Reportage : Les quatre (jeunes) fantastiques | ||||
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![]() Ils développent déjà, malgré leur jeune âge, d’étonnantes facultés. L’histoire ne dit pas encore ce qu’ils deviendront plus tard, les trajectoires de vie et d’athlétisme étant parfois sinueuses. Mais ils auront déjà, au moins, réussi à battre un record de France dans leurs années minimes. Portraits de quatre jeunes dans le vent. Maëva Foret (Evreux AC) Elle aussi a réalisé l’exploit d’améliorer deux records de France cette année : ceux de l’heptathlon (5067 points, mieux que les 5010 unités de Laëtitia Denis voilà vingt ans) et du 120 m (14’’24 contre 14’’31 à Lohane Gerbier un an plus tôt). Précision : Maëva Foret n’est que minime première année. L’âge où, d’habitude, on se fait les pointes avant d’espérer montrer son nez la saison suivante, en minime 2. « Je suis très fière de moi en tant que première année, vraiment. Je vous avoue que tout ça m’épate un peu parfois, mais je reste à ma place : je ne suis que minime 1 », expliquait-elle après sa victoire (catégorie 2009) aux Pointes d’Or, en développant des arguments d’une étonnante maturité pour une jeune fille de son âge - elle n’avait que 13 ans au moment de battre ces records. Maëva se sent d’ailleurs encore jeune dans le milieu de l’athlé, elle qui a poussé la porte d’un club lorsqu’une bénévole d’Evreux, qui faisait le tour des écoles, l’a repérée. « J’ai commencé parce que je courais plus vite que les garçons à l’école et que les profs m’ont dit d’aller dans un club, mais je n’avais jamais fait le moindre sport avant. J’ai connu quelques pauses depuis que j’ai débuté, en poussines. » Mais le chemin, aujourd’hui, semble tracé. Elle envisage d’entrer en section sportive, s’imagine kiné du sport. Au coach de ses débuts, Victor Moussel, est venu s’adjoindre Wilfried Boulineau, l’ancien décathlonien. Maëva les retrouve trois à quatre fois par semaine pour s’entraîner. « Tout ça, je le dois à ces excellents coaches. C’est grâce à eux que j’ai pu réaliser des perfs comme 1,70 m à la hauteur cette saison. » On notera aussi les 9’’79 au 80 m, 6,06 m à la longueur, 11’’37 sur 80 m haies… Ses perfs ne détonnent pas dans les lancers. Et sa technique de course, largement perfectible, laisse augurer qu’elle peut encore aller nettement plus vite, plus loin, plus fort. La suite ? « Je sens que j’ai une marge de progression énorme, mais n’ai pas trop d’objectifs, si ce n’est gagner les Pointes d’Or l’année prochaine. J’aimerais bien également me lancer sur le 200 m haies, arriver à 6,30 m en longueur, aller chercher le record de France sur 80 m haies… » On imagine bien que les tablettes minimes pourraient subir un nouveau coup de balai, la saison prochaine. Rémi Mourié (Tarn Sud Athlé) Physiquement, il n’est vraiment, mais alors vraiment pas le plus impressionnant des minimes, cet âge où les gabarits frôlent parfois, déjà, ce qu’ils seront à l’âge adulte. Rémi Mourié, lui, est plutôt du format poche, pas très grand. Mais costaud. Et partout. Avant de battre le record national de la longueur avec 7,21 m par vent nul (contre les 7,19 m d’Ylann Bizasene en 2021), Rémi s’était envolé à 2,00 m en hauteur cette saison, et avait flotté en 12’’91 sur les haies de son 100 m. Des qualités qui lui
ont permis de remporter, sans discussion possible, la finale nationale des Pointes d’or - Colette Besson avec 143 points. Lucas Domergue (Pays de Fontainebleau Athlé) Voilà vingt-cinq ans que le record de France de Ladji Doucouré sur les haies hautes attendait qu’on vienne le chercher. C’est un autre athlète aux initiales « LD », Lucas Domergue, qui s’en est chargé, au bout de sa deuxième saison d’athlé seulement. Pour s’en être approché à un centième en début de saison, le jeune homme (coaché par Peter-Joris Boyer à Fontainebleau) a longtemps tourné autour comme un fauve autour de sa proie. En 12’’70, il lui a mis un énorme coup de rabot, lors de la finale des Pointes d’or - Colette-Besson, malgré un vent défavorable de plus d’un mètre. « Ce record, j’y pensais depuis l’année dernière, et ma première année en minimes. C’est exceptionnel ! », lâchait