Aurélien Quinion : « De la confiance en plus pour le 35 km » | ||||
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Après avoir réalisé les minima olympiques sur 20 km lors des championnats de France à Aix-les-Bains début mars, Aurélien Quinion a bouclé, en marchant, le marathon de Paris en 3h06’32’’, le 2 avril dernier. Le marcheur val-d’oisien se confie, avec la franchise qui le caractérise, sur son regain d’ambition pour les prochaines échéances internationales, sur 35 km. Aurélien, pourquoi vous êtes-vous lancé dans un marathon, en marchant, dans les rues de la capitale début avril ? C’est une discipline inhabituelle pour nous, marcheurs, mais qui se situe entre le 35 km et le 50 km, donc ça n’est pas incohérent de le faire. Même s’il n’y avait pas de juges comme lors d’une compétition classique, on passe quand même beaucoup de temps à marcher sans eux à l’entraînement, donc pourquoi ne pas y ajouter le cadre sympa d’une course avec 50 000 coureurs ? J’avais déjà fait des 10 km et des semis de la même façon, et j’ai trouvé qu’en termes de sensations, le marathon de Paris, avec l’engouement qu’il y a autour, est à la hauteur d’un championnat d’Europe ou du monde. Il y a beaucoup de monde sur et au bord de la route. Quelle était l’atmosphère ce jour-là ? C’est une ambiance différente de ce à quoi on a l’habitude, puisque chacun, avec bien sûr son objectif personnel de chrono, est d’abord là pour aller au bout de son marathon et franchir la ligne d’arrivée. Ce n’est pas le format de compétition habituel, où tout le monde veut gagner ou faire la meilleure place possible. Les gens autour de moi étaient assez surpris de voir un marcheur, mais ça motive aussi tout le monde. Certains ont pu se dire « allez, je vais m’accrocher à lui jusqu’au bout », et se sont trouvés un objectif. Et ça fait également la promotion de notre discipline. Vous étiez-vous fixé un chrono en vous élançant ? Je savais que Yohann (Diniz) avait fait 3h15’ à Reims (NDLR : 3h19’23’’, au début de sa carrière, en octobre 2005), et que pour marcher en moins de 3h, il fallait maintenir l’allure de mon record de France jusqu’au bout, donc j’avais ces repères-là. On entend souvent parler du mur du 30e kilomètre, moi j’ai pris une rouste (sic) à partir du 35e. Comme je n’avais pas de pression, j’ai pris le temps de m’arrêter un peu et de bien boire, de parler un peu avec les gens autour de moi, avant de me relancer. Je me suis fait plaisir, et je suis satisfait de mon chrono. Ces 3h06’, c’est bon signe pour mes prochaines courses sur 35 km, même si ma fin de parcours m’a montré que je devais encore progresser un peu pour bien tenir la distance. Vous disiez après les championnats de France sur 20 km que c’était la distance supérieure qui demeurait votre priorité, est-ce toujours le cas ? Tout à fait ! Je ferai la Coupe d’Europe par équipes puis les Mondiaux sur 35 km, et seulement ensuite je me projèterai sur le 20 km des Jeux de Paris. Ces 1h19’57’’ à Aix-les-Bains, c’est une bonne base de travail pour l’épreuve plus longue. C’est bon pour la confiance de pouvoir se dire qu’on peut passer aux 20 km en 1h22’ sur la route d’un 35 km, car ça donne une petite réserve. Avant, j’avais un record à 1h22’30’’, et ça faisait une marge beaucoup plus petite. Cela me permet d’envisager des stratégies de course plus offensives pour Podebrady et Budapest. Aux Europe par équipes, la stratégie sera basée sur les autres, je veux jouer aux avant-postes, comme je l’avais fait à Munich. Tout en restant intelligent, évidemment, puisque si ça part trop vite devant… A Munich, justement, vous aviez été disqualifié pour la première fois depuis 2018… Cela fait partie des règles de notre jeu. Je suis allé au meeting de Dublin en décembre 2022 parce que je savais qu’il y avait des juges internationaux là-bas, et qu’il est important de leur montrer ce que je fais, et d’échanger avec eux. Je suis en contact avec un juge international irlandais, pour travailler sur ma technique. Avec mon coach, on lui envoie