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Dans l’œil du coach : Audrey Hustache à l’Athlétic Club des Pays d’Agde
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Dans l’œil du coach : Audrey Hustache à l’Athlétic Club des Pays d’Agde

Pistard, routard, combinard, sauteur, lanceur, jeune, compétition, loisir, haut niveau, découverte, nature, ville. Autant de mots à combiner qui, au sein des près de deux mille clubs, font l’athlétisme en France. Parmi les rouages essentiels de chaque structure, l’entraîneur, quel que soit son profil, occupe une place à part. Athle.fr vous invite chaque mois à la rencontre de ces hommes et femmes de l’ombre. Rencontre avec Audrey Hustache, 44 ans, entraîneure d’épreuves combinées à l’Athlétic Club des Pays d’Agde.

De l’élaboration de ses propres plans d’entraînement depuis qu’elle a la vingtaine, Audrey Hustache, coach tout en étant encore athlète chez les masters, a gardé le souci du détail et l’amour de la planification. Méticuleuse mais toujours prête à s’adapter, elle a accompagné son fiston jusqu’à la deuxième place du décathlon des championnats de France juniors cette année, tout en s’occupant d’un groupe de gamins dont la fraîcheur d’esprit amène à de belles performances d’ensemble.

Votre définition de l'entraîneur ?

L’entraîneur, c’est le chef d’orchestre, celui qui articule les différentes variables, et elles sont nombreuses. C’est aussi ce qui fait l’intérêt et le charme de la fonction. Il doit délivrer un message assez sobre et le plus lisible possible. Entraîner, d’une certaine manière, c’est choisir, réfléchir, s’adapter en permanence. Non pas renoncer, mais mettre en suspens des thèmes qui seront incontournables dans la progression, mais pas prioritaires au regard d’où en est l’athlète et à son état de forme du moment. J’aime bien l’idée d’assise. La première d’entre toutes, c’est la santé. Sur ce socle, on peut construire une condition physique orientée qui permet d’aborder les apprentissages techniques dans les meilleures conditions. Je considère que le travail technique doit commencer très jeune et rester prioritaire jusqu’à l’entrée à l’âge adulte, mais qu’il ne doit jamais être conduit au détriment de l’équilibre physique et de la santé. En tant qu’entraîneur orientée épreuves combinées, j’aime bien l’idée qu’il faut avant tout être solide sur les fondamentaux. Faire simple, le faire aussi bien que possible, valider et passer à l’étape suivante. J’attache aussi une grande importance à la relation avec les athlètes : l’exigence envers ces derniers doit aller de pair avec une grande écoute, et c’est là que la confiance doit être de mise. L’athlète doit pouvoir se livrer sereinement et avec sincérité pour permettre au coach d’ajuster au mieux ses séances, notamment en ce qui concerne la charge de travail. Cela se construit sur la durée.

Entraîneur à Agde, c'est plus dur qu'ailleurs ?

Si on considère la météo en général et l’environnement aux alentours du stade, on est clairement privilégiés. Outre la piste et ses annexes, nous avons diverses possibilités pour faire des côtes et nous pouvons profiter des immenses plages pour des séances de PPG en période de reprise. La ville d’Agde nous laisse aussi une importante latitude quant au choix des créneaux horaires. Cette souplesse est appréciable. Le tableau serait idyllique si la piste et les aires de sauts n’étaient pas « au bout du rouleau ». Nous espérons une réfection dans un avenir proche. C’est parfois difficile aussi de voir partir les athlètes après leur Bac, car Agde n’est pas une ville universitaire. Mais après tout, l’essentiel est qu’ils soient bien dans leurs baskets et qu’ils continuent à s’épanouir. Cette saison, j’ai suivi mon fils, Antoine Ferranti, au Creps de Boulouris, afin de l’entraîner avec Gérard Vialette. Nous voulions franchir un cap : Antoine en termes de performances, et moi sur la formation. Nous sommes dans une structure idéale pour cela.

Ce qui vous énerve et vous plaît le plus dans votre fonction ?

