L’équipe de France aborde les Relais mondiaux, organisés ce week-end à Chorzow (Pologne), avec l’objectif de qualifier tous les relais engagés pour les Jeux olympiques. Si les 4x100 m et 4x400 m masculins ont déjà leur billet en poche pour le Japon, les 4x100 m et 4x400 m féminins jouent gros, tout comme le 4x400 m mixte. C’est le monde à l’envers. D’habitude, les séries des grands championnats sont un objectif intermédiaire, avant la grande explication finale. Cette fois, le temps d’un week-end annoncé très pluvieux dans le sud-ouest de la Pologne, l’enjeu est poussé à son paroxysme dès le premier tour. Car pour se qualifier pour les Jeux de Tokyo dès maintenant, et éviter d’avoir à aller chercher un périlleux ticket au temps au cours des prochaines semaines, le contrat à remplir est limpide : intégrer le top 8 (parmi les équipes qui ne sont pas encore qualifiées). Ce qui signifierait faire coup double, puisque des tickets pour les Mondiaux de Eugene (Etats-Unis), programmés en 2022, seront également délivrés dans chaque épreuve aux 10 meilleures équipes (et même 12 pour le relais mixte). « Il faudra tout donner dès les séries, prévient Olivier Vallaeys, manager des 4x400 m en binôme avec Djamel Boudebibah, entraîneur de ces relais. Le but sera d’aligner d’entrée les meilleures équipes possibles. Ensuite, en cas de qualification en finale, même si l’on ne crachera pas sur des médailles, on pourra éventuellement aligner des jeunes pour leur permettre de s’aguerrir. » Le 4x400 m féminin, qui enregistre le retour de Floria Gueï, peut compter sur ses meilleurs éléments, à l’exception de Déborah Sananes. Amandine Brossier, seule Tricolore en lice sur le double tour de piste lors des Europe de Torun, et Sokhna Lacoste, révélation de la saison estivale 2020, sont ainsi du voyage. La qualification pour Tokyo est dans toutes les têtes, comme sur le relais mixte, « peut-être l’épreuve la plus universelle des Jeux », dixit Olivier Vallaeys. Le 4x400 m messieurs, septième à Doha, est déjà assuré d’être au Japon. Reste à faire un grand pas vers les Mondiaux de Eugene en s’appuyant sur une équipe emmenée par Thomas Jordier, qui a franchi un gros palier lors de la saison hivernale, mais sans plusieurs cadres qui se remettent de blessures. Des collectifs homogènes
La donne est la même côté 4x100 m, avec des hommes déjà qualifiés pour Tokyo et des femmes attendues au tournant. « Si on est à notre niveau, le top 8 est très envisageable, estime Franck Né, responsable du relais féminin. Il ne faudra pas prendre des risques démesurés. » Les absences de pays majeurs du sprint, comme les Etats-Unis, la Jamaïque, l’Australie, la Chine, les Bahamas, Trinité-et-Tobago ou encore le Canada, ouvrent des portes. Même sans Carolle Zahi, touchée aux lombaires et forfait de dernière minute, locomotive de ce « groupe homogène » avec Orlann Ombissa-Dzangue. Malgré les contraintes sanitaires, les Bleues ont pu se retrouver à plusieurs reprises depuis octobre dernier pour travailler leurs passages. Des rassemblements également plébiscités par leurs homologues masculins, qui retrouveront notamment sur leur route les sprinters japonais et hollandais. « On a effectué un gros travail technique cette saison, mais ce qui va maintenant faire la différence, c’est le niveau individuel de chaque sprinter, rappelle Dimitri Démonière, responsable de ce relais. Et pour l’évaluer, il n’y a rien de mieux que la compétition. » Si Jimmy Vicaut poursuit sa préparation aux Etats-Unis, tous les autres sprinters tricolores du haut du panier sont présents, à commencer par Mouhamadou Fall et Amaury Golitin, en piste lors des Europe indoor de Torun en mars dernier. « L’objectif, en plus d’avoir un bon couloir pour les Jeux, est d’être capable de présenter une équipe performante dès le premier tour, quelle que soit sa composition. Car ce sera un paramètre à prendre en compte à Tokyo, où l’on peut avoir des athlètes qui font des finales individuelles. Il faut essayer des choses. » Et, pourquoi pas, tenter de s’inviter sur le podium, avec de la confiance et de belles primes à la clé. La rédaction La compétition sera retransmise en direct et en intégralité sur la chaîne Youtube de World Athletics. Samedi à partir de 19h, dimanche à partir de 19h20. |