Dans une finale du 60 m haies U23 au couteau, Jeanice Laviolette s’est montré le plus solide mentalement pour aller chercher la victoire lors de la première journée des championnats de France espoirs et nationaux à Lyon ce samedi.

Le Temps Fort

Laviolette en survivant

Sur la ligne de départ, la finale du 60 m haies s’annonçait indécise, au moins pour l’attribution du titre national puisque la victoire semblait promise au Mauricien Jérémie Lararaudeuse (Nantes MA), impérial en séries et en demies. La course, électrique, a vu Kenny Fletcher, Cameron Ngo et Paul Chabauty partir tour à tour à la faute, après avoir pris tous les risques pour arracher la victoire. A ce jeu de quilles, Jeanice Laviolette (Stade Lamentin) n’a pas tremblé et a tenu bon dans son couloir pour filer droit en 7’’77.

Même Lararaudeuse, qui avait poliment chambré ses concurrents en demi-finale en coupant son effort bien avant l’arrivée, n’a pu suivre la cadence. « J’étais très remonté après la demie, se marre le nouveau champion de France. J’avais fait des fautes, surtout au départ, lors des tours précédents. Mais en finale, j’ai réussi à sortir une course correcte, en restant bien concentré. Je suis content de moi, même si le chrono n’est pas encore au top. »
Arrivé lundi en métropole, le Guadeloupéen repartira dans les prochains jours pour ne pas rater les cours, et reviendra dans l’Hexagone pour les championnats de France Elite à Miramas, dans quinze jours, où l’attend une autre grosse bataille.

La Perf'

Leconte s’offre le scalp de Samba-Mayela

Mallory Leconte (Saint-Denis Emotion) avait certes la meilleure performance des engagées sur 60 m, mais la présence de Cyrena Samba-Mayela (Lille MA), troisième performeuse mondiale de l’année sur les haies hautes, faisait de l’ombre à sa pancarte de favorite. Placées dans la même série, les deux sprinteuses ont alors subi la loi d’une troisième larronne, en la personne de la Martiniquaise Leelou Martial-ehoulet. Samba-Mayela a remis les pendules à l’heure en demies, mais c’est bien Leconte qui a surgi dans la deuxième moitié de la finale, pour aller coiffer sa rivale en 7’’34, nouveau record personnel. « Je savais qu’elle serait devant moi au départ, parce que c’est son point fort. Mais je ne me suis pas affolée et j’ai réussi à répondre au bon moment ! », savourait la championne de France, qui n’avait plus connu la joie d’une couronne nationale depuis cinq ans et une victoire chez les cadettes à Nantes en 2017.

La Décla

« Je ne peux pas me permettre d’aller à Liévin avec une course d’élan comme ça… »

Lucide, Maëlly Dalmat ne cachait pas sa déception à l’issue du concours de longueur, qu’elle a rempoté avec 6,21 m. Tout juste satisfaite d’avoir « gagné le championnat », la sauteuse d’Amiens UC regrettait d’avoir été trop irrégulière dans sa course d’élan pour ajouter à sa victoire une performance à la hauteur de ses attentes. Elle s’est engagée à travailler ce domaine à comme il le faut à l’entraînement pour arriver dans les meilleures conditions jeudi soir au meeting de Liévin, où la concurrence ne lui fera pas de cadeau.
Premier du concours masculin avec 7,56 m quelques heures plus tôt, Tom Campagne (Bordeaux Athlé) était sur la même longueur d’ondes. « J’étais endormi pendant la première partie du concours. J’ai réussi à avoir un déclic pour me réveiller par la suite et courir plus vite, mais ça ne s’est pas traduit dans les performances. »

Et Aussi

Giallurachis sur sa faim

Victorieuse, comme attendu, à la perche, Elina Giallurachis ne s’est pas éternisée sur l’aire de saut. Après avoir assuré à son entrée dans le concours à 4,25 m, la sociétaire de la Sco Sainte-Marguerite Marseille a échoué par trois fois à 4,40 m, une barre qu’elle « réussit pourtant régulièrement désormais. » La longueur du concours lui a peut-être couté le rythme qu’elle estimait trop faible dans sa phase terminale d’élan, ce qui ne lui a pas permis d’enchaîner autant qu’elle l’aurait souhaité, et de menacer son record.

Favori du 60 m, Aymeric Priam (RC Martinique) a tenu son rang, mais s’est quand même fait une frayeur lors de la finale. Après que le premier départ a été rappelé, le juge-arbitre a montré le carton vert à l’ensemble des partants, alors que le Martiniquais semblait avoi été le plus prompt à quitter les blocs, peut-être même un peu trop. Il a finalement assuré l’essentiel en 6’’76. La logique des bilans a également triomphé sur le 1500 m féminin, puisque Julia Ravet (Clermont AA) a réussi à se défaire in extremis de la résistance acharnée de Clara Liberman (Haute Bretagne Athlétisme), en 4’32’’36. A la hauteur, en revanche, Taylor Minos (EFCVO) a mordu la poussière, laissant le titre à Maël Cissé (Lille MA), qui a franchi 2,12 m au deuxième essai, contrairement à son dauphin Paul Métayer (Entente Tulle Brive Corrèze), qui a eu recours à une tentative supplémentaire.

La rédaction
Photos : © Maxime Delobel / Capture My Sport / FFA

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