Dans l’œil du coach : Olivier Rock à l’Athletic Club Villeneuve d’Ascq | ||||
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Pistard, routard, combinard, sauteur, lanceur, jeune, compétition, loisir, haut niveau, découverte, nature, ville. Autant de mots à combiner qui, au sein des près de deux mille clubs, font l’athlétisme en France. Parmi les rouages essentiels de chaque structure, l’entraîneur, quel que soit son profil, occupe une place à part. Athle.fr vous invite chaque mois à la rencontre de ces hommes et femmes de l’ombre. Rencontre avec Olivier Rock, 56 ans, entraîneur à l’Athletic Club Villeneuve d’Ascq. On l’appelle « Coach Rocko » dans la région. Il officie depuis trente ans et est attaché à sa terre du Nord, où modestie, travail et abnégation ne sont pas de vains mots. Entraîneur des prometteurs Hugo Houyez et Arthur Gervais, il sait aussi s’enthousiasmer d’une performance individuelle d’une performance plus modeste mais qui illumine les visages. Votre définition de l'entraîneur ? L’entraîneur doit être un rassembleur, quelqu’un qui motive ses athlètes pour leur donner les moyens de se dépasser tout en faisant le maximum pour leur donner les clés de la réussite. Il se doit d’être sans cesse en recherche du meilleur pour ses troupes, de s’approprier les nouvelles connaissances scientifiques pour continuer de progresser sur l’entraînement et en faire profiter son groupe. Les colloques, les stages, les échanges avec les autres coaches sont aussi très important. Il doit aussi être capable de transmettre sa passion auprès des jeunes dont il a la charge, c’est lui qui va leur insuffler l’envie d’aller plus loin et leur montrer qu’ils sont importants même s’ils n’ont pas un statut de champion. Entraîneur à Villeneuve d'Ascq, c'est plus dur qu'ailleurs ? D’un point de vue économique oui, car bien que nous soyons le deuxième club de la métropole de Lille, nous ne touchons aucune subvention de celle-ci. Notre principale source de revenus provient de la Ville. Trouver des sponsors devient de plus en plus compliqué surtout lorsqu’un grand club est à proximité. Nous sommes pourtant un club formateur, premiers du challenge régional cette année en benjamins-minimes, et il est toujours rageant de voir nos athlètes partir pour d’autres clubs en raison du manque de moyens. Mêler argent et athlétisme, ça ne fait pas bon ménage, ou du moins ce n’est pas ma conception du sport. Bien sûr, il en faut pour faire fonctionner un club et la professionnalisation des structures est certainement l’avenir, il en faut aussi pour un athlète de haut niveau qui doit payer ses stages, ses soins, son matériel ; mais voir un athlète « amateur » avoir un rapport direct avec l’argent, surtout lorsqu’il débute, ça me gêne. Sinon, pour la partie purement sportive, nous bénéficions d’un stade pratiquement réservé à l’athlétisme et nous avons aux abords immédiats du stade un lac, un bois, des côtes, tout ce qui est nécessaire pour le demi-fond. Il nous faudrait juste une vraie salle de musculation pour que cela soit parfait. Ce qui vous énerve et vous plaît le plus dans votre fonction ? Ce qui m’énerve le plus, ce sont les athlètes qui ont un vrai potentiel mais qui ne vont pas au bout de celui-ci, en prétextant des excuses pour éviter certaines séances. C’est aussi le manque de réactivité chez certain(e)s jeunes pour répondre à mes messages, je dois souvent faire plusieurs rappels et c’est souvent beaucoup d’énergie perdue pour rien. En revanche, j’aime les athlètes qui ont des ambitions même s’ils n’ont pas un potentiel énorme. Les voir tout mettre en œuvre pour réussir nous motive encore plus pour les aider à atteindre leur graal. Je considère qu’il faut cinq ans minimum pour atteindre la plénitude de son potentiel, alors les voir travailler en attendant la récompense me fait plaisir car je sais qu’ils vont y arriver. Et surtout, j’adore le regard dans les yeux des athlètes lorsqu’ils réalisent une perf’, quel que soit leur niveau, la joie qui émane du groupe lorsqu’un copain ou une copine réalise une belle performance. La convivialité, c’est primordial, on ne doit pas se voir juste pour s’entraîner mais aussi pour l’ambiance. Les jeunes passent beaucoup de temps sur leur téléphone, au moins pendant les séances, ils se sociabilisent autrement. Vous êtes un coach "connecté" ou un entraîneur ‘’à l'ancienne" ? Un peu des deux. Je couche souvent les grandes lignes des plans d’entraînement sur papier puis je transfère sur l’ordinateur pour garder des « traces », mais j’ai dû également me mettre sur les réseaux sociaux pour transmettre mes consignes puisque les jeunes sont y tous « accros » désormais. J’avoue que c’est pratique et que cela permet d’avoir des retours plus rapides, même s’il faut souvent faire des rappels. Votre plus beau souvenir ? Il y en a beaucoup, mais je pense à ma première athlète qui a été sélectionnée en équipe de France, Louise Vandaele sur 1500m indoor, le 12 février 2005, date que je ne pourrais pas oublier puisque c’était également le jour de la naissance de mon fils Nicolas. Sinon, il y a aussi la première médaille élite d’Hugo Houyez sur 800m en 2020, le premier titre national d’Arthur Gervais sur 3000m, en 2017, au lendemain d’une médaille d’argent sur 2000m steeple, après seulement six mois d’entraînement, la montée du club en N1C en 2015 et cette année aux Interclubs, mais aussi les nombreux titres nationaux de ma ‘’team’’. Je pourrais ajouter toutes les « premières fois » qui ont illuminé le regard des athlètes que j’entraîne. Quelle est votre relation avec les athlètes ? J’ai un rapport très amical avec mon groupe, on n’hésite pas à se chambrer durant l’entraînement, mais quand il faut je n’hésite pas non plus à les remettre dans le droit chemin, car le but et quand même de travailler pour progresser. En revanche, je me refuse de les voir trop régulièrement en dehors, car j’estime que chacun à droit à une certaine intimité. Bien sûr, un petit rassemblement entre nous de temps en temps permet de se voir différemment. Il faut savoir ne pas tout le temps être avec eux, déjà car on a tous une vie en dehors de l’athlétisme, et aussi parce que rester en circuit fermé « athlétisme » ce n’est pas bon. J’ajoute aussi que j’aime que les athlètes viennent me saluer avant la séance, question de politesse et de respect. Avez-vous un modèle d'entraîneur, dans l’athlétisme ou dans un autre sport ? Je me nourris beaucoup des personnes que j’ai rencontré dans ma propre pratique du demi-fond, chacun m’ayant apporté les bases de ma conception de l’entraînement. Je ne suis que le transmetteur de connaissances acquises tout au long de ma vie grâce à ces personnes. Mais je dois beaucoup à deux de mes coaches de jeunesse : André Billuart (ex-CTR Nord Pas de Calais) et Steve Scherpereel qui fut mon entraîneur à mon arrivée à Villeneuve d’Ascq en 1989. Ils m’ont appris la rigueur, la conception, le suivi. Trois mots pour définir votre groupe ? Travail, respect et convivialité. Propos recueillis par Renaud Goude pour athle.fr
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