Ils avaient moins de 16 ans lors de la saison 2021-22 et sont déjà passés de l’autre côté de la barrière en officiant comme jeunes juges. Une qualification ouverte aux licenciés FFA des catégories benjamins (U14) et minimes (U16), avec trois niveaux de formation (départemental, régional et fédéral). Athle.fr dresse le portrait de plusieurs d’entre eux. Premier épisode avec Romane Tallonne, licenciée à l’ASPTT Toulon la Valette.

« Elle est très discrète ‘à la ville’, on n’entend pas beaucoup le son de sa voix, mais quand elle entre dans son rôle de jeune juge, elle est transfigurée. » Jean-Luc Martin, référent jeunes juges à la Fédération, commence à bien les connaître, ses protégés menés jusqu’aux diplômes nationaux lors des échéances de fin 2021 (Pointes d’or à Tours, Coupe de France des ligues à Saint-Etienne et Equip’Athlé à Dreux)… voire internationaux avec la certification UNSS passée par certains à l’occasion de la Gymnasiade de Caen, sorte de championnat du monde scolaire, au mois de mai dernier. Et Romane Tallonne ne le démentira pas. De sa petite voix fine, elle opine : « Je me sens à l’aise sur la piste, j’aime ça. »

Quand elle se lance dans la formation de jeune juge, cette sprinteuse et sauteuse licenciée à l’ASPTT Toulon la Valette y voit au départ « l’occasion de passer encore plus de temps au stade et de voir les autres dans leur contexte de compétition. Je me suis dit ‘pourquoi pas.’ » Elle n’imagine pas en revanche que cela l’amènera « jusqu’à des grosses épreuves. La Gymnasiade, c’est carrément faire partie d’une équipe de France, c’est incroyable. On se retrouve à rencontrer des gens d’autres pays, côtoyer des athlètes internationaux… »

Un dossard de Kevin Mayer et un selfie avec ‘PML’

Et pour ce qui est des athlètes de premier plan, l’adolescente de 15 ans aura-t-elle ramené du stade Hélitas de Caen des souvenirs ? Elle n’en serait pas, après tout, à son coup d’essai : « J’ai récupéré le dossard de Kevin Mayer aux championnats de France Elite de Miramas l’an passé ! J’étais juge au saut en longueur. J’ai sollicité Pascal Martinot-Lagarde pour une photo, aussi. C’est génial à vivre quand on a comme moi un côté ‘fan’. C’est vrai que ce sont des trucs que je ne n’oserais jamais faire hors du cadre de l’athlétisme. »

Consciente de ce que l’activité lui aura apporté, y compris sur le plan personnel, la jeune fille n’en demeure pas moins circonspecte face à l’horizon incertain des études supérieures : « Je ne peux pas savoir pour le moment si je continuerai une fois adulte, ça dépendra de ce que je ferai comme études. Et comme je n’en sais rien du tout à cette heure… » On laissera alors le mot de la fin à Jean-Luc Martin : « Rendre service à la communauté, s’entraider, gagner en autonomie, les initier aux responsabilités et prises de décision sous notre houlette bienveillante… c’est tout un parcours humain que l’on se propose d’enrichir à travers le programme jeunes juges, et on n’est jamais aussi heureux que lorsqu’on retrouve des anciens épanouis dans leur vie d’adulte. Et si on a pu tenir un petit rôle là-dedans, c’est notre plus belle récompense. »

Guillaume Willecoq pour athle.fr
Photo : © Maxime Le Pihif