Compteur (déjà !) débloqué pour l’équipe de France juniors à Tallinn (Estonie), avec une médaille de bronze joliment décrochée par Maële Biré-Heslouis sur le 10 000 m marche. Plus tôt dans la journée, Jeff Erius signait sur 100 m le meilleur chrono européen de l’histoire chez les cadets. Les autres Bleus ont assuré, à l’image de Mathilde Descoux, en finale du 400 m, nouveau record personnel à la clé.
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La Médaille |
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Maële Biré-Heslouis nage dans le bonheur
Elle a relevé ses lunettes de soleil dans la dernière ligne droite, comme pour savourer pleinement son arrivée. Maële Bire-Heslouis a brillamment ouvert le compteur de l’Équipe de France, en décrochant la médaille de bronze sur 10 000 m marche. « Il faisait très chaud, donc je suis partie prudemment, puis j'ai accéléré et j'ai tout donné. À mi-course, j'étais cinquième, je suis passée quatrième et je me suis dit : ce n'est pas possible de finir à cette place », racontait-elle
après l’épreuve. Septième temps des engagées, la sociétaire du Pays Saint-Lois Athletisme n’est finalement devancée que par l’athlète russe évoluant sous bannière neutre, Yuliya Khalilova (46’14’’21), et la Tchèque Eliška Martinkova (46’23’’74). « Elle n’était pas dans le top 3 au bilan européen, mais on sait qu’il peut toujours y avoir des surprises à la marche. Et on connaît son potentiel et ses qualités », appréciait Pierre Friteyre, référent U20 au sein de la direction technique nationale, en évoquant
son récent record
de France sur 10 km, acquis lors de la Coupe d’Europe de marche en mai dernier. « Ma troisième place à Podebrady (République Tchèque) était déjà assez inattendue, avoue-t-elle. Là, c'est le niveau encore au-dessus. Ça n'est que du bonheur après mes galères de l’hiver ! » Maële Biré-Heslouis a en effet dû s’accrocher, éloignée des pistes pendant près de trois mois, après avoir contracté le Covid-19.
En franchissant la ligne en 46’32’’94, elle explose aussi son record personnel de plus d’une minute, établi sur la piste de Saran à l’automne dernier (47’50’’05). Elle n’échoue qu’à un dixième du record de France U20, détenu par Camille Moutard. « Camille n’a qu’un an de plus que moi, comme Pauline (Stey), fait remarquer la Normande. Ce sont deux filles que j’admire. Savoir que je suis tout près d’elles au même âge me donne confiance. »
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La Perf |
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La fusée Erius
Jeff Erius n’a pas traîné pour marquer les esprits. Encore cadet, surclassé à l’occasion de ces championnats d’Europe U20, il a battu le record de France de sa catégorie d’âge dès les séries, en bouclant son 100 m en 10’’29. Il s’agit aussi de la meilleure performance européenne de tous les temps chez les cadets. En terminant deuxième de sa demi-finale cet après-midi, avec un très bon 10’’35, il se donne le droit de rêver à la boite. Départ prévu à 16h10 heure française
ce jeudi. « Le niveau de la finale est très dense. Mais s’il réalise une très belle course, on peut espérer qu’il s’approche, voire qu’il accroche le podium », estime Pierre Friteyre.
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Le Temps Fort |
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Carton plein pour les garçons à la longueur
Erwan Konate, Bryan Mucret, Sacha Quequin : ils seront trois Français en finale du saut en longueur ce jeudi. Les deux premiers nommés ont dominé leur concours de qualification. Konaté en a profité pour améliorer sa meilleure marque de onze centimètres, avec un saut mesuré 7,74 m (+1,1m/s) grâce notamment à une planche millimétrée. Bryan Mucret est retombé à 7,69 m (+1,6m/s). Enfin, Sacha Quequin, après deux essais non validés, n’a rien
lâché pour aller chercher sa place en finale avec 7,37 m (+0,4m/s).
100 % de réussite également pour les spécialistes féminines du triple saut et du saut à la perche. Sohane Aucagos (13,49 m, +0,2m/s) et Aminata N'Diaye (13,00 m, +1,1m/s ; record personnel) se sont qualifiées pour la finale qui se tiendra ce jeudi à 15h15, heure française. Emma Brentel et Elise Russis ont toutes les deux franchi une barre à quatre mètres au premier essai, terminant en tête de leur groupe de qualification.
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La Promesse |
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Descoux passe un cap
Championne de France U20 le week-end dernier à Evry-Bondoufle, Mathilde Descoux confiait avoir fait le déplacement pour travailler l’enchaînement des courses. Une répétition qui a porté ses fruits, puisque la Montpelliéraine a brillamment géré le redoutable défi de deux tours de piste en une seule journée. Après une série maîtrisée en 54’’29 le matin, elle est passée en demi-finales pour la première fois de sa carrière sous les 54 secondes (53’’99). Quatrième de sa demie,
elle a obtenu son billet pour la finale au temps.
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Et Aussi |
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Bruxelle a eu chaud
« Il nous a fait un peu peur, mais ça a fini par passer ! ». Pierre Friteyre n’était sans doute pas le seul à être inquiet jeudi matin, pendant que Jean-Baptiste Bruxelle manquait ses deux premiers essais lors des qualifications du lancer du marteau. Le sociétaire de l’Amiens UC a sauvé sa place au troisième et dernier essai, en expédiant son engin à 71,33 m, loin de son record personnel fixé à 80,94 m. S’il parvient à se libérer, Bruxelle a bien sûr le potentiel
pour s’inviter sur le podium en finale, un concours prévu ce vendredi en fin de journée.
Contrat rempli pour les demi-fondeurs Ylies Mihoubi, vaibqueur de sa série sur 1 500 m en 3’47’’59 et Julia Chérot, troisième de la sienne sur 800 m en 2’08’’04. Ça passe aussi pour Lenny Brisseault au javelot, deuxième de son groupe de qualifications avec 72,50 m et Paul Metayer à la hauteur, avec un saut à 2,13 m.
Unique française engagée à l’heptathlon, Noémie Desailly occupe la quinzième place après quatre épreuves avec 3 167 points. Seules ombres au tableau de cette « très bonne journée » : l’élimination en séries du 3 000 m steeple de Nina Guillaud, qui réalise malgré tout son deuxième chrono de la saison en 10’45’’94. La Chambérienne a semble-t-il eu des difficultés à s’adapter à l’horaire matinal de la course et à la chaleur de Tallinn. Enfin, Audrey Couchot n’a pas réussi à franchir le
cap des qualifications au disque, avec un meilleur jet à 45,94 m.
Marion Canu pour athle.fr Photos : © Jean-Pierre Durand / FFA |