Ce qui m’énerve, c’est d’entendre, et ce n’est d’ailleurs pas l’apanage du monde de l’athlétisme, que la blessure fait partie intégrante du parcours de l’athlète et que s’il se blesse, c’est qu’il n’était simplement pas prêt pour absorber l’entraînement qui lui est proposé, comme si c’était à l’athlète de s’adapter à l’entraîneur et pas l’inverse. La blessure peut arriver, mais on doit tout faire pour ne pas la créer. En tant que coaches, nous avons tous, à un moment ou un autre, un athlète qui se blesse. Mais il n’empêche que, pour moi, il est interdit de se blesser lors d’une séance. Tout est une question de progressivité dans la charge d’entraînement, quitte à prendre plus de temps pour arriver à ce que l’on souhaite. Pour autant, il n’est pas possible d’obtenir des résultats de haut niveau sans s’entraîner et sans être sur le fil du rasoir. L’équilibre est ténu entre la stimulation dont l’athlète va pouvoir retirer un bénéfice maximal et la surcharge qui conduit à l’épuisement ou la blessure. Il faut donc essayer de conserver cet équilibre en étant très attentif aux signes précurseurs négatifs et en accordant une grande attention à la planification. Sinon, ce qui m’agace aussi, c’est l’athlète qui ne vient pas, oublie de prévenir, arrive en retard ou qui n’a pas une bonne hygiène de vie. Ce qui me plaît, c’est de voir les jeunes atteindre leurs objectifs, éclater de spontanéité lorsqu’ils améliorent un record personnel qui leur a donné du fil à retordre. Bref, partager avec eux, les guider et les accompagner, même dans les moments de doute. Enfin, je ressens une grande satisfaction personnelle lorsque les athlètes arrivent au meilleur de leur forme le jour de leur échéance principale.

Vous êtes un coach "connectée" ou une entraîneure ‘’à l'ancienne" ?

50-50.  Je me sers encore beaucoup du stylo pour tout ce qui est de l’ordre de l’ébauche, puis j’entre mes planifications et séances sur l’ordinateur. Je n’hésite pas à passer par les réseaux sociaux pour communiquer avec les jeunes du club ou pour mettre en avant leurs résultats. Il m’arrive de me servir du retour vidéo, avec des athlètes confirmés, en particulier lorsqu’ils sont en perte de repères et que leur réalisation est éloignée de ce qu’ils pensent faire. Pour ce qui est de l’utilisation de dispositifs de pointe, je m’en remets à des centres qui sont équipés pour faire, par exemple, des bilans isocinétiques de rééquilibrage du corps.

Votre plus beau souvenir ?

S’il ne fallait en citer qu’un, ce serait la seconde place d’Antoine (Ferranti) lors du décathlon des championnats de France en cadets 1 à Laval en 2019, alors qu’il arrivait avec la dernière performance d’engagement. J’ai eu la confirmation à ce moment-là qu’il était vraiment fait pour la compétition. Je garde également un souvenir mémorable de la seconde place de nos benjamins au bilan français de l’Equip’Athlé en 2016. C’était une équipe de petits gars plutôt doués mais surtout très déterminés et solidaires. Plus récemment, je ne peux pas ne pas parler de la saison de Sateene Tagbo dans son ensemble. Une jeune fille talentueuse, double médaillée aux Pointes d’or, qui a terminé la saison avec la meilleure performance française au pentathlon et à l’heptathlon.

Quelle est votre relation avec les athlètes ?

J’échange beaucoup avec eux. Je m’efforce de les impliquer et de les installer dans un état d’esprit positif. Je n’hésite pas à leur demander ce qu’ils pensent, même si à la fin, c’est moi qui décide. Je m’efforce aussi de créer un climat dans lequel chacun se sent à l’aise et peut se livrer, même ceux qui sont moins performants. Je rigole pas mal avec eux aussi, ça n’empêche pas de bosser, au contraire. On part souvent en stage durant les vacances scolaires pour garder la fraîcheur du groupe. J’ai souvent aussi des athlètes à la maison, quand Antoine invite ses amis. C’est sympa mais c’est sa vie de jeune homme. L’athlétisme est très présent à la maison mais je sais aussi prendre le rôle de maman et quitter le survêtement de l’entraîneur.

Avez-vous un modèle d'entraîneur, dans l’athlétisme ou dans un autre sport ?

Je n’ai pas à proprement parler de mentor ou de maître à penser. Sans doute parce que mon parcours ne m’a pas amenée à côtoyer un coach durant des années. En revanche, plusieurs m’ont impressionnée ou simplement touchée par leur approche, si bien que j’ai plutôt le sentiment de m’être construite comme entraîneur par couches successives. Et puis, il y a les rencontres mais aussi les lectures. Je lis avec beaucoup d’attention les productions ou les interviews des autres coaches, même dans des sports autres que l’athlétisme, et ensuite je m’efforce de faire ma synthèse. Mais s’il fallait citer un nom, ce serait Jean-Yves Cochand pour toute sa science des épreuves combinées.

Trois mots pour définir votre groupe ?

Enthousiasme, détermination, rigueur.

Propos recueillis par Renaud Goude pour athle.fr

 

RB
Admin Athle.fr
les réactions (1)
Francois Bontemps - 28/09 (19h17)
Tres bel d'article d'une passionnée mais aussi d'une très belle personne: croiser la route d'Audrey est très enrichissant et source de motivation
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