alors le garçon. Surtout quand on sait que le Francilien pointait en dernière position au niveau du deuxième obstacle, avant d’aspirer ses adversaires et d’attaquer les obstacles comme s’il entrait en survitesse. « C’est dans mes habitudes de partir tranquillement et de revenir après… » Même le vent qui lui soufflait fort dans le nez trouvait grâce à ses yeux. « J’ai eu très peur, mais finalement ça m’a peut-être un peu aidé, analysait-il. Quand je l’ai dans le dos ça peut me faire faire des erreurs, j’arrive trop près de la haie, mais là j’ai été très propre. » Son gabarit déjà imposant obère peut-être, pour l’heure, ses qualités de partant, mais lui promet déjà un bel avenir sur la hauteur supérieure. Et disons-le d’emblée, au-delà d’une maturité évidente et d’un physique déjà abouti, le garçon a de qui tenir : il est le fils de Mickaël Domergue (une sélection sur 200 m en équipe de France espoirs en 1999), et d’Amandine Fétaud, ancienne coureuse de 400 m et 400 m haies, championne de France espoirs en 2003. Bon ADN ne saurait mentir, d’accord, mais le gamin a su se préserver : il a attendu ses 15 ans pour se lancer dans l’athlé, s’essayant avant cela au rugby, à la natation, l’escalade, le basket ou la gym. « Il a toujours aimé tous les sports, commentait la maman, même si on savait qu’il serait sans doute fort en athlétisme. On voulait juste qu’il prenne son temps. » Lucas le prendra encore la saison prochaine, tout en entrant en section sportive au lycée de Fontainebleau, où il devrait encore naviguer entre combinées, hauteur (il a effacé 1,96 m cette saison) et haies. Sur les obstacles, son duel avec le Breton Travis Collet, lui aussi descendu sous le record de Ladji Doucouré (12’’80 lors de la coupe de France à Albi, une semaine seulement après les 12’’70 de Lucas), promet déjà beaucoup pour les années cadets : les deux ados avaient battu ensemble (en 6’’78), le même jour, le record de France du 50 m haies en salle cet hiver. Aloïs Abraham (Muret AC) Depuis deux ans, déjà, les amateurs de statistiques se demandaient ce que pourrait donner le jeune homme en minime deuxième année. C’est que le garçon de Muret, près de Toulouse, affolait depuis un moment les compteurs sur les distances du demi-fond. Résultat : un carton plein : avec 2’27’’83 sur 1000 m, le fils d’Alexis, ancien international au début des années 2000, est passé deux fois sous l’ancienne marque de Florian Carvalho, ces 2’30’’16 qui tenaient depuis 2004. Et il aura profité de la Coupe de France pour s’adjuger pour de bon le record sur 2000 m en 5’30’’66, soit cinq secondes de mieux que Yanis Morrissey il y a deux ans. « Je n’avais pas officiellement ce record même si je l’avais battu de deux dixièmes en début de saison, raconte le garçon. Je pensais que j’étais capable de faire 5’30, mais j’avais peur de m’endormir un peu. » Il faut le voir, c’est vrai, seul devant, systématiquement, développer sa longue foulée aérienne et presque bondissante, comme en suspension, au point qu’on le croirait en footing pendant ses courses. « Il s’amuse. Ses compétitions, ce sont ses séances spécifiques, explique Alexis, son père et entraîneur. J’ai récupéré il y a deux ans l’entraînement à la course du groupe de triathlon de Muret, et Aloïs s’entraîne avec eux. Mais il ne fait jamais d’allure spécifique à l’entraînement, juste du footing et quelques séances de piste, sans aller trop vite. » A ce régime, le gamin affiche donc, disons-le, des qualités prometteuses. Lui qui a commencé l’athlé à six ans a touché un peu à tout, avant de davantage se spécialiser en minime. « Je m’entraîne quatre fois par semaine, calcule le jeune homme, plus un peu de vélo à la fin des cross, car je fais aussi du duathlon (il a terminé 5e des France de sa catégorie). Mais je vise plutôt l’athlétisme, je pense que j’ai plus de chances de ce côté-là. » Chronométré en 1’55’’5 sur un 800 m lors d’une relais cette saison, déjà auteur d’un 8’37’’ (non homologué) sur 3000 m, Aloïs devrait toucher « à toutes les distances » en cadet première année. Et ça devrait aller vite, encore. Cyril Pocréaux pour athle.fr
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