Wilfried Happio et Rénelle Lamote ont brillé jeudi soir sur la piste historique du Bislett Stadion dans la capitale norvégienne. Le premier a pris la troisième place du 400 m haies en 49’’01, son record. La seconde s’est également illustrée avec un 800 m bouclé en 1’58’’50. Les autres Tricolores ont connu une soirée plus contrastée dans des conditions météo difficiles.

Happio à bonne allure

Petit à petit, le sociétaire du Lille Métropole Athlétisme, triple champion de France du 400 m haies et demi-finaliste olympique l’an dernier, se rapproche des minima mondiaux requis pour s’envoler vers les États-Unis en juillet (48’’90). Avec un tour de piste avec obstacles bouclé hier soir en 49’’01, meilleure performance française de la saison et nouveau record personnel, Wilfried Happio sait qu’il les a désormais dans les jambes. L’élève d’Olivier Vallaeys, qui n’avait pas couru aussi vite depuis 2019 et qui n’a été devancé hier soir que par l’intouchable Brésilien Alison Dos Santos (47’’26) et l’Estonien Rasmus Mägi (48’’51), a signé un deuxième podium de suite en Ligue de diamant et envoie un signal fort à une semaine des championnats de France Élite.

Lamote en confiance

Rénelle Lamote a bouclé hier soir le double tour de piste osloïte en 1’58’’50, troisième course de suite sous les deux minutes pour autant de podiums en Ligue de diamant. La licenciée du Racing Multi Athlon a confirmé ses minima mondiaux et a pu se rassurer avec une fin de course solide, dans la foulée des deux meilleures Européennes cette saison, les Britanniques Keely Hodgkinson (1'57''71), vice-championne olympique du 800 m, et Laura Muir (1'58''09), vice-championne olympique du 1500 m.

Les autres Bleus moins heureux

Les cinq autres Français engagés hier soir ont connu moins de succès au fil de la soirée, rythmée par plusieurs épisodes de pluie et de vent. Les frères Lavillenie, qui s’étaient rassurés la semaine passée, n’ont pas pu s’exprimer comme ils l’auraient souhaité : Renaud Lavillenie s’est classé cinquième en ne franchissant qu’une seule hauteur (5,60 m), tandis que Valentin n’est pas parvenu à passer la moindre barre. Les deux Clermontois tenteront de rebondir à Charlety demain lors du meeting de Paris, dans des conditions totalement différentes.
La discobole du Lyon Athlétisme Mélina Robert-Michon n’a pas réussi à améliorer sa meilleure marque de la saison (62,61 m) et à se rapprocher des minima de Eugene (63,50 m), se classant septième avec un cinquième essai mesuré à 58,70 m. Wilhem Belocian (Lille Métropole Athlétisme) a, quant à lui, ressenti une pointe de douleur à l’ischio et a préféré stopper son effort lors du 110 m haies remporté par la sensation américaine Devon Allen en 13’’22. Enfin, Gémima Joseph (Rou Kou), de retour d’une grosse blessure cet hiver, s’est classée septième du 200 m en 23’’88, loin de son record établi l’an dernier (22''77).

Ingebrigtsen dans son jardin, Duplantis sur son nuage

Le local Jakob Ingebrigtsen, champion olympique du 1500 m, a brillé lors d’un mile taillé pour lui et pour le spectacle. Tout en maîtrise, il s’est imposé en 3’46’’46, échouant à 14 centièmes du record d’Europe du Britannique Steve Cram. L’autre héros scandinave de la soirée, le Suédois Mondo Duplantis, a franchi au premier essai 6,02 m, dans des conditions pourtant défavorables pour atteindre ses hauteurs. C’est la meilleure performance mondiale de la saison. Enfin, la Hollandaise Femke Bol a survolé le 400 m haies en 52’’61, nouveau record du meeting. Un chrono impressionnant dans ces conditions, qui rappelle qu’elle a le potentiel pour aller titiller la recordwoman du monde Sydney McLaughlin.

La rédaction