Cinq mois après un premier rassemblement organisé à Cergy-Pontoise, les athlètes du collectif Ambition 2024 ont à nouveau été réunis durant quatre jours, du 24 au 27 mars, à Lyon. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur la préparation mentale, les choix de carrière, les médias, mais aussi sur la nutrition ou la fiscalité des athlètes de haut niveau. Un week-end riche et dense en partage d’expérience et en formation. En octobre dernier, 39 jeunes athlètes de moins de 25 ans avaient été réunis pour un premier regroupement du collectif « Ambition 2024 ». Cette fois-ci, ils étaient 35 à avoir rejoint la capitale des Gaules pour le deuxième rendez-vous de ce dispositif initié en 2020 et qui a pour vocation de proposer un suivi et un accompagnement personnalisé à une soixantaine de talents identifiés pour leur potentiel à entrer en finale des Jeux olympiques de Paris en 2024. « Ces regroupements sont organisés autour de quatre piliers : la transmission, la formation, la constitution d’un collectif et d’un esprit d’équipe, et enfin le ‘’home advantage’’ ou plus concrètement le fait de réussir dans un contexte favorable à la maison », décrit Pierre-Charles Peuf, responsable national du secteur avenir à la direction technique nationale et coordinateur de ce dispositif qui s’inspire en grande partie du concept des Etoiles du sport. Au programme de cette édition, des temps d’échanges avec la participation du perchiste Renaud Lavillenie, champion olympique en 2012, et de son coach Philippe d’Encausse pour évoquer « les choix de la performance », mais aussi des interventions de spécialistes sur des thématiques aussi variées que la préparation mentale, la nutrition ou la fiscalité, et des mises en situations concrètes avec des ateliers de ‘’media training’’. « Pour le premier regroupement, nous avions eu beaucoup de séances plénières. Cette fois, nous avons divisé le collectif en sous-groupe d’une quinzaine d’athlètes afin de travailler de façon un peu plus personnalisée » explique Pierre-Charles Peuf. Ainsi, pendant qu’une partie du groupe échangeait avec la triple championne olympique Marie-José Pérec et le préparateur mental Makis Chamalidis, sur la préparation mentale à l’approche d’un grand évènement, les choses à mettre en place pour réussir le jour J et la façon d’optimiser ses ressources dans l’instant, l’autre partie du groupe découvrait les différents temps médiatiques d’un grand championnat avec Mélanie Uzan, prestataire de la Fédération pour ses relations presse, avant d’apprendre à y faire face avec des ateliers de mise en situation filmés et décortiqués par les frères Ramid et Brahim Issad. Deux journalistes du Progrès et du Dauphiné Libéré, et trois préparateurs mentaux aux techniques diverses sont également intervenus afin d’enrichir les différents échanges. Autres temps forts du week-end : la visite du stade de l’Olympique Lyonnais avec la présentation de la collection « France » par Adidas, la rencontre avec l’ancien basketteur professionnel, Gaëtan Muller, désormais président de l’ASVEL, avant le match à domicile du club de Villeurbanne, mais aussi l’intervention du nutritionniste Mathieu Jouys en préambule de l’atelier « Top chef » organisé par la MAIF avec la cheffe Chloé Charles et Renaud Lavillenie, samedi soir. De quoi mettre des étoiles dans les yeux de tous les athlètes présents. 
Des athlètes rassurés et mieux armés « Je suis super contente d’avoir pu participer à ce week-end », savourait après coup la lanceuse de javelot, Jona Aigouy, médaillée de bronze des derniers championnats d’Europe espoirs, qui n’avait pas pu participer au premier regroupement en octobre. « Non seulement, j’ai pu retrouver mes camarades de l’équipe de France, mais j’ai aussi l’impression d’avoir appris beaucoup de choses au cours de ce séjour. Les ateliers de media training, par exemple, m’ont rassurée sur ma capacité à répondre aux médias. C’était très intéressant. J’ai aussi beaucoup apprécié l’intervention de Marie-Jo Pérec, qui a été incroyable, et les temps d’échanges avec les autres athlètes. Je me sens moins seule aujourd’hui face à mes problématiques, car j’ai pu me rendre compte que nous avions tous les mêmes. Le fait de pouvoir échanger entre nous, de voir que certains ont déjà trouvé des solutions pour les résoudre est rassurant. On sait que l’on peut communiquer entre nous pour s’entraider, c’est une force. » Le lanceur de marteau Jean-Baptiste Bruxelle ne dira pas le contraire. Lui aussi ressort satisfait de ce deuxième regroupement, même s’il regrette que ces moments ne soient pas davantage étalés sur une semaine « afin de pouvoir continuer à s’entrainer en parallèle ». Ces quatre journées ont en effet été « très denses mais très intéressantes ». En plus du media training, le médaillé de bronze des derniers mondiaux juniors a particulièrement apprécié les interventions du dimanche sur la fiscalité des athlètes de haut niveau. L’avocat fiscaliste, Maitre Dumollard, était venu en appui de Dominique Carlac’h, vice-présidente de la FFA et du MEDEF, pour évoquer les pièges à éviter dans la gestion et la comptabilité des revenus des athlètes de haut niveau avant d’évoquer les différentes manières de mettre en place des partenariats avec des mécènes ou des sponsors. Dans ce cadre, l’intervention de la fondeuse Mathilde Sénéchal a aussi permis aux jeunes athlètes de se rendre compte qu’il était possible, même sans avoir un palmarès international fourni, de monter des partenariats intéressants avec des acteurs locaux. Autant de petits trucs et d’astuces, livrés au fil des interventions mais aussi des échanges informels, pour aider tous ces jeunes athlètes talentueux à s’armer et à se préparer au mieux pour la grande échéance qui les attend logiquement en 2024. Six rassemblements de ce type les attendent courant 2022 et 2023. Véronique Bury pour athle.fr |