Protocoles Covid-19 : Le bilan du service médical | ||||
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![]() Antoine Bruneau, médecin des équipes de France, revient sur les différents protocoles mis en place par la Fédération Française d’Athlétisme dans le cadre de la pandémie de Covid-19. Une action fondée sur la prévention, la pédagogie, et la mise en place de mesures visant à réduire au maximum les risques de propagation du virus. De quelle manière le service médical a-t-il accompagné l’ensemble des licenciés depuis le début de la pandémie de Covid-19 ? Depuis maintenant plus d’un an et l'annulation des championnats de France de cross 2020, nous travaillons sans relâche à l'aménagement de notre calendrier, ainsi qu'à la mise en place et à l’adaptation de nos protocoles, afin de permettre le maintien de l’activité athlétique tout en réduisant au maximum les risques de propagation du virus. Notre rôle s’est articulé autour de différentes missions. La première a été d’ordre pédagogique puisque, après chaque annonce gouvernementale suivie des traditionnels arbitrages ministériels, celui des Sports en ce qui nous concerne, nous avons souhaité présenter aux licenciés les nouvelles mesures et leur application concrète pour l’athlétisme à travers des textes et infographies les plus clairs possibles. Ce travail, toujours en cours puisqu’il s’adapte aux différentes évolutions réglementaires, est réalisé de concert par le service médical, la direction technique nationale, le département communication et la commission sportive et d’organisation. Quel est l’état d’esprit qui vous a guidés dans la traduction des règles de pratique, notamment pour les activités pouvant engendrer des rassemblements comme les compétitions réservées aux sportifs de haut niveau listés et/ou professionnels ? Notre volonté a toujours été que la pratique de l’athlétisme puisse se poursuivre, dans le respect des directives ministérielles, avec l’objectif de réduire au maximum les risques de propagation du virus. Nous avons rapidement mis en place des recommandations, à destination des organisateurs, dirigeants et pratiquants, portant notamment sur la limitation du nombre de participants et, depuis leur généralisation sur l’ensemble du territoire, sur la réalisation de tests PCR obligatoires dans les 72h précédant l’événement. Nous avons aussi rappelé sans cesse les règles de pratique générale, comme le port du masque généralisé excepté lorsque le sportif est en plein effort, ou encore l’organisation spatiale sur le terrain pour éviter les phénomènes de croisements et de brassages de population. Les bonnes habitudes commencent à s’ancrer progressivement et sont mieux acceptées désormais. Tout le monde comprend que ces mesures relèvent de l’intérêt général. L’événement phare organisé par la FFA au cours de la saison hivernale a été les championnats de France des listés Elite et jeunes à Miramas. Quelles ont été les mesures mises en place et pour quels résultats ? Il s’agissait en effet de la compétition d’athlétisme réunissant le plus grand nombre d’athlètes dans un même lieu cet hiver. Afin de limiter le nombre de personnes présentes dans l’enceinte au même moment, nous avions pris la décision de fragmenter ces championnats, organisés sur trois jours, en six sessions d’une demi-journée chacune. Dans le même ordre d’idée, les athlètes n’avaient droit qu’à un seul accompagnateur dans la salle. Sur le plan des tests, l’ensemble des accrédités devaient réaliser un test PCR dans les 72h précédant leur arrivée sur le site : les athlètes, leurs accompagnateurs, mais aussi les bénévoles, officiels, élus, salariés de la Fédération… Nous avions mis en place un système d’envoi numérique des résultats en amont pour fluidifier l’accès au site, et plus de 350 personnes nous les ont transmis par ce biais. Grâce à un bon tracing, nous étions en capacité de communiquer très rapidement aux Agences régionales de santé les coordonnées des personnes qui auraient eu besoin d’être placé en isolement relatif ou complet. Cela n’a heureusement pas été nécessaire. A noter que deux athlètes et deux accompagnants n’ont pas pu accéder au lieu de compétition, leurs tests ne répondant pas aux critères que nous avions édictés. Le déplacement de l’équipe de France aux championnats d’Europe a aussi été très encadré… Le protocole sanitaire a débuté par la