A la conquête du niveau de performance requis pour les Jeux olympiques de Tokyo, Kevin Mayer sera l’attraction principale du meeting de la Réunion, vendredi et samedi, au cours de deux journées entièrement dédiées aux épreuves combinées.

A l’heure où la plupart des athlètes sont en pleine préparation foncière en vue de la saison hivernale, les combinards sont, eux, déjà dans le vif du sujet. La grande majorité des meilleurs Français seront sur le stade olympique de Saint-Paul vendredi et samedi, pour le meeting de la Réunion, labellisé World challenge. A commencer par Kevin Mayer, qui aura comme objectif principal les 8350 points demandés pour être du voyage à Tokyo à l’été prochain.
Une formalité, a priori, pour le recordman du monde (9126 points), mais une étape quand même importante en vue des prochains mois. « La dernière fois que j’ai fait un décathlon, c’était à Doha et je n’ai pas pu terminer à cause d’une blessure. Donc, quelque part, ça fait deux ans sans un décathlon complet. J’ai à la fois hâte d’être dans les starting blocks et beaucoup d’appréhension. L’attente est longue, mais ça ira mieux le jour J. Je ne cache pas que me lancer dans un décathlon de qualification n’est pas ce que j’aime le plus. Je préfère ne pas me fixer de limites, ou jouer un grand championnat pour le gagner. C’est un peu plus dur de viser un score, mais il faut passer par là pour les Jeux », résume le Montpelliérain.
Présent depuis quinze jours sur l’île-Bourbon, Mayer a pu profiter du climat pour se préparer idéalement, et avoue avoir « beaucoup bossé ces derniers temps pour changer pas mal de choses sur le plan technique. Il y a forcément un peu de fatigue de l’entraînement qui s’est accumulée. Je ne dis pas que je suis en forme olympique, mais je suis en route pour l’être donc ça devrait être assez sympathique », glisse-t-il, tout en refusant malicieusement d’évoquer le moindre total de points. La possibilité de limiter le nombre d’essais dans les concours est une option, afin de préserver son corps et éviter les blessures, mais il a tout de même promis que s’il faisait « 10’’30 sur 100 m et 8 m en longueur », il se donnerait à fond pour voir ce que ça peut donner. « Je n’ai pas de ligne directrice, je ferai vraiment au feeling. »

Gado, Rolnin et Hubert pour voir loin

Autour de Mayer, tous les meilleurs Français se tireront la bourre pour essayer de battre leur record personnel et s’approcher du Japon. Révélation de l’été, Axel Hubert (Stade Sottevillais 76) voudra prouver qu’il a encore progressé. Basile Rolnin (Lille Métropole Athlétisme), épatant en 2019, veut se relancer après une année 2020 plus compliquée. A domicile ou presque, Ruben Gado (Clermont Athlétisme Auvergne) aura à coeur de briller, tout comme Bastien Auzeil (EA Grenoble 38), qui a, lui aussi, déjà dépassé les 8100 points au cours de sa carrière.
Jérémy Lelièvre (SPN Vernon), Makenson Gletty (Montpellier AMM) et Gaël Quérin (Villeneuve d’Ascq Frétin Athlétisme), pour la der de sa carrière, sont également attendus au départ, tout comme l’Ukrainien Oleksiy Kasyanov.
L’heptathlon féminin ne manquera pas de piment non plus, même si la Réunionnaise Esther Turpin a dû renoncer, en raison de pépins physiques. Ses camarades Cassandre Aguessy Thomas (Stade Sottevillais 76), Annaelle Nyabeu Djapa (CA Montreuil 93) et Diane Marie-Hardy (Montpellier AMM) voudront dépasser les 6000 points, alors que la victoire pourrait se jouer entre la championne du monde 2013 Hanna Kasyanova (Ukraine), la Suissesse Géraldine Ruckstuhl, l’Autrichienne Sarah Lagger et la Colombienne Elevis Aguilar. L’Anglaise de Montpellier, Katarina Johnson Thompson, championne du monde en titre, fera admirer ses talents sur certaines épreuves seulement, afin de peaufiner sa préparation.

Si la compétition se déroulera à huis-clos en raison des contraintes sanitaires, le meeting de la Réunion sera retransmis en direct via un streaming sur Facebook, sur la page de la FFA ou celle de la Ligue de la Réunion d'athlétisme, ainsi qu'en partie sur sport.francetvinfo.fr.