Pointes d’Or : Si jeunes et déjà juges | ||||
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Au-delà des épreuves sur la piste, les Pointes d’Or 2023, qui se sont déroulées il y a un mois, ont été l’occasion de passer leur diplôme pour toute une cohorte de jeunes aspirants juges, sur le terrain comme à la table d’examen. Reportage chez ces jeunes fans d’athlé qui ont voulu élargir leur horizon. « Alors… La copie de ta licence, ta pièce d’identité s’il te plaît… Parfait. Voici ton package, caquette, tee-shirt, à porter sur toute la compétition bien sûr… » Dans les travées du stade Léo-Lagrange, la file des jeunes s’allonge, juste à côté de celle des athlètes qui viennent, eux aussi, émarger. Les voilà en bleu, déjà, casquette vissée sur le crâne. On ne peut s’empêcher de s’étonner, d’admirer leur motivation, à ces gamins qui ont traversé la France pour passer un examen, en marge des Pointes d’Or Colette-Besson, à Toulon. Ils viennent de Bourgogne, des Hauts-de-France, d’Auvergne, ils ont 14, 15 ans, encore minimes : bienvenue dans le monde des jeunes officiels, ceux qui en l’occurrence postulent au statut de juge fédéral. Entre deux clics sur son clavier pour valider les présences, Jérémy Bontemps, référent jeunes juges à la commission nationale des jeunes (CNJ), prend une pause. « Notre philosophie reste la même, expose le jeune homme : faire découvrir la fonction d’officiel, et donner la possibilité aux jeunes de s’engager dans cette voie. Au niveau départemental, ils sont polyvalents. Niveau régional, on leur demande de se spécialiser en courses, sauts ou lancers. Et aujourd’hui, ici, c’est le niveau fédéral, qu’on fait passer lors de l’Equip’ Athlé ou aux Pointes d’Or. S’ils veulent continuer en cadets, décrocher ce niveau facilitera la poursuite de leur parcours. Dernier conseil du coach - Et qu’est-ce qui les motive à se former ? Ce n’est pas le plus intuitif, d’être officiel, quand on a leur âge et qu’on fait de l’athlétisme… Au programme, pour ce grand week-end : examen écrit avant le début de la compétition, puis pratique, pendant deux jours, aux quatre coins du terrain, de l’anémomètre au starter en passant par le secrétariat ou la mesure, assistés, évalués et notés par les officiels adultes. « Vous êtes sûre que je ne suis pas inscrite ? Mon club l’a fait, normalement… » Ses camarades gravissent, eux, quelques marche pour rejoindre leur salle d’examen, la terrasse qui surplombe les tribunes. Tape dans le dos, et dernier conseil du coach un peu inquiet, comme si l’athlète entrait sur la piste : « Allez, prends le temps de te relire, et ne te précipite pas sur les réponses ! » Les impétrants s’asseyent, un seul spécialiste de chaque famille - sauts, chronos, départ, courses, lancers… - par table pour éviter les coups d’œil indiscrets, ambiance brevet des collèges. Onze minutes pour le plus rapide Ils ont une demi-heure ? Noé est le premier à sortir, au bout de onze minutes seulement. Pas certain toutefois que le fait de passer la ligne le premier, ici, soit vraiment un gage de réussite. En tout cas, difficile d’imaginer répondre à toutes les questions en si peu de temps. « Franchement, je peux relire autant que je veux, je ne pourrai rien améliorer… » Discutons, alors. Noé vient de Villefontaine, en Isère. « Être juge ? Ça me permet de voir les compétitions des plus grands, ou alors les copains du club, raconte le garçon, qui se partage habituellement entre hauteur et marche. J’ai été blessé toute la saison, du coup j’avais du temps. Toutes mes compétitions de l’année, c’était comme juge. C’est une autre vision de l’athlé, on voit l’envers du décor, et ça apporte aussi de l’expérience. » Et le fait d’avoir roulé plusieurs heures pour passer un examen, quelques jours seulement après le brevet ? « Franchement, ça va, ce n’est pas la même chose. Là, je n’ai pas l’impression d’être dans les études. Je ne suis pas de Toulon, alors pour moi, venir ici, c’est comme passer un week-end au bord de la mer… » Au tour d’Axel, minime 1, d’Aix-les-Bains, de remettre sa copie. « Ça allait, c’était plus compliqué que l’examen de juge régional, mais pas trop dur. Je suis confiant. » Certains, comme Kailei, n’ont pas fait le déplacement pour rien, espérons-le : elle vient de Tahiti, avec toute la délégation jeunes de Polynésie française qui prend part aux Pointes d’Or et aux championnats de cadets-juniors. « C’est ma coach qui m’a poussée à être officiel : quand j’ai commencé l’athlé, je n’aimais pas trop les compétitions, souffle-t-elle, toute timide et format poche. Ça me stressait. Là, c’est beaucoup moins le cas. » Titouan, lui, arrive de Sète. « Ce qui me plaît, comme juge, c’est pouvoir aider, simplement. Faire en sorte qu’il n’y ait pas de problème sur une organisation, que les autres athlètes puissent faire des perfs, des records. Disons que ce n’est pas forcément du bonheur pour moi, mais j’en donne aux autres. » Bref, les motivations sont aussi nombreuses que les candidats. Swann, par exemple, licencié à l’Athlé Provence Clubs. « Moi ? Je suis pas fort en athlé, alors être officiel, c’est l’occasion d’être avec mes copains. J’ai dû faire une quarantaine de compétitions comme juge, déjà. Si j’ai révisé ? Pour l’examen ? Non, non, dix minutes, à peine, pour dire que. J’y suis allé au talent ! » On ne sait pas si le talent de Swann aura été suffisant pour décrocher le sésame, mais c’est l’heure du briefing avec les autres juges, les grands : il va falloir investir la piste et le terrain. « Profitez de l’expérience ! Faites-vous plaisir ! » conseille Jérémy avant que chacun ne rejoigne son poste, au départ, vers la cage de lancers, à l’anémomètre. Noé sur son escabeau Un bon présage, peut-être ? Il aura fallu une bonne heure de compétition avant de réaliser que c’est Noé qui tient le pistolet du starter, là-haut sur son escabeau. Le garçon réalise un sans-faute, visiblement… « Quand on ne nous remarque pas, c’est bon signe », avait prévenu Titouan. Jérémy Bontemps, lui aussi, les avait avertis : « C’est un examen qui dure deux jours, jusqu’au dimanche 14h00 ! » Noé en sait quelque chose : « C’est vrai que ça fait de grosses journées : on est là de la première à la dernière course. » Enfin, bref : tout s’est dans l’ensemble bien passé, visiblement. « Oui, ça a été, lâche Axel en fin de programme, le dimanche après-midi, en remontant dans les tribunes. Bon, j’ai dû faire deux - trois erreurs sur le concours, hier, en me trompant de nom. Il faisait chaud, mais on avait droit à toute l’eau qu’on voulait pour boire ! » Sur la piste, la hauteur tarde à livrer son verdict, dernier concours du week-end. Une jeune fille qui semble à peine plus âgée que nos minimes donne de la voix, demande au dernier athlète quelle barre il veut tenter. Kiara Gilroy, cadette première année, est aujourd’hui jeune juge internationale, couleur bronze, auprès de World Athletics, la fédération internationale. En 2022, elle officiait à la Gymnasiade en Normandie, et vise pour plus tard, pourquoi pas, les Mondiaux ou les J.O. Pour les jeunes juges, le chemin qu’on entame pour donner un coup de main ou accompagner les copains peut finalement mener assez loin, qui sait. Cyril Pocréaux pour athle.fr
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