Après sept années de collaboration, Alexandra Tavernier et son entraîneur Gilles Dupray annoncent d’un commun accord la fin de leur relation de travail. Dans la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024, la lanceuse de marteau d’Annecy Haute Savoie Athlétisme souhaite mettre en place une nouvelle structure d’entrainement durant les deux années à venir. On y retrouvera notamment son père, Christophe, qui la rejoint en Bretagne. Pour athle.fr, la recordwoman de France revient sur ses choix forts.

Pourquoi avez-vous pris la décision de changer d’entraîneur ?

Après les Jeux de Tokyo, avec Gilles (Dupray), on s’est longuement interrogés pour savoir si on repartait ensemble. On a finalement pris la décision, d’un commun accord, d’arrêter là notre collaboration. On était sans doute à la fin de quelque chose, les rencontres comme les fins d’aventure font partie de la vie d’un sportif de haut niveau. J’ai la particularité, contrairement à d’autres athlètes, de ne pas avoir connu une seule coupure en dix ans. J’ai participé à tous les grands championnats jeunes puis seniors à partir de 2011. J’avais sans doute besoin de renouveau et d’une bouffée d’air frais venue de Haute-Savoie.

C’est votre père, Christophe Tavernier, qui va vous entraîner jusqu’aux Jeux olympiques de Paris 2024. Pourquoi ce choix ?

Avec mon père, on est sur la même longueur d’ondes. On partage à 100 % la même philosophie des lancers, après avoir consolidé nos connaissances sur le plan technique auprès de Gilles pendant toutes ces années. Il va me rejoindre en s’installant à son tour en Bretagne et nous allons pouvoir garder comme camp de base Ploumilliau. Ça me tenait à cœur de rester ici, où nous avons monté un vrai centre de lancers. C’est l’occasion de poursuivre dans cette démarche et de montrer qu’on peut faire du haut niveau rural. Avec mon père, nous n’allons pas fonctionner en binôme, puisque c’est toute une équipe qui est en train de se former avec le soutien de la Fédération, pour gérer toutes les spécificités du haut niveau, notamment sur le plan de la programmation et du calendrier. Nous avons déjà identifié une personne qui sera en charge de la préparation physique.

De quelle manière la Fédération vous a-t-elle accompagnée dans ce processus ?

Il y a eu un long travail de réflexion personnelle. Puis j’ai échangé avec Thierry (Cristel), responsable national des lancers, et une réunion s’est tenue hier (lundi) au siège de la Fédération avec Romain Barras, directeur de la haute performance, Patrick Ranvier, directeur technique national, ainsi que Gilles et Thierry. Romain et Patrick ont pu apporter un œil extérieur et une expertise du haut niveau, avec des points de vue intéressants et complémentaires. Nous sommes ressortis de ces échanges avec des solutions. La Fédération me soutient au quotidien, c’était important pour moi de l’intégrer à la construction de mon nouveau projet.