique qui me permet d’être dans ma bulle. Le seul hic qui pourrait me freiner dans mes performances, c’est l’aspect financier. À ce jour, je suis quand même assez restreint. Je devrais m’acheter des perches, parmi d’autres choses, mais je ne peux pas... Grâce à une campagne de financement participatif, j’ai pu récolter de l’argent, mais pas encore assez pour financer totalement une saison d’athlétisme. J’espère que cela va s’améliorer et que je vais pouvoir trouver de nouveaux partenaires.

Quel impact a eu le confinement sur votre préparation ?

J’ai vécu le confinement un peu isolé, comme tout le monde, mais j’ai plutôt vu cela comme une opportunité, pas une difficulté ou une restriction. J’ai pris ça comme un événement qui allait casser une certaine routine et permettre d’en installer une autre, meilleure. J’ai réussi à me créer des entraînements assez atypiques pour continuer à progresser. Comme je n’avais pas accès à une salle ou à un local, je me suis adapté avec des séances sur l’herbe et dans la rue. Pour la technique, je faisais beaucoup de mimes et d’exercices de musculation spécifiques. Pour la musculation, j’avais juste des élastiques, un jardin et une terrasse. Au milieu du confinement, un voisin est venu m’apporter une barre et des haltères de 60 kilos au total. J’ai fait avec. Après mon premier pic de forme lors de mon décathlon de juin, j’ai pris deux semaines de vacances, puis j’ai été vraiment très pointilleux sur les soins médicaux, l’hydratation et l’alimentation, tout ce qui relève de l’entraînement invisible. J’ai suivi un programme d’entraînement un peu spécifique, qui permettait de ne pas trop engendrer de fatigue pour continuer à progresser jusqu’au week-end des France. Et cette progression, je vais devoir la maintenir jusqu’à décembre pour le meeting international de la Réunion (18-19 décembre), qualificatif pour les Jeux olympiques.

Quelles sont vos ambitions pour les échéances à venir ?

Je vais prendre deux semaines de vacances pour faire redescendre l’euphorie et les émotions, puis je vais repartir sur une préparation spécifique pour le décathlon de la Réunion. Je partirai un peu plus tôt avec ma copine, qui est kiné et va faire des remplacements là-bas, pour continuer à m’entraîner sur place. Mon coach m’y rejoindra pour un stage de préparation, avant un dernier stage avec l’équipe de France. Mon objectif à court terme est de me qualifier pour les Jeux olympiques en 2021. Ensuite, j’ai envie de participer à toutes les compétitions internationales et faire vibrer le maillot de l’équipe de France, avec Paris 2024 au moment du pic de forme de ma carrière, qui est censé être vers 27-28 ans pour un décathlonien. Je viserai le haut du podium ! La compétition m’intéresse, mais ce qui me motive avant tout, c’est d’aller le plus haut possible en termes de performance. Je veux viser au-dessus de 8 500 points et m’approcher au plus près de la deuxième barrière mythique pour les décathloniens après celle des 8 000 points... Je ne veux pas me donner de limites ; on ne sait pas de quoi le corps humain est capable !

Propos recueillis par Camille Vandendriessche

Axel Hubert
Age / Sél.29 ans / 1 A
Club-
SpécialitéDecathlon
RB
Admin Athle.fr
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