de temps en temps des vidéos de ce que je fais à l’entraînement pour avoir ses retours. J’ai toujours eu cette approche d’échanger avec les juges au niveau national, je le fais désormais à l’échelle international. Quels enseignements en avez-vous tirés ? Je sais que je dois progresser sur la concentration en course, car en regardant à droite à gauche, ma technique peut se dégrader. Je dois aussi avoir des courses plus homogènes. Même si mon finish restera mon point fort, il faut que je puisse partir plus vite, pour qu’il n’y ait pas un trop grand delta dans mes allures entre les premiers et les derniers kilomètres. C’est quelque chose qui attire l’oeil des juges. A Aix comme à Paris, vous avez pu glaner des indications chronométriques intéressantes pour la suite... Au marathon de Paris, je suis passé au 35e kilomètre sur un chrono similaire à mon record de France, donc il y a de la place pour faire mieux dans les mois qui viennent. Je pense que je suis capable de faire un chrono aux alentours de 2h25’-2h26’. Bien sûr, je connais les références de mes adversaires. Par exemple, le Canadien Evan Dunfee (NDLR : médaillé de bronze aux Jeux de Tokyo et aux Mondiaux de Doha sur 50 km) a réalisé 2h25’ à Eugene, où il termine sixième, en ayant un record à 1h20’40’’ (NDLR : 1h20’13’’, en 2014) sur 20 km. Après, moi je progresse, mais est-ce que les autres ont aussi progressé depuis Eugene, c’est toute la question. On aura la réponse dans les mois qui viennent (sourire). L’an passé, vous vous étiez frayé un chemin jusqu’aux Mondiaux malgré une situation socio-professionnelle moins favorable à la haute performance que d’autres athlètes. Avez-vous obtenu des avancées dans ce domaine ? Ma situation s’est nettement améliorée. J’ai arrêté de travailler de nuit à l’internat. Je travaille toujours à mi-temps dans les espaces verts pour les villes de Sannois et Saint-Gratien, et le reste du temps, je suis détaché dans le cadre d’une CIP. C’est un boulot qui m’épanouit et me permet de garder de la sérénité. Je sais que le sport de haut niveau, surtout dans la marche, ce n’est pas éternel. Cela me donne une sécurité si jamais mes résultats sont moins bons, pour continuer à vivre. Et puis j’ai fait mes études dans les espaces verts, et c’est un domaine qui me plaît, et c’est important de se lever le matin pour quelque chose qui nous intéresse. Le format de la nouvelle épreuve olympique, qui remplacera le 35 km lors des Jeux de Paris vient d’être dévoilé, avec un homme et une femme qui se relaieront sur 2x10,5 km pour boucler un marathon... Sur un 10 km sec, Gabriel (Bordier) serait clairement plus à même de tirer son épingle du jeu, mais sur l’enchaînement de deux segments, j’ai peut-être ma chance. Avec ce format-là, les profils des athlètes alignés seront les mêmes que ceux qualifiés sur le 20 km. Je trouve ça dommage de ne pas avoir gardé une épreuve d’endurance aux Jeux, parce qu’il y a des marcheurs qui se préparent depuis trois ans, voire plus, sur le format 35 km, et qui risquent de se retrouver sur le carreau. Après, l’idée d’un relais mixte me plaît, c’est quelque chose qui peut être vraiment fun à suivre pour le public. A titre personnel, je serais favorable à une solution à trois épreuves lors des grands championnats : un semi-marathon, un marathon, et un relais. Cela permettrait de bien faire la différence entre l’épreuve courte et l’épreuve d’endurance, plus que sur 20 km et 35 km, et ce sont des distances qui parlent à tout le monde. Pour le relais, je crois qu’on a les moyens, nous Français, de briller sur cet exercice. Cela dit, pour une médaille, ce sera compliqué, on ne va pas se le cacher. Les favoris, on les connaît : l’Italie, l’Espagne, la Chine, le Japon. |
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Aurelien Quinion
Age / Sél.31 ans / 21 A
ClubEntente franconville cesame
Spécialité10 000 m marche - 10 km marche - 20 km marche - 35 km marche - 50 km marche - Relais Marathon marche
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