La troisième journée des Mondiaux U20 a été marquée par la belle sixième place de Marie-Josée Bovele-Linaka en finale du du disque, assortie d’un nouveau record personnel (51,63 m). L’heptathlète Luna Goureau a également brillé, en battant - voire explosant - trois de ses records personnels, ce qui lui permet de pointer à la troisième place du classement provisoire. La finale de la perche féminine a été repoussée à ce jeudi, en raison du déluge qui
s’est abattu sur le stade dans l’après-midi à Cali (Colombie).
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Le Temps Fort |
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Bovele-Linaka déjoue les pronostics
En début de compétition, la lanceuse de disque Marie-Josée Bovele-linaka visait déjà la finale, elle qui était arrivée à Cali avec la quatorzième marque des engagées (51,43 m). Un peu stressée lors des qualifications, comme elle l’avait confié lundi, elle a réussi à se lâcher en finale dès son premier jet, en expédiant son engin à 51,07 m, une performance synonyme de deuxième place provisoire. En confiance après cette première tentative, elle a ensuite envoyé son disque dans
la cage à deux reprises, avant de l’expédier à 51,63 m, nouveau record personnel. Après un cinquième jet en-deçà, la lanceuse du Nice Cote D'azur Athlétisme a conclu son concours avec 50,37 m.
Finalement sixième, elle avait le sourire à l’issue du concours, remporté par la Suédoise Emma Sralla (56,15 m), et décalé de 45 minutes en raison des intempéries. « Je suis très contente, car j’ai dû travailler dur pour en arriver là, même si je suis un tout petit peu déçue, car on veut toujours plus », confiait-elle. Elle racontait aussi avoir lancé à 54 mètres à l’échauffement. « Mais comme ma technique n’est pas parfaite, je savais que ça pouvait ensuite passer, ou pas. Il faut donc que je
continue à travailler », ajoutait celle qui sera encore chez les juniors l’année prochaine.
Olivier Rambaud, qui conseille les lanceurs tricolores en Colombie, tire un bilan extrêmement positif de son concours, « super constant » : « Elle bat son record et termine sixième, donc il n’y a pas grand-chose à dire, surtout pour une première expérience à ce niveau-là. En fait, elle sent qu’elle a du jus, donc elle ne finit pas ses jets techniquement. Mais en même temps, cela veut dire qu’elle a de la réserve : c’est de bon augure. »
Avant Marie-Josée Bovele-Linaka, seules deux Françaises avaient réussi à faire mieux au disque lors des Mondiaux U20 : Mélina Robert-Michon (2e en 1998) et Amanda Ngandu-Ntumba (4e en 2018).
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La Décla |
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« Pour l’instant, c’est ma meilleure première journée d’heptathlon, j’ai même envie de pleurer ! I’m crazy ! »

À l’issue de sa première journée d’heptathlon, Luna Goureau n’en revenait pas, après avoir battu - voire explosé - trois de ses records personnels. Tout d’abord sur 100 m haies, où elle a réalisé 13’’39 (-1.3), soit 14 centièmes de moins que son précédent record, lors d’une course où elle s’est « sentie très relâchée et propre ». Un excellent chrono… qui la place au douzième rang mondial U20 de la saison, elle qui s’était imposée dans cette épreuve lors des championnats
de France en juillet. À la hauteur, elle a ensuite réalisé son meilleur saut de la saison (1,63 m), avant d’expédier le poids à 13,35 m, 31 centimètres au-delà de son précédent record, bien qu’elle avouait lancer « sans technique ».
Ça, c’était avant que qu’un déluge de pluie ne s’abatte sur le stade. Alors qu’elle devait initialement courir le 200 m vers 16h30, la course s’est finalement déroulée deux heures plus tard, sur une piste encore humide. Ces conditions - pas forcément idéales pour réaliser un chrono - n’ont pourtant pas empêché l’athlète du Tarbes Pyrénées Athlétisme de mettre une énorme claque à son record personnel : 23’’91 (+0.5), soit environ une seconde de moins que ses 24''83 réalisés début juillet. « Je suis choquée
de mon chrono, lâchait-elle après son 200 m, surexcitée. Avant la course, j’en avais marre d’attendre. Mais comme je suis une personne qui marche à l’énervement, je me suis dit “je vais toutes les bouffer” ! Et puis, je suis une sprinteuse à la base, alors je cours qu’il pleuve ou qu’il vente. »
Résultat : 3577 points à la fin de première journée, ce qui lui permet d’occuper la troisième place du classement général provisoire. « Pour demain, je croise les doigts, car c’est toujours là où je perds les points », confiait-elle. Après ce qu’elle a démontré mercredi, nul doute qu’elle aura aussi des ailes lors de la seconde journée, lors de laquelle elle retrouvera notamment la Finlandaise Saga Vanninen, pour l’instant en tête avec 3666 unités et leader du bilan mondial.
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Les Promesses |
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Une seconde finale mondiale pour Cartieaux

Après sa série du 3000 m steeple, bouclée à la cinquième place en 9’01’’37, Baptiste Cartieaux assurait avoir « tout donné », même s’il estimait que son franchissement des barrières était « peut-être à améliorer ». Il craignait toutefois que son chrono soit insuffisant pour passer en finale, alors que seuls les trois premiers étaient qualifiés directement. Durant la première moitié de course, le peloton était resté plutôt compact, puis il s’était
étiré progressivement. À trois tours de l’arrivée, le coureur de l’EA Cergy Pontoise Athlétisme pointait encore en septième position, parvenant ensuite à grappiller deux places, petit à petit. À l’issue des trois séries, le verdict est finalement tombé : grâce à son chrono, Baptiste Cartieaux pourra bien participer à sa seconde finale mondiale U20, un an après celle de Nairobi, où il avait terminé onzième. Elle aura lieu samedi à 17h heure locale (minuit heure française). Il y retrouvera notamment le Marocain
Salaheddine Ben Yazide et l’Ethiopien Samuel Firewu, qui seront favoris de la course (8’19’’ cette saison).
Ça ne passe pas, en revanche, pour Matthys Bourse, le second Tricolore engagé dans cette épreuve. Idéalement positionné durant la première moitié de course, il a ensuite rétrogradé progressivement, coupant la ligne d’arrivée en douzième position, en 9’23’’04. Après sa course, il expliquait qu’il avait eu « de bonnes sensations à l’entraînement », et qu’il avait donc tenté de rester dans le wagon de tête, avant de « ne plus avoir de jus dans les jambes et du mal à respirer ». « Je visais
une qualification en finale : tant pis, on va revenir plus fort », a conclu le coureur du Trégueux Langueux Athlétisme.
Direction les demi-finales pour Gandrey
Comme sur le steeple, deux Français étaient engagés en séries du 400 m haies. Sonny Gandrey est parvenu à se qualifier pour les demi-finales, après avoir pris la troisième place de sa course en 51’’53, à 55 centièmes de son record, soit le dernier billet pour passer directement ce premier tour. Le hurdler de l’EA Mâcon confiait toutefois avoir « ressenti de la fatigue » durant la course : « J’ai les jambes lourdes depuis notre arrivée ici, et même
sur le plan technique, c’était moyen. » Lors de sa demi-finale, qui aura lieu jeudi, il tentera de retrouver de meilleures sensations.
Lucas Vivin, lui, n’aura pas la chance de participer aux demies. Après avoir coupé la ligne d’arrivée en quatrième position, il a d’ailleurs secoué la tête, avant de mettre un genou à terre. Avec son chrono de 52’’55, il lui manque 39 centièmes pour être qualifié au temps pour le tour suivant, lui qui était arrivé en Colombie avec un record en 51''69. De quoi nourrir quelques regrets, surtout qu’il assurait être « super bien au niveau des jambes ». La faute à des erreurs techniques : « C’est
la pire course de ma saison. Je pense que c’est lié au fait que je me suis trop focalisé sur les autres… », confiait le camarade de club de Baptiste Cartieaux.
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Pas de finale pour Brelivet
Onzième temps des engagés dans sa série du 3000 m, Loann Brelivet savait que la qualification en finale ne serait pas aisée. Dès le premier tour, l’Ougandais Dan Kinet a creusé l’écart, suivi seulement par deux athlètes, le reste de la troupe- dont le Français - tentant de s’accrocher derrière. Le peloton s’est ensuite étiré petit à petit. Le Breton du Quimper Athlétisme a finalement coupé la ligne d’arrivée en quatorzième position, en 8’25’’95, insuffisant pour aller
en finale, avant de rester allongé au sol un moment. « J’avais de bonnes jambes mais j’ai ressenti au bout de 1000 m le manque d’oxygène, avec l’altitude et l’humidité », a-t-il confié juste après sa série. La ville de Cali est située à 1000 mètres d’altitude, et le taux d’humidité était de 88 % lors de sa course. « Il reste beaucoup de travail à effectuer, quand je vois les Africains », a-t-il ajouté.
Déception pour Freyche
Coup dur pour Florella Freyche, éliminée en qualifications du marteau sans avoir réussi à valider un seul jet : son marteau a terminé dans les filets, lors de ses première et troisième tentatives, et hors secteur, à son deuxième jet. « Je n’ai pas été assez bonne, c’est dommage que ça arrive ici », soupirait la lanceuse de l’Entente Sud Lyonnais, à l’issue de son concours. « Dans l’intention, c’était pourtant bien, mais elle a eu un manque de réussite », regrettait
Olivier Rambaud, son entraîneur.
Reportée en raison des intempéries, la finale de la perche féminine - à laquelle participeront Elise Russis et Léa Mauberret - se déroulera finalement jeudi à 11h heure locale (18h heure française).
A Cali, Chloé Lauvergnier pour athle.fr Photos : © Thomas Windestam / FFA
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