Ce fut Noël avant l’heure. Cinq entraîneurs et cadres techniques français, accompagnés de sept athlètes, ont mis le cap, du 20 au 24 novembre dernier, vers le centre sportif de Taanhuvaara, situé à 400 km à l’est d’Helsinki en Finlande. Un voyage au long cours largement rentabilisé, puisqu’ils ont pu bénéficier pendant quatre jours de l’expertise et des conseils de deux figures du javelot finlandais, Tero Pitkamaki, champion du monde en 2007 à Osaka, et Antti Ruuskanen, vice-champion olympique en 2012 à Londres. Ce déplacement, financé par l’organisme de formation de l’athlétisme (OFA) de la Fédération Française d’Athlétisme, la cadre technique Magali Brisseault l’appelait de ses vœux : « La Finlande a formé de nombreux lanceurs de javelot parmi les meilleurs au monde. Il est normal pour nous de faire preuve d’humilité et d’aller voir ailleurs ce qui est mis en place pour perfer. » Accompagnée de Jacques Danail, David Brisseault, Cédric Djerbir et Martial Auzeil, elle a pu, avec ses collègues, « emmagasiner le maximum
de contenu au niveau du travail spécifique », puisque les deux champions « ont livré leurs petits secrets sans retenue » au prix d’un rythme intensif, semblable à celui mis en place lors des rassemblements nationaux finlandais avec pas moins de trois séances quotidiennes. Concrètement, Pitkamaki et Ruuskanen ont présenté dans ce grand espace couvert une centaine d’exercices portant sur des thématiques aussi diverses que la mobilité, le stretching, la force, la technique, les abdominaux, le gainage, les bonds ou la course. En s’appuyant sur des « cobayes » de luxe, à savoir les six athlètes qui avaient fait le déplacement et « testaient les ateliers en direct », tous membres du gratin hexagonal : Jona Aigouy, Lenny Brisseault, Rémi Conroy, Alizée Minard, Mathys Moutarde, Margaux
Nicollin et Teuraiterai Tupaia. Des exercices surprenants et des échanges fructueux « Les exercices étaient parfois surprenants et très nouveaux pour nous, décrit Alizée Minard, 25 ans, sélectionnée l’été dernier pour les championnats d’Europe de Munich. Ça nous a permis de mettre le doigt sur des points qu’il fallait que l’on travaille davantage, en mobilité ou en force pure. Il fallait remettre de l’ordre sur le plan technique, avec des intentions précises. » En dehors des entraînements, les discussions à bâtons rompus se sont enchaînées. Notamment à l’occasion d’une soirée conviviale et
bien arrosée, lors de laquelle le vin français a contribué à délier encore un peu plus les langues. « Cette expérience a été très enrichissante, apprécie Magali Brisseault. Notre équipe technique nationale est en train de finaliser deux documents, afin que ce stage puisse contribuer à la formation continue de tous les entraîneurs français qui le souhaitent. Ces échanges fructueux avec les Finlandais sont la première étape de notre collaboration, qui ne devrait pas s’arrêter là. » « Ca a aussi été l’occasion de se retrouver entre lanceurs et de créer une belle dynamique pour la saison », ajoute Alizée Minard.
Peut-être le début d’une belle et grande aventure. La rédaction |