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La Fédé : « L'athlétisme, le fil de ma vie »
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La Fédé : « L'athlétisme, le fil de ma vie »

La Fédération Française d’Athlétisme a appris le décès de Josiane Bordellier, qui s’en est allée le jeudi 10 novembre à l’âge de 83 ans. Pour lui rendre hommage, nous publions une interview d’elle parue dans le numéro de février-mars 2020 d’Athlétisme Magazine.

Ce n'est pas tout d'avoir de l'expérience, il faut savoir la transmettre. En 1965, après une belle carrière de lanceuse de poids (15 sélections internationales), Josiane Bordellier décidait de transmettre son savoir en bousculant les codes. Elle devenait entraîneure de lancers, notamment au marteau, épreuve qui ne deviendra officiellement mixte qu’en 1995. Elle avait pris sa « retraite » à l’automne 2019, à l’âge de 80 ans.

Comment êtes-vous devenue coach de lancers dans les années 60 ?

Un peu par hasard ! A l’époque, j’étais professeure d’éducation physique et internationale au poids. J'ai été contactée dès mon arrivée à Thionville par le président du club local, l’ES Thionville. Je suis devenue coach avant même de le réaliser. Je m’occupais de cinq lanceurs, dont trois au marteau, et quinze filles en multi-spécialités. J'étais encore en équipe de France et en poste au lycée, donc ça nécessitait une bonne organisation.

Quelles ont été les réactions dans le milieu de l’athlétisme ?

Lors des premières compétitions, près de la cage de marteau, il y avait bien sûr de la surprise. Une femme entraîneure, en plus au marteau, ça étonnait. Mais je n’étais pas une inconnue, puisque j’étais internationale au poids. J’ai donc été très bien accueillie. Même si, en stage, je me faisais un peu « charrier » en raison de ma prudence au niveau des charges en musculation, je crois que j'étais plutôt estimée par mes collègues masculins.

La passion d'entraîner ne s'est jamais tarie ?

Même si la lassitude ou le découragement se sont parfois fait sentir, il y a eu tellement de belles rencontres, de joie, de surprises, de plaisirs de toute sorte que le bilan est vite fait. En 1997, j’ai décidé d'arrêter d'entraîner. J’étais à trois ans de la retraite professionnelle et je ne voulais pas tout stopper en même temps. J'ai finalement retrouvé les stades en 2016 avec plaisir. Mais maintenant, place aux jeunes, je crois que j'ai bien donné ! Au final, entraîner aura été le fil de ma vie.

Votre plus beau souvenir ?

Je dirais « les plus beaux », car il y en a plusieurs. En tant qu'entraîneure, j'ai accompagné sept internationaux hommes et femmes, dont trois ont disputé les championnats d'Europe. Que l'on m'ait confié la préparation et l'encadrement des équipes de France féminines juniors et espoirs de lancers a toujours été une fierté. J'ajouterais la médaille d'or de la Fédération Française d'Athlétisme, une belle reconnaissance. J'aurais pu citer Quentin Bigot et son podium à Doha bien sûr, mais je ne me suis jamais considérée comme son entraîneure. J'ai formé un groupe en 2016 un peu par hasard autour de Quentin, suite à une rencontre un peu improbable et à sa demande. Il m'a parlé franchement, il avait envie que je reste et m'a convaincue. Tout le monde a le droit à une deuxième chance. Nous l'avons alors accompagné dix-huit mois, en attendant l'arrivée en France de Pierre-Jean Vazel, qui vivait en Chine et le coachait à distance. Enfin, les trois titres décrochés au marteau par l’A2M lors de la coupe de France en 2017, 2018, 2019, puisque je coachais trois des quatre lanceurs. Enfin, en tant qu'athlète, mon capitanat en équipe de France reste un moment fort. Une femme avec cette responsabilité, c’était assez rare à l'époque.

Votre définition de l'entraîneur ?

C'est une personne passionnée, compétente dans plusieurs domaines, avec un bon niveau d'expertise en technique et préparation physique. Elle doit être dans l'empathie et la compréhension de l'autre, avec une bonne dose de patience. J'ai toujours entraîné des groupes pendant des périodes d'au moins six ans. C’est le temps minimum qu'il faut pour atteindre le niveau espéré.

Entraîner, était-ce plus dur qu'une autre activité ?

Non, car la passion gomme bien des difficultés et aide à contrebalancer tout l'investissement et l'énergie qu'un entraîneur peut consacrer à son activité. Mais pour durer, il faut une vie personnelle stable et s'intéresser à d'autres choses. Vivre athlé, c'est bien, mais il faut avoir d'autres centres d'intérêts pour s'oxygéner. Mes autres passions sont les voyages et la photographie. D'ailleurs, je prépare un voyage au Pérou pour cette année.

Ce qui vous plaisait et vous contrariait le plus dans votre fonction ?

Quel plaisir de voir les athlètes évoluer en tant que sportifs, mais surtout en tant qu'êtres humains ! Quand j'organisais des mini-stages pour les jeunes pendant les vacances scolaires, après l'entraînement, on invitait les autres athlètes plus âgés à manger un morceau, c'était très convivial. Ce qui me contrariait, c’était de devoir parfois faire un rappel à l'ordre sur l'hygiène de vie, l’alimentation, le sommeil, la récupération. La génération actuelle est plus difficile, elle est tout le temps connectée et il lui faut tout, tout de suite. Mais personne n'a jamais quitté mon groupe pour ce type de soucis, j'ai toujours été dans le dialogue.

Vous êtes une coach connectée ou une entraîneure à l'ancienne ?

Entre les deux : mes bases datent des années 60, mais j'ai rapidement utilisé la vidéo au début des années 80 et utilisé la préparation mentale, alors que ce n'était pas trop à la mode. J'ai été un peu précurseure. On a aussi beaucoup travaillé en utilisant un élastique pour ménager les articulations et gagner de la souplesse, bien avant que ça devienne courant. J’aimais bien également m'inspirer d'autres sports pour adapter certaines méthodes de PPG, notamment pour les lancers.

Avez-vous un modèle d'entraîneur ?

J'ai surtout beaucoup appris de mon entraîneur personnel, René Bernez, à Batilly (Meurthe-et-Moselle), mais également d'Albert Rivet, mon coach en équipe de France. Je garde aussi en tête des échanges très intéressants lors de stages avec le Suisse Jean-Pierre Egger, qui était l’entraîneur de Werner Günthor, triple champion du monde du poids.

Propos recueillis par Renaud Goude

 

RB
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