réalisation de deux tests PCR : le premier effectué entre 3 et 5 jours avant l’arrivée à Torun, conformément aux directives de European Athletics, le second réalisé moins de 48h avant le départ, ce qui correspondait à la demande de la compagnie aérienne avec laquelle nous voyagions. Le voyage s’est déroulé à bord d’un avion affrété par la Fédération à destination de Bydgoszcz, dans lequel se trouvait la délégation française, ainsi que l’équipe belge et deux athlètes espagnols. Nous avions préconisé cette solution, qui permettait de n’occuper qu’un siège sur deux et d’éviter un brassage avec d’autres voyageurs, sachant qu’il n’y avait pas de vols directs pour Bydgoszcz. Le transfert entre Bydgoszcz et Torun s’est déroulé en bus, puis l’ensemble des membres de la délégation ont effectué un test RT-LAMP à leur arrivée, qui s’est avéré négatif pour tout le monde. L’attente a eu lieu dans un parking souterrain et a été longue, aux côtés de plusieurs délégations assez conséquentes qui étaient réunies dans ce lieu. Un point clairement perfectible. Une fois sur place, quelles étaient les mesures sanitaires mises en œuvre ? Le port du masque, bien sûr obligatoire lors du déplacement, l’était aussi à l’hôtel et sur le lieu de compétition, lorsque les athlètes n’étaient pas en action. A cet effet, nous avions distribué près de 900 masques chirurgicaux aux membres de l’équipe. La consigne donnée aux athlètes était de ne pas quitter notre lieu d’hébergement, hors entraînements et compétitions, afin d’éviter d’entrer en contact avec des personnes ne faisant pas partie de notre bulle sanitaire. Les conditions d’accueil auraient tout de même pu être améliorées. Nous étions en effet logés à deux par chambre, alors que l’idéal aurait été d’avoir des chambres individuelles. Côté restauration, il y avait du gel hydroalcoolique partout et la disposition des tables permettait d’éviter les regroupements. Au stade, une prise de température avait lieu à chaque entrée, et un scan de l’accréditation permettait de vérifier que la personne qui entrait était bien en lice au cours de la session afin de limiter le nombre de personnes présentes dans la salle. Au bout de cinq jours sur place, le protocole de European Athletics imposait un test PCR, qui coïncidait avec celui que nous devions réaliser dans le cadre du retour en France. Ils se sont déroulés le vendredi et le samedi. La fin du déplacement a débouché sur plusieurs cas positifs au sein de la délégation française … Un encadrant a présenté des symptômes pouvant s’apparenter au Covid-19 à partir du vendredi. Nous avons immédiatement mis en place des mesures d’isolement. Son premier test réalisé le vendredi s’est avéré négatif. Mais nous avons préféré, par mesure de précaution, lui faire passer, ainsi qu’à la personne qui partageait sa chambre, un nouveau test le lundi. Ces tests se sont, cette fois, révélés positifs. Nos deux membres n’ont pu finalement rentrer en France que vendredi 19 mars, après une longue période d’isolement sur place, conformément aux règles en vigueur en Pologne. Le bien commun a prévalu pour notre délégation. Au retour en France de la délégation, le lundi 8 mars, nous avons immédiatement transmis aux membres de notre délégation des recommandations d’isolement, en particulier en prévision de contacts avec des personnes fragiles, et nous avons demandé à tout le monde de passer un test à J+7 après le retour en France, comme le recommandent les autorités sanitaires. A l’issue des quinze jours compris dans le protocole mis en place, en plus des deux encadrants testés positifs au Covid-19 en Pologne, nous avons recensé deux athlètes et trois cadres positifs. Nous avons contacté dès que possible leurs potentiels cas contacts, et nous avons adressé à nouveau un message de prudence à la délégation le vendredi 12 mars. Nous remarquons, aujourd’hui, que nous ne sommes pas la seule délégation à avoir été touchée. De nombreux cas ont été recensés au sein des équipes hollandaise, italienne, anglaise. Il y a très probablement eu une circulation du virus entre les délégations, le risque zéro n'existe malheureusement pas. European Athletics travaille déjà activement à l’identification des axes d’amélioration, et nous serons d’ailleurs associés à cette réflexion dans la perspective des prochains grands rendez-vous.
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