Les Français ont, une fois de plus, montré un beau visage lors de la Coupe d’Europe du 10 000 m, organisée pour la deuxième année consécutive à Pacé. Si la médaille d’or, qu’ils portaient fièrement dans leur escarcelle depuis deux ans, s’est finalement glissée dans celle des Israéliens, les Bleus ont tout de même décroché une honorable troisième place. Côté individuel, Valentin Gondouin confirme sa bonne forme du moment, en signant un chrono de 28’20’’78, tandis que Mekdes Woldu termine au pied du podium en 32’37’’52.

Après son titre de champion de France du 10 000 m acquis en avril dernier, sur ce même stade de Chasseboeuf (28’16’’22), Valentin Gondouin a prouvé samedi soir, avec sa sixième place (28’20’’78), qu’il a bel et bien passé un cap. « Je suis content de confirmer. J’avais à cœur de bien performer aujourd’hui, c’est une vraie satisfaction », se félicite le vice-champion de France du 10 km route (28’36’’).

Dans une course très tactique, l’élève d’Adrien Taouji a su se faire sa place, en restant continuellement au contact du peloton de tête. « J’ai toujours été bien placé, je n’ai pris aucun relais, même si au début j’étais en tête, je n’ai pas du tout couru, ce n’était pas à moi de le faire. Je suis resté caché, j’ai toujours essayé de coller. Quand j’ai vu qu’il restait six/sept tours et qu’on était plus que huit/dix, je me suis dit : Il ne faut pas lâcher, c’est dans la tête ! »

Un esprit collectif

Une performance individuelle avant tout portée par un esprit collectif. « Devant moi au début, je voyais Fabien, Etienne et Mehdi, je savais qu’on était pas mal par équipes. Et après, ça s’est joué dans les derniers tours. On montre encore qu’on est une bonne nation sur le 10 000 m, c’est une satisfaction pour toute l’équipe de France. »

Un point de vue partagé par Patrice Binelli, responsable national du demi-fond long. « Les garçons se sont bien battus avec leurs armes, on savait les Italiens et les Israéliens très forts sur le papier, donc c’était logique qu’ils se retrouvent devant. Nos représentants sont restés tous les cinq acteurs de leur course, aucun n’est passé au travers. Ça se joue pas à grand-chose finalement, il n’y a pas vraiment de regrets à avoir. »

Illustration avec Mehdi Frère, longtemps dans le coup et qui a finalement lâché du terrain dans les derniers mètres, pour s’offrir une huitième place en 28’25’’44. « On ne va pas être déçus, ce sont des grosses équipes devant. Troisièmes, on s’en contentera aujourd’hui, même si l’année prochaine, on reviendra pour essayer de regagner le titre. On a un super niveau assez homogène, et on s’était dit avant : « Les gars, il faut être ambitieux, c’est une course pour nous, on est double champions en titre, donc il faut aller se battre devant avec les autres et ne pas avoir de complexes ! » Il faut juste donner le meilleur de soi-même et accepter de souffrir. Avec le public qui nous pousse, ce n’est que du bonheur, il faut profiter de ce genre d’instants. »

Troisième Français de la course, avec sa treizième place en 28’39’’93, Felix Bour « n’était pas dans un grand jour », selon ses propres mots, mais il n’a rien lâché. « J’ai essayé de m’accrocher pour rapporter le plus de points possible à l’équipe de France, pour essayer de monter sur la boite avec le collectif car c’est une petite tradition maintenant. Je me suis vraiment arraché dans les deux derniers tours pour gratter un maximum de places. »

Dans une course remportée par l’Italien Yeman Crippa en 28’08’’83, les Israéliens se sont imposés collectivement, notamment grâce aux performances de Tadesse Getahon (28’09’’48) et Gashau Ayale (28’15’’32).

Mekdes Woldu au pied du podium

Si la favorite allemande Alina Reh (32’15’’47), s’est imposée devant l’Ukrainienne Valeriia Zinenko (32’29’’81), le public de Pacé a vibré jusqu’à la fin pour la troisième place, qui a longtemps semblé à la portée de Mekdes Woldu, première Française de la compétition en 32’37’’52.

Après être restée confortablement installée dans le peloton de tête, la recordwoman de France du semi-marathon (1h08’27’’) plaçait une brutale accélération à l’entame des 300 derniers mètres. A la bagarre jusqu’au bout avec l’Allemande Domenika Mayer, la sociétaire de l’EFCVO (1h08’’27) échoue finalement au pied du podium. « Je souhaitais avoir une médaille mais c’est comme ça, c’est la compétition. Ce n’est pas passé aujourd’hui, mais j’espère que ça va le faire une autre fois ! »

La fondeuse, qui a récemment réalisé les minima olympiques sur marathon à Hambourg (2h26’34), prouve, comme l’année dernière, qu’il faut compter sur elle lors des grands rendez-vous. « Je remonte petit à petit, l’année dernière j’étais 6e, cette année 4e, j’espère que ça va le faire pour l’année prochaine ! »

Deuxième Française, la championne de France en titre du 10 000 m en avril dernier (33’18’’75), Mélanie Allier, confirme son chrono, et prend la dix-huitième place en 33’19’’80. « Ma course était beaucoup plus compliquée que celle des championnats de France. Je passe plus vite au 5 000 m (16’20) parce que je pensais pouvoir faire moins de 33’. Mais j’ai complètement explosé. Je voulais prendre de l’expérience et essayer de faire un bon chrono, j’ai pris de l’expérience mais le temps, on viendra le chercher une prochaine fois », relativise la jeune femme qui honorait sa deuxième sélection en équipe de France senior. Mélody Julien se classe troisième Française (34’40’’) et complète le collectif, sixième au classement par nations, à distance d’un podium où l’on retrouve, dans l’ordre, l’Allemagne, l’Espagne et l’Ukraine.

A Pacé, Emeline Pichon pour athle.fr
Photos : © Gwendal Hamon / CaptureMySport / FFA