La spécialiste de l’ultra licenciée à l’Athlé Provence Clubs a été sacrée championne du monde du 100 km, ce samedi à Berlin. Elle s’est imposée en 7h04’03’’, nouveau record d’Europe, à l’issue d’une magnifique remontée. Camille Chaigneau monte sur la deuxième marche du podium en 7h06’32’’, record personnel explosé. Les Bleues terminent deuxièmes par équipes, tout comme leurs homologues masculins, emmenés par Guillaume Ruel, auteur d’un nouveau record de France en 6h19’51’’.

Avec elle, tout a l’air si facile. C’est pourtant un authentique exploit qu’a réalisé ce samedi matin Floriane Hot, en s’imposant dans la capitale allemande lors des Mondiaux du 100 km. Elle s’est appuyée sur son habituel cocktail gagnant : une foulée rasante et économique, idéale pour la distance, une allure réglée aux petits oignons, et un sourire bluffant accroché à son visage du premier au dernier mètre, même si elle a logiquement terminé son effort épuisée. Septième au passage au marathon, en un peu moins de 3 heures, l’athlète au gabarit de poche a grappillé les places sans jamais s’affoler, lors d’une course disputée sous un ciel nuageux et même parfois un peu pluvieux, avec une température ne dépassant pas les 22°C. Elle a intégré le podium aux alentours du 80e km puis, sur sa lancée, a pris les commandes de la course au 87e km en dépassant sa compatriote Camille Chaigneau, qui faisait jusque-là la course en tête.

Record personnel et médaille d’argent pour Chaigneau

Une première place qu’elle n’a plus quittée pour couper la ligne d’arrivée en 7h04’03’’, nouveau record d’Europe et donc de France (ancien record national : 7h26’44’’ par Laurence Fricotteaux-Klein en 2007), et marque de référence personnelle bien sûr explosée. Un chrono exceptionnel pour l’athlète de 30 ans, qui ne disputait que le deuxième 100 km de sa carrière, après son titre lors des championnats de France à Belvès en avril en 7h42’24’’. Un bonheur ne venant jamais seul, Camille Chaigneau monte sur la deuxième marche du podium en 7h06’32’’ devant l’Irlandaise Caitriona Jennings (7h07’16’’), après avoir pris ses responsabilités et avoir superbement résisté au mental, même quand elle a été dépassée par Floriane Hot. La sociétaire du Dijon UC fait aussi voler en éclats son record, qui était de 7h28’58’’. Les Tricolores se classent deuxièmes par équipes derrière les Etats-Unis, avec également Stéphanie Gicquel, 32e en 8h06’11’’ malgré des douleurs au dos qui ont perturbé sa fin de préparation.

Les Bleus vice-champions du monde

La folle journée des Bleus est complétée par la médaille d’argent collective des hommes. Les Tricolores ont pu s’appuyer sur un Guillaume Ruel offensif. Longtemps aux avant-postes sur des bases très rapides après avoir attaqué au bout de seulement 10 km, l’ultra-fondeur du Stade Olympique du Maine, victime de crampes, a coincé sur la deuxième partie de course et n’a pas pu préserver sa place sur le podium. Mais il termine à une très prometteuse cinquième place en 6h19’51, effaçant des tablettes les 6h23’15’’ de Pascal Fétizon en 2000, lors d’une course marquée par le doublé des Japonais Okayama (6h12’10’’) et Yamaguchi (6h17’20’’), devant le Hollandais Piet Wiersma (6h18’47’’). Benjamin Polin et Julien Nison complètent l’équipe, en finissant respectivement 19e en 6h45’29’’ et 24e en 6h49’50’’, l’or revenant logiquement aux Japonais. Erik Clavery a, lui, été contraint à l’abandon.

La rédaction
Photo : Olivier Gui / FFA