Le demi-fondeur du Sèvre Bocage AC a explosé son record personnel sur 5000 m samedi, lors du meeting d’Heusden-Zolder (Belgique), avec un magnifique chrono de 13’02’’63. Retour à la compétition également réussi pour Rénelle Lamote sur 800 m, à l’occasion du meeting Wanda Diamond League de Silésie.

Une réaction de stress au fémur en octobre 2022, le Covid en décembre avec des effets sur le long terme qui l’ont laissé sur le flanc pendant plusieurs semaines. Et puis enfin la délivrance, samedi 15 juillet, sur la piste d’Heusden-Zolder (Belgique). Rarement épargné par le sort, le demi-fondeur du Sèvre AC a enfin eu les éléments avec lui. Le vent, violent jusqu’à 30 minutes du départ du 5000 m, est tombé opportunément. Le lièvre, le Kényan Wilberforce Kones, a fait du bon boulot. Et l’élève de Tim Moriau a su prendre ses responsabilités en prenant les commandes à 1500 m de l’arrivée pour maintenir l’allure.

Troisième meilleur performeur français

Un effort qui lui a peut-être coûté la victoire, revenue au Kényan Cornelius Kemboi (13’00’’68), mais qui lui a permis de franchir la ligne d’arrivée en quatrième position, avec un chrono de 13’02’’62 synonyme de record personnel (ancien temps de référence : 13’10’’95 en 2021), et surtout de minima pour les Mondiaux de Budapest et les Jeux de Paris. Le voici troisième meilleur performeur français de tous les temps, derrière Ismaïl Sghyr (12’58’’83) et Mustapha Essaid (13’02’’15). « On était assez sûrs que je valais moins de 13’10’’ si les jambes et les conditions étaient réunies, même s’il y a toujours des doutes lors d’une rentrée », a confié l’athlète de 26 ans sur son compte Twitter.

Lors de la même compétition, Bérénice Cleyet-Merle (A. Villeneuve La Garenne) s’est approchée de son record personnel sur 1500 m, en 4’07’’10. Côté sprint, le vent soufflait beaucoup trop fort dans le dos lors des 100 m, ce qui ne permettra pas à Guy-Elphège Anouman (Lille Métropole A.) de voir ses 10’’23 (+5.2) être homologués.

Retour solide pour Lamote

Dimanche, les demi-fondeurs français étaient également à l’honneur lors du meeting Diamond League de Silésie à Chorzow. De retour à la compétition après une grosse entorse à la cheville début mai, Rénelle Lamote a montré que son camp de base était déjà élevé, avec une solide septième place en 1’59’’30 pour sa course de rentrée. La sociétaire du Montpellier A2M a logiquement coincé dans les 200 derniers mètres, au moment où la Kényane Mary Moraa (1’56’’85) s’envolait vers la victoire.

Sur 1500 m, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen a encore fait parler la poudre, en améliorant son propre record d’Europe en 3’27’’14. Il a emmené dans son sillage tous ses adversaires, les huit premiers de la course ayant tous amélioré leur record personnel. Neuvième en 3’31’’61, Azeddine Habz (Val d’Europe Montevrain A.) réalise le deuxième meilleur chrono de sa carrière. Sur la même distance mais chez les femmes, pas de record non plus pour Agathe Guillemot (Haute Bretagne A.) mais une nouvelle performance de qualité avec une douzième place en 4’05’’89, à distance de la vainqueure éthiopienne Hirut Meshesha (3’54’’87).

Kwaou-Mathey frôle la victoire

Enfin, Just Kwaou-Mathey est passé tout près de la victoire en finale du 110 m haies. Deuxième en 13’’26 (-0.2), le hurdler de l’Evreux AC n’a été devancé que d’un centième par le Cubain Roger Iribarne, après avoir été chronométré en 13’’27 (+0.3) en séries. Il en est désormais à cinq chronos sous les 13’’30 en 2023. Pas de finale pour Aurel Manga (US Créteil) mais une meilleure performance de la saison qui descend, en 13’’45 (-0.2). Déception pour Pascal Martinot-Lagarde (ES Montgeron), qui a dû se contenter de 13’’59 (-0.2).

Dunand-Pallaz au firmament

Aurélien Dunand-Pallaz a signé la plus grande performance de sa carrière en remportant la Hardrock 100, un des deux trails les plus prestigieux des Etats-Unis. Sur le circuit de 100 miles (162 kilomètres pour 10 000 m de dénivelé positif) autour de San Juan (Colorado), l'athlète du CS Méribel a maitrisé les pièges de l'altitude et une concurrence féroce pour s'imposer au terme d'un cavalier seul, en 23h00'07''. Son premier dauphin, également Français, Benat Marmissolle (Aviron Bayonnais) a bien tenté de refaire son retard dans le deuxième tiers du parcours, mais a dû s'incliner, passant la ligne en 23h50'06''.

Chez les femmes, Anne-Lise Rousset (Annecy Athlétisme) a réalisé une performance majuscule, en se classant septième du scratch en 27h29'55'', menant même les débats féminins pendant plusieurs heures. Hélas, la victoire lui a échappé, à cause de la nouvelle démonstration de la fabuleuse américaine Courtney Dauwalter, qui a remporté la palme féminine en 26h14'08'', terminant quatrième au scratch, à moins de trois minutes du podium. Le tout seulement trois semaines après avoir déjà remporté la Western States Endurance Run.

Du côté des Dolomites, Frédéric Tranchand (EA Grenoble 38) s'est classé troisième de la DoloMyths Run, sur un parcours de 22 km pour 1800 m de dénivelé positif. Dans cette épreuve comptant pour le circuit Golden Trail Series, il a notamment devancé le récent champion du monde Stian Angermund, mais n'a rien pu faire face au Marocain Elhousine El Azzaoui, vainqueur en 2h04'30'', soit une minute tout pile de mieux que Tranchand. Non loin de là, son camarade de club Sylvain Cachard a pris une bonne sixième place sur l'étape de Coupe du monde de course en montagne de la Piz Tri Vertical à Malonno (Italie). Chronométré en 35'18'' sur un parcours brutal de 3,4 km pour 1000 m de dénivelé positif, le champion d'Europe a vu de près le champion du monde kényan Patrick Kipngeno livrer un récital en 32''03'', explosant le record de l'épreuve.

La